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Soutenance de thèse de Kevin Petit (07/12/2020)

By 03/12/2020décembre 18th, 2020Vie du labo

Kevin Petit soutiendra sa thèse intitulée En immersion dans « l’Irlande authentique » : Étude sociolinguistique critique de la revitalisation de l’irlandais dans le cadre de séjours linguistiques, dirigée par James Costa (maître de conférences, université Sorbonne Nouvelle Paris 3) et Peter Griggs (professeur, université Lumière Lyon 2).

Le jury sera composé de quatre autres membres :

  • Alexandre Duchêne, professeur, Institut du Plurilinguisme, université de Fribourg ;
  • Patricia Lambert, professeure, École Normale Supérieure de Lyon ;
  • Clíona Ní Riordáin, professeure, université Sorbonne Nouvelle Paris 3 ;
  • Tadhg Ó hIfearnáin, professeur, Ollscoil na hÉireann Gaillimh.

 

La soutenance se déroulera en visioconférence, lundi 7 décembre 2020 à 10h. L’inscription est nécessaire auprès de Kevin Petit : Kevinpetitcahill@hotmail.fr

Résumé de la thèse :

Cette thèse porte sur la revitalisation de l’irlandais dans les summer colleges, des stages d’immersion situés dans des régions rurales et irlandandophones de l’ouest de l’Irlande. Afin de mieux comprendre les effets sociologiques de l’enseignement des langues, cette recherche se situe à la croisée des travaux en didactique des langues portant sur les interactions pédagogiques, et des travaux en sociolinguistique critique analysant les mouvements de revitalisation linguistique. Si l’importance de l’éducation dans la légitimation d’une langue est souvent donnée comme acquise, peu d’études analysent la manière dont les pratiques pédagogiques participent à définir le statut d’une langue et le sens que revêt son apprentissage. Dans cette recherche, il s’est donc agi d’expliquer comment les séjours linguistiques dans les summer colleges produisent ou remettent en cause la structure sociale et spatiale du bilinguisme en Irlande.

Pour ce faire, j’ai constitué un corpus de données langagières interactionnelles (interactions en classe et entretiens), d’observations participantes, de questionnaires et de documents historiques, grâce à un travail de terrain sociolinguistique consistant en des études de cas ethnographiques dans trois stages d’irlandais.

Tout d’abord, je montre que les romantiques-nationalistes irlandais ont créé les premiers summer colleges au début du 20ème siècle afin de produire la Gaeltacht, un territoire imaginé comme authentiquement irlandais (et totalement irlandophone) qui devait servir de modèle afin de mener à bien le projet d’indépendance du Royaume-Uni. Puis j’explicite comment et pourquoi aujourd’hui, dans les summer colleges étudiés pour cette thèse, l’enseignement de l’irlandais permet aux organisateurs de réaliser des projets sociaux-économiques et politiques au niveau local.

Premièrement, les règles de langue participent à la reproduction ou la remise en cause de ce que je définis (après Anderson 1991) comme la « communauté imaginée Gaeltacht ». Deuxièmement, les pratiques pédagogiques observées dans deux stages amènent les apprenants à se saisir de la langue différemment : dans le premier stage, l’irlandais est construit comme un objet culturel, alors que dans le second il est construit comme une ressource linguistique dans le répertoire plurilingue des élèves.

Enfin, j’explore comment la récente marchandisation de l’apprentissage de l’irlandais sur le marché international du tourisme bouleverse l’économie des ressources linguistiques. La thèse défendue est que l’importance des institutions d’enseignement des langues dans la revitalisation linguistique repose sur leur capacité à produire des « sociodicées linguistiques », que je définis comme des récits qui justifient un certain ordre social à partir d’idéologies linguistiques prenant corps lors de l’expérience d’apprentissage.

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