Présentation

Agenda scientifique

Historique

L’UMR (Unité Mixte de Recherche) ICAR est née en 2003 de la fusion de deux unités de recherche lyonnaises : de l’UMR GRIC (Groupe de Recherches sur les Interactions Communicatives) et de la FRE (Formation de Recherche en Évolution) CORPUS, Ressources et Apprentissages Linguistiques.

En savoir plus
Jacques Cosnier, éthologue de la communication et pionnier dans la recherche des aspects multimodaux du langage en France, a participé à la création du GRIC, fondé en 1980, rattaché au CNRS en 1983, et dirigé jusqu’en 1999 par Catherine Kerbrat-Orecchioni, spécialiste des interactions verbales et pionnière de l’approche interactionniste en France. Christiane Marchello-Nizia, avec ses travaux de théorisation de l’évolution de la langue, la prise en compte de langage attesté et contextualisé, écrit ou oral, et le lancement de la base de données BFM (Banque du Français Médiéval), a permis à la linguistique de corpus d’inscrire notre laboratoire dans l’innovation. Christian Plantin, spécialiste de l’argumentation des émotions et directeur du GRIC de 1999 à 2002, puis d’ICAR de 2003 à 2006, a organisé la succession des précurseurs à travers l’approfondissement constant des recherches sur le langage en interaction et l’élaboration d’une linguistique de corpus. Il a impulsé la création de la base CLAPI (Corpus de LAngue Parlée en Interaction). Avec Lorenza Mondada, linguiste interactionnelle inspirée de l’analyse conversationnelle et de l’ethnométhodologie et directrice d’ICAR de 2007 à 2010, ils ont travaillé à donner une visibilité et un renom international aux spécificités d’ICAR, les recherches sur le langage en interaction et la linguistique de corpus, par ses avancées descriptives sur les langues européennes et sur l’arabe, et sa pratique interdisciplinaire. Entre 2011 et 2020, Sandra Teston-Bonnard a assuré la continuité des thématiques structurantes définies antérieurement, en accentuant l’effort de recherche fondamentale dans une transversalité forte sans perdre de vue leurs logiques prolongements par leur exploitation dans des lignes de valorisations et de recherche appliquées.
Depuis 2020, Pierluigi Basso consolide la représentation scientifique d’ICAR et renforce notamment sa transversalité par trois axes thématiques.

Recherche

Le laboratoire ICAR se caractérise par des activités scientifiques pluridisciplinaires en linguistique et en didactique focalisées sur l’analyse multidimensionnelle des usages de la langue en interaction et dans le texte, appréhendée de manière outillée sur de grands corpus de données orales interactives et textuelles.

Interaction
De manière générale, le laboratoire est connu pour ses recherches dans le domaine de l’interaction. ICAR est le seul laboratoire en France qui développe de manière prioritaire une approche de la langue parlée en tenant compte des dynamiques et des contextes d’interaction. Cela l’amène à développer une linguistique de terrain originale, articulant travail de terrain dans la tradition ethnographique (fieldwork) et recours aux technologies audio-visuelles les plus innovantes (prises de vue et de son multiples, synchronisées au montage, ensuite alignées avec leurs transcriptions). Cela lui permet de proposer des avancées descriptives sur les langues européennes et sur l’arabe (domaine sur lequel il n’existe que de très rares études de ce type) et des avancées théoriques sur la modélisation du caractère situé de la grammaire, sensible aux dynamiques interactives, et du caractère multimodal de la langue en interaction (intégration de différents niveaux d’analyse, de la prosodie à la syntaxe et à la pragmatique, ainsi qu’au posturo-mimo-gestuel). La dimension longitudinale est aussi prise en compte dans la description des processus d’acquisition en interaction.
La linguistique interactionnelle représente une niche scientifique à la fois solidement ancrée dans une tradition empirique et permettant des développements théoriques et appliqués. Son caractère de niche se manifeste dans le fait qu’elle n’est que très peu enseignée dans les universités (un peu dans le Master de Sciences du Langage à l’Université Lumière Lyon2, grâce aux membres du laboratoire) et que la formation des doctorants se fait surtout au sein d’Écoles thématiques, organisées chaque année depuis 2007 par le laboratoire, et d’autres Summer Schools européennes, dont le laboratoire est partenaire. En outre, son caractère de niche se manifeste dans le fait que cette approche, qui a subi un essor important en Europe du Nord et dans le monde anglo-saxon, ainsi qu’au Japon, reste très peu développée en France : le laboratoire ICAR est la référence et le partenaire français pour les projets internationaux et les initiatives européennes dans le domaine, non seulement pour l’étude du français oral en interaction mais aussi pour d’autres langues européennes (telles que l’italien, l’allemand, l’anglais, ainsi que les variétés hybrides, linguae francae et parlers bilingues caractérisés par du code-switching) et non-européennes (l’arabe surtout, dans ses différentes variétés régionales).
Corpus
Les analyses linguistiques aussi bien que cognitives, socio-anthropologiques ou didactiques développées dans le laboratoire se caractérisent très généralement par la préoccupation de mettre la modélisation, la théorisation, la systématisation de la description à l’épreuve de données empiriques. C’est ainsi que le laboratoire est connu pour la richesse de ses corpus, enregistrés en vidéo et audio, d’interactions sociales en « milieu naturel » – que ce soit dans la vie quotidienne, en situation professionnelle ou en contexte éducatif. Il est connu pour la richesse des matériaux écrits et textuels sur lesquels se basent les recherches sur les manuscrits du Moyen-Âge aussi bien que les manuscrits sub-sahariens. Ces corpus, toutefois, ne sont pas seulement rassemblés et stockés de manière riche et diversifiée : le laboratoire a la caractéristique d’avoir constitué des banques de données de grands corpus, qui en permettent à la fois l’archivage et l’exploitation. La BFM (Banque de Français Médiéval) compte un très riche ensemble de textes médiévaux annotés linguistiquement au niveau lexical, et décrits au niveau textuel par un important jeu de métadonnées. La banque de données CLAPI (Corpus de LAngue Parlée en Interaction) compte des centaines d’heures d’enregistrements vidéo et audio transcrits, documentant les situations d’usage du langage les plus diverses, au travail, en famille, dans les institutions, dans des contextes ordinaires et des milieux spécialisés. La base de vidéos VISA (VIdéos de Situations d’enseignement et d’Apprentissage) recueille des centaines d’heures de classe permettant une analyse détaillée, longitudinale et comparée des pratiques d’enseignement et d’apprentissage.
Ces banques de données ne se limitent toutefois pas à archiver des données mais proposent des plateformes outillées pour exploiter de grands corpus dont le traitement serait impossible manuellement. C’est ainsi que le laboratoire s’est illustré dans le développement de moteurs de requête complexes spécifiquement adaptés aux caractéristiques de la parole en interaction et de la multimodalité (CLAPI), dans le cadre d’un projet ANR dans le développement d’une plateforme ouverte d’analyse textométrique pour les corpus annotés et structurés (TXM), ainsi que sur des spécificateurs morphosyntaxiques d’entrées lexicales pour la base DIINAR (DIctionnaire INformatisé de l’ARabe). Les archives et les plateformes de langue parlée et de langue écrite constituent une base technologique qui soutient le développement innovant des recherches thématiques esquissées plus haut.

Organisation

Membres ICAR

 

Équipe Interactions, Cognitions
L’équipe Interactions, Cognitions se consacre à l’étude de la langue en interaction dans une perspective pluridisciplinaire (sciences du langage, psychologie, sciences cognitives). Il est reconnu internationalement pour ses approches théoriques de l’interaction, tenant compte des ressources linguistiques et multimodales.
Équipe ADIS (Apprentissages, Discours, Interactions, Savoirs)
L’équipe ADIS (Apprentissages, Discours, Interactions, Savoirs), se focalisant sur l’enseignement des langues et des sciences et la formation professionnelle, vise à étudier le rapport entre les interactions didactiques et les apprentissages ainsi qu’à caractériser les différents types d’interactions et contextes éducatifs.
Équipe Sens et Textualité
L’équipe Sens et Textualité s’inscrit à l’interface de la linguistique descriptive (français, arabe, anglais, allemand) et de la sémiotique, de l’informatique linguistique et de la linguistique de corpus.
CCC (Cellule Corpus Complexes)
La Cellule Corpus Complexes (CCC) est une structure transversale de soutien à la recherche qui s’inscrit dans les axes porteurs du laboratoire ICAR. La CCC vise à la mutualisation et au développement des outils et pratiques portant sur la collecte et l’exploitation des corpus pluridisciplinaires et multimodaux, de manière à traiter les phénomènes « linguistiques » dans toute leur complexité. Elle met en place d’une dynamique d’échanges, de formations, de veille scientifique et de mise en pratique des connaissances autour de la constitution, le traitement, l’analyse, la diffusion et l’archivage des corpus. Cette cellule s’articule autour de corpus qualifiés de « complexes » intégrant vidéos, sons, textes, traces, images… et dont la collecte et/ou l’exploitation nécessite une étude ou une réflexion spécifique.
LabEx ASLAN (Advanced Studies on LANgage complexities)
Phénomène biologique et social, le langage offre une multitude de facettes. Afin de comprendre cette richesse, le LabEx ASLAN propose une approche scientifique intégrative et interdisciplinaire.Pour cela, le projet s’appuie sur l’expertise des laboratoires DDL (Dynamique du Langage) et ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations), dont l’association offre un spectre scientifique unique en France. ASLAN vise à consolider les activités existantes et à catalyser des travaux innovants, notamment en faisant émerger de nouvelles coopérations. ASLAN a également l’ambition de renforcer l’impact sociétal de ces recherches, qui font écho à des problématiques relevant de la formation universitaire et professionnelle et à des enjeux de société majeurs dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la santé, des technologies ou sur le plan socio-économique.En considérant le langage comme un système dynamique complexe, ASLAN propose d’éclairer toutes les facettes de l’acquisition et de l’usage du langage, ainsi que de la diversité et de l’histoire des langues. Cette approche aborde toutes les composantes du langage (des phonèmes aux gestes, de la grammaire à l’interaction) tout autant que les facteurs biologiques, cognitifs et sociaux (des contextes d’interaction à la diversité linguistique observée dans le monde) les influençant

L’UMR ICAR est rattachée à l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS (Langues, langage, discours). Elle est sous la triple tutelle du CNRS, de l’Université Lumière Lyon 2 et de l’ENS de Lyon qui héberge le laboratoire dans son bâtiment Recherche.