Écrire est une activité complexe, en particulier pour les scripteurs débutants. Cet atelier propose une présentation du traitement des données chronométriques en production verbale écrite. Nous exposerons rapidement la collecte de données avec des tablettes graphiques et le logiciel Eye&Pen puis le traitement de ces données (codage et analyse). Nous prendrons comme exemples les données collectées pour les projets ReFLex, COM’TEXTES, ETUDYS et DYS’R’ABLE
« Constitution d’un corpus « complexe » et « ouvert » dans le cadre d’une ethnographie en équipe : quelques éléments de discussion »
Par Victor Corona, Patricia Lambert et Laurent Veillard.
En tant que modes particuliers de production de données et de construction de connaissances, les approches ethnographiques nous confrontent à des questions méthodologiques qui, loin d’être nouvelles, se trouvent sans cesse renouvelées à l’épreuve du travail empirique. Pour soumettre ces questions à la discussion en les ancrant dans des situations concrètes, notre intervention se fondera sur la présentation d’une recherche actuellement conduite par une équipe pluridisciplinaire (sciences du langage, sciences de l’éducation) : Formation professionnelle initiale et Langage. Ethnographie de la parole en ateliers d’école (ForLAN, projet du Labex ASLAN).
Elle implique la constitution d’un « corpus complexe », au sens d’un ensemble cohérent de données plurisémiotiques (vidéo, son, textes, images, etc.), ces données procédant de la mise en œuvre d’une diversité des modes de production (observation participante, entretiens, dispositifs de recension, sources écrites).
Plusieurs observations ayant déjà été réalisées par différents chercheurs, sur plusieurs sites et selon des méthodes complémentaires, une première question se pose aujourd’hui à l’équipe concernant les critères de sélection des données à mutualiser. La deuxième question, étroitement liée à la première, porte sur la façon la plus appropriée de rendre cette sélection disponible aux membres de l’équipe (modes de classement des données dans une banque, format de cette banque de données, manipulation et possibilités de requêtes). Le troisième ensemble d’interrogations tient à la temporalité d’une enquête de terrain qui s’étend sur plusieurs années, et à sa progression en spirale (vs linéaire). Ces dernières caractéristiques impliquent la conception d’un corpus « ouvert », c’est-à-dire capable à la fois de traduire et d’accompagner les reformulations successives des questions qui guident la recherche.
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Christophe Coupé présentera un atelier intitulé « Comment les médias français racontent-ils le génocide rwandais ? »
En 2004 et 2014, différentes événements ont été organisés au Rwanda et dans d’autres pays pour commémorer le génocide rwandais de 1994, au cours duquel 800,000 personnes ont perdu la vie. Ces commémorations ont été accompagnées de nombreux articles dans la presse française, abordant le génocide lui-même mais aussi la reconstruction de cette nation, les avancés de la justice rwandaise et internationale, l’implication de la France etc. Ces productions journalistiques sont une occasion de s’interroger sur la façon dont les médias « racontent » un génocide, et comment plus généralement se construit la mémoire d’un tel événement. A l’aide des théories de la psychologie sociale et des outils de la linguistique computationnelle, nous présenterons ainsi l’analyse d’un corpus d’articles issus de plusieurs journaux français, et tenterons de répondre à deux questions : qu’est-ce qui est dit, et comment cela est-il dit ?
La particularité du corpus JENlab consiste à la documentation sur quatre ans de trois jeux de réalité mixte alternant des phases de conception et d’expérimentation. Trois types de « traces » sont recueillies et analysées : des documents écrits, des traces numériques et des données audiovisuelles d’interactions entre les participants et entre les participants et les ordinateurs. A la complexité technique du recueil et du traitement de ce type de données, s’ajoute la complexité d’un archivage et d’un codage raisonné permettant de rendre accessible sur le long terme les données existantes à l’ensemble des partenaires du projet.
Anna Claudia Ticca et Gerald P. Niccolai
présenteront un atelier intitulé « Enjeux dans la prise de données avec une caméra 360°: le cas d’un espace commercial »
L’enregistrement des interactions de groupe est souvent imprévisible : on ne sait pas à l’avance où les interactions clés vont avoir lieu. Même quand la situation est assez stable dans l’espace, le captage des aspects subtiles de la communication (par exemple, des échanges de geste ou de regards) peut être très compliqué. Le plus souvent nous répondons à cette imprévisibilité par la multiplication d’enregistreurs (caméras et micros), mais la risque d’être inondé par des données qui seront impossibles à exploiter dans l’étape d’analyse.
Dans cet atelier, Anna-Claudi TICCA et Gerry NICCOLAI rendront compte de l’utilisation des techniques de vidéo immersive (VI), permet la restitution de l’espace entourant un caméra placé au milieu des participants, dans l’observation de deux situations complexes : l’espace commercial dans une boutique et dans une repas de travail. Avec la sortie prochaine des cameras performants et abordables tels le Kodak PixPro SP360 ou le Ricoh Theta, le VI pourrait devenir une technique clé pour simplifier nos prises et analyse de données audiovisuelles.