Interroger le visible, images qui se répondent. Analyse outillée, IA assistée
ENS de Lyon, 20-21-22 juin 2024
Salle des conférences D8.001, Site ENS Descartes, IFE, 15 Parvis René Descartes
Salle Condorcet, Site ENS Monod, 1 place de l’École
Dans le cadre du projet AAA – Augmented Artwork Analysis, financé par l’ANR et le FNR, les équipes de recherches françaises, luxembourgeoises et belges qui y participent organisent le colloque « Interroger le visible, images qui se répondent » visant à rassembler certains des principaux chercheurs impliqués dans des projets de réalité augmentée et d’intelligence artificielle dédiés à la valorisation, l’analyse et l’interprétation des œuvres d’art en tant que patrimoine muséal.
Sans le support du numérique, on est face à la difficulté de travailler de manière comparative sur de larges corpus d’images et donc d’annoter et de répertorier traits et motifs plus ou moins récurrents et traversés par des évolutions variées. En même temps, le fait que certaines théories du passé sont restées, au moins en partie, programmatiques, voire à l’état d’intuitions, ne doit pas à présent mener à une “dévolution” du travail de l’historien ou du sémioticien aux machines et aux logiciels. Si l’analyse assistée par ordinateur a été grandement discutée, c’est parce que le traitement automatique des données ne peut représenter qu’un passage au sein d’une pratique interprétative qui dépasse les horizons machiniques et qui englobe des moyens critiques supplémentaires pour parvenir à ces objectifs. Au fond, nous pourrions renverser l’expression rhétorique habituelle pour souligner la dimension complémentaire du « calcul assisté par l’interprétation ». Cette version “chiasmatique” de l’assistance mutuelle entre machine et interprète peut être une bonne piste pour corriger certaines erreurs du passé, mais il est possible qu’elle n’arrive pas encore à tenir compte des avancées sur le plan des technologies disponibles. Quand on parle de deep learning, on renvoie à un apprentissage de la machine structuré sur des architectures à divers niveaux de représentation ; ces niveaux sont hiérarchisés entre eux et susceptibles de prendre l’un le relais de l’autre et d’accompagner ainsi des traitements non linéaires et récursifs des données. La plupart des calculs pourraient être réduits à l’extraction de l’information et à la reconnaissance des modèles, mais dès que le deep learning est assumé comme prothèse, il semble construire un nouveau regard sur les phénomènes investigués et, bien que non neutre, il apporte de la connaissance et ainsi une significativité des résultats qui dépassent la simple reconnaissance.
Le colloque sera organisé en quatre demi-journées thématiques avec des intervenants spécialisés dans chaque domaine concerné : (i) approches épistémologiques : voir avec la machine ; (ii) approches informatiques : apprendre à la machine à voir ; (iii) approches professionnelles et pédagogiques : apprendre aux visiteurs d’un musée à voir ; (iv) approches « augmentées » : voir à nouveau et autrement le patrimoine artistique. Les deux dernières thématiques seront également développées à travers des tables rondes visant à basculer du point du vue académique à la perspective professionnelle, de manière à prendre en compte les savoirs de terrain aussi bien que les pratiques des musées, notamment pour ce qui concerne leurs collaborations avec les entreprises spécialisées dans l’implémentation de dispositifs de réalité augmentée. Au vu de la présence de trois doctorants qui sont financés par l’ANR et le FNR, avec des bourses adossées au projet AAA, le colloque vise à réserver des créneaux pour la présentation de leurs recherches en acte devant la communauté scientifique. Les doctorants seront sollicités aussi pour jouer le rôle de discutant par rapport aux interventions les plus proches des sujets de leurs thèses. D’autres doctorants qui travaillent dans le même domaine sont aussi invités à participer. En outre, le colloque vise aussi à donner suite aux travaux réalisés au sein de la Winter School (Rome, Academia Belgica/Villa Médicis, 15-19 janvier 2024) et à en prolonger les discussions.
Programme
Jeudi 20 juin 2024 après-midi
Salle des conférences D8.001, Site ENS Descartes, IFE, 15 Parvis René Descartes
13h45 | Accueil des participants | |
14h00 | Pierluigi Basso Fossali | Introduction et présidence de séance |
14h15 | Bruno Bachimont | Recherche heuristique d’information ou comment assister l’exploration des contenus par la machine |
15h05 | Patrice Abry | Image processing for Art Investigations:
When V. Van Gogh meets B. Mandelbrot |
15h55 | Pause | |
16h10 | Maria Giulia Dondero | La temporalité dans l’image fixe. Approches sémiotiques et computationnelles |
17h00 | Matthias Blanc | Approche numérique et graduelle de modes d’apprentissage des visiteurs : retour d’expériences |
17h50 | Conclusions |
Salle des conférences laboratoire ICAR, Site ENS Descartes, 15 Parvis René Descartes
18h15 | Réunion AAA avec Pierre De La Celle et le Luxembourg Media & Digital Design Centre (LMDDC) |
Vendredi 21 juin 2024 matin
Salle des conférences D8.001, Site ENS Descartes, IFE, 15 Parvis René Descartes
Présidente de séance : Maria Giulia Dondero | ||
9h00 | Gian Maria Tore et Yves-Marie Visetti | Suivre un motif en peinture : reconnaissance, émergence, hétérogénéité – questions d’une sémiotique visuelle et digitale |
9h50 | Ralph Dekoninck | Augmenter pour réduire. Les murs d’images numériques comme outils d’interprétation modélisante |
10h40 | Pause | |
10h55 | Angela Mengoni | Analogies trompeuses. Le regard machinique et la question du pseudomorphisme et du look-alike |
11h45 | Marion Colas-Blaise | Voir avec la machine. Le tableau in situ et l’image numérique en face à face |
Vendredi 21 juin 2024 après-midi
Salle des conférences D8.001, Site ENS Descartes, IFE, 15 Parvis René Descartes
Président de séance : Gian Maria Tore | ||
14h00 | Enzo D’Armenio | Les circuits de composition des intelligences artificielles génératives visuelles |
14h50 | Tess Masclef | Recherche de peintures basée sur les objets de contemplation et analyse du regard |
15h40 | Pause | |
15h55 | Présentation du Musée complémentaire (Palais des Beaux-Arts de Lille) par Sofiane Doulfaquar et Julien Thiburce (cellule CIA du laboratoire ICAR) | |
16h15 | Tetiana Yemelianenko | Guided artwork recommendations using embedding arithmetic |
17h05 | Adrien Deliège | On the dynamicity in images through character poses and edges detection |
Samedi 22 juin 2024 matin
Salle Condorcet, Site ENS Monod, 1 place de l’École
Présidente de séance : Angela Mengoni | ||
9h00 | Gianmarco Thierry Giuliana | Modes d’interaction créative avec les images entre usage du logiciel et jeu de l’utilisateur. Quelques exemples vidéoludiques |
9h50 | Marco Giacomazzi | Analyse augmentée, interprétation convertie : modulations de l’espace interactif entre médiaticité et hypermédiation |
10h40 | Pause | |
10h55 | Susanne Müller | Augmenter par la pratique ? |
11h45 | Pierluigi Basso /Lisa Paillussière | Nocturnes à la lumière de l’augmentation |
Samedi 22 juin 2024 après-midi
Salle Condorcet, Site ENS Monod, 1 place de l’École
13h45 | Table ronde : Analyse outillée, IA assistée | Modérée par les doctorants AAA
Avec la participation de Serge Miguet, Mihaela Scuturici et les intervenants du colloque |
15h45 | Réunion plénière AAA | Programmation des prochaines phases du projet |
16h45 | Clôture des travaux |
Organisation du colloque : Laboratoire ICAR
Avec la participation du Laboratoire LIRIS et de l’Université du Luxembourg (IRMA, C2DH)
Contact : Pierluigi Basso pierluigi.basso@univ-lyon2.fr