Le 2 novembre, nous avons organisé (Ralph Dekoninck, Gian Maria Tore et Nicolas Marin Bayona ??) un atelier au Musée National d’Archéologie, d’Histoire et d’Art de Luxembourg (MNAHA) avec les étudiant.es de l’Université Catholique de Louvain (UCL).
L’objectif de cette visite étant double : d’une part, découvrir les œuvres qui composent la collection du MNAHA, ses expositions temporaires et le travail des professionnels du musée ; d’autre part, les étudiant.es de l’UCL ont eu accès aux matériaux bibliographiques et aux œuvres in situ des tableaux présélectionnés afin de nous aider dans la production d’un modèle pour l’analyse augmentée des œuvres d’art.
Tout d’abord, nous avons visité les arrière-salles du musée, les services de la documentation, les archives et la bibliothèque afin de mieux comprendre le travail de recherche et de conservation effectué par l’institution, salles dans lesquelles se déroulera la consultation bibliographique ultérieure.
A cette occasion, la deuxième partie de l’atelier a consisté en une visite de la collection de peintures de la section Maîtres Anciens du département des Beaux-Arts, qui comprend une importante série d’œuvres picturales du 13ème au 18ème siècles. Cette visite a été assurée par Ruud Priem, Chef de service & conservateur des collections du MNAHA, qui nous a donné un riche aperçu des différents choix muséographiques et de la politique d’acquisition du musée. À l’aide d’un écran, nous avons également pu retracer l’histoire de certaines œuvres et leur circulation en tant qu’objets (depuis leur création, leur passage entre différentes mains, les changements de propriétaires jusqu’à leur arrivée au musée). Ainsi en comparant avec des images numériques nous avons pu établir des rapports qui ébauchent des liens de circulation entre les représentations, entre les thèmes ou motifs iconographiques et l’histoire sociale des objets représentés.
Deuxièmement, après un premier contact avec les œuvres présélectionnées, les étudiants ont pu consulter la documentation disponible au musée, documentation qui les aidera à effectuer une analyse in vivo de ces peintures. A cette fin, le personnel du musée a prêté main forte aux étudiants pour la consultation de cette bibliographie.
Après avoir pris connaissance des différentes informations disponibles, nous nous sommes rendu.es dans les salles du musée où chaque étudiant.e a pu développer ses commentaires sur son œuvre respective. Des commentaires sur l’histoire des œuvres, sur le contexte de leur création, ainsi que des analyses iconographiques et stylistiques nous ont été proposés. Il est à noter que la spontanéité de certaines interventions a permis d’approfondir, voire d’augmenter l’analyse des œuvres. En mettant l’accent sur ces aspects plus surprenants ou inexplicables par la discipline de l’histoire de l’art elle-même, ces contributions ont enrichi notre questionnement sur la manière d’établir un modèle pertinent d’analyse des œuvres picturales.
Certains de ces objets analysés comme Marie-Madeleine (vers 1630) de Massimo Stanzione,
La charité (après 1538) par Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553), le Rosso Fiorentino (1494-1540) Bacchus, Vénus et Cupidon (ca. 1535 – 1539), Suzanne et les Vieillards de Jean François de Troy (1679-1752) ou encore Cupidon surprenant Psyché la nuit (ca. 1590) de Abraham Bloemaert (1566-1651) font partie intégrante du corpus d’analyse du projet Augmented Artwork Analysis. L’intervention des étudiants de Louvain accompagnée des commentaires proposés par les organisateurs et participants de cet atelier tels que Rudd Priem (MNAHA), Ralph Dekoninck (UCL), Gian Maria Tore (Université du Luxembourg), Nicolás Marín Bayona (Université du Luxembourg / UCL) ont sans doute enrichi nos questionnements précédents et contribué à ouvrir de nouvelles voies pour proposer un modèle unitaire d’analyse de l’œuvre d’art augmentée.
Pour conclure notre journée, l’atelier s’est terminé par la visite guidée de l’exposition D’histoires et d’art. Peindre au Luxembourg au XVIIIe siècle par la main de l’un de ses commissaires, Henri Carême. Cette exposition est le fruit de six années de recherche menées par Henri Carême dans le cadre d’un travail de doctorat dont la thèse, soutenue en janvier 2023 à l’UCL, retrace la vie et la production des peintres ayant résidé et/ou Il a travaillé au XVIIIe siècle au Luxembourg.