(NB : texte en cours de modification)
La prise de données est une étape essentielle dans un processus de recherche. Pour obtenir des données exploitables, il est important d’accorder une importance particulière à la préparation du terrain et d’opérer les bons choix en matière de matériel. Nous tenterons à travers cette page de vous fournir quelques éléments méthodologiques et technologiques afin d’éclairer ces choix.
Dispositif d’enregistrement et conseils d’équipement
Pour être efficace, un dispositif d’enregistrement doit être adapté à la fois aux objectifs de recherche, aux caractéristiques du terrain, aux contraintes budgétaires et aux compétences techniques du chercheur. Par conséquent, la conception d’un dispositif découlera d’un savant dosage entre ces différents éléments.
Nous présenterons ici des exemples de matériel pouvant être exploités dans divers contextes de captation, à coût abordable et ne nécessitant pas d’expertise technique poussée. Ces matériels peuvent être associés pour constituer un dispositif d’enregistrement qui réponde à vos besoins.
Les caméscopes
En principe, la plupart des caméscopes du marché peuvent servir dans un contexte de captation ethnographique. Cela dit, nous conseillons de vérifier quelques points importants :
– la valeur de la focale de l’objectif. Plus cette valeur est petite et plus le « champ » de vision sera large. Un caméscope équipé d’un objectif grand-angle permettra d’enregistrer dans des espaces confinés (pièces larges et peu profondes). Il constituera également un atout lorsque la distance entre le camera et les participants est réduite et que l’on souhaite filmer en plan large.
Pour ce type d’usage, nous conseillons l’acquisition d’un caméscope dont la valeur focale minimale est inférieure à 30 mm (valeur focale équivalent 24×36). A noter que certains caméscopes acceptent un « grand-angle » externe.
– le comportement en basse lumière. Cette valeur souvent exprimée en lux doit être la plus basse possible. Un bon comportement en basse lumière nous permettra de filmer dans des lieux mal éclairés.
– la présence d’une entrée micro : Ce connecteur qu’on retrouve sur les caméscopes de milieu de gamme autorise la connexion d’un micro externe (filaire ou non). C’est une option importante lorsque l’on souhaite synchroniser à l’enregistrement l’image captée par la caméra avec l’audio produit par le micro externe.
– la présence d’une sortie casque : La sensibilité des micros et l’électronique des appareils font que les sons enregistrés par le caméscope peuvent varier considérablement par rapport à ceux perçus par notre oreille. Le branchement d’écouteurs sur la caméscope nous permet de contrôler la qualité de l’audio.
– l’espace de stockage et l’autonomie de la batterie
Au sein de l’équipe, nous utilisons généralement des caméscopes Sony de la gamme « HDR » ou « FDR »
Les pieds ou trépieds
Complément indispensable du caméscope, il en existe de différentes sortes, du trépied classique au trépied de table, en passant par le monopied. Chaque type correspond à des usages différents.
[tabs]Les microphones et les enregistreurs
Ils occupent un rôle central dans la captation de l’audio. De la qualité du son qu’ils produisent dépendra l’exploitation que l’on pourra faire des données, surtout si l’on envisage une transcription de l’audio lors de l’analyse. C’est pourquoi, le choix des micros et des enregistreurs est primordial. Tout aussi importante est la disposition des micros par rapport aux participants. Un excellent micro ne rendra rien s’il est mal placé.
Sachant qu’en la matière chaque situation est particulière et qu’il n’existe pas de microphone « universel » capable d’enregistrer un son de qualité dans toutes les situations , il serait trop long ici de décrire les solutions matérielles adaptées aux différentes configurations de terrain. Cela dit, une règle générale émerge. Les micros doivent être disposés à proximité des personnes enregistrées (de 20 cm à 1/2 mètre maximum). D’autre part, lorsque les participants se situent dans un contexte bruyant (classe, ateliers, lieu public…), l’unique manière de garantir une bonne qualité des données est d’utiliser un micro-cravate.
Selon le nombre de micros-cravates utilisé, on pourra les relier à un enregistreur équipé d’une ou plusieurs entrées. Celui-ci produira généralement autant de pistes que d’entrées connectées. On peut également relier jusqu’à 2 micros directement sur le caméscope en utilisant un câble en Y (double entrée femelle, une sortie mâle connectée sur le caméscope). Si les micros ne sont pas reliés directement au caméscope, il faudra prévoir en post-traitement, une synchronisation des sources à l’aide d’un logiciel de montage vidéo.
L’enregistreur portable.
Il permet d’effectuer des enregistrements de qualité dans des situations où les participants sont placés à proximité à condition dans un environnement peu bruyant. Ils donnent par exemple de bons résultats lors d’entretien avec peu de participants (2/3). Ils peuvent également servir de complément à un enregistrement effectué uniquement à partir de caméscopes (sans micro additionnel).
Exemples de références : Zoom H1N ; Tascam DR-05x / DR-07…
Enregistreur multipistes.
Il est indispensable dès lors que la situation mobilise plusieurs micros et que l’on souhaite les synchroniser à l’enregistrement. Equipé de 2 à 8/16 entrées, il permet de brancher autant de micros qui seront synchronisés de manière automatique. A noter, qu’une synchronisation supplémentaire en post-traitement peut être nécessaire si l’on souhaite associer une partie ou la totalité des pistes à un/des flux vidéo.
Exemples d’appareils mobiles : Tascam DR-70D (qui est doté de plus de micros internes), Roland R-44, Tascam DR-680,
Les microphones.
Il existe différents types de micros. On les classe généralement en en fonction de leur « directivité » et de la technologie utilisée pour leur conception.
[tabs]– bidirectionnel : il capte les sons provenant de deux directions (gauche/droite ou avant et arrière)
– omnidirectionnel : il capte l’ensemble des sons qui l’entoure (dans la limite d’une certaine distance)
Le schéma suivant représente la zone de captation du son en fonction de la directivité du micro.
– dynamique : d’une sensibilité réduite mais généralement suffisante, elle a la particularité de fonctionner sans alimentation externe. C’est une technologie robuste, bien adaptée par exemple aux interviews.
– électrostatique (ou statique / à condensateur) : elle permet de produire un son plus détaillée mais nécessite une alimentation externe dîte « fantôme » (12 à 48 V) et un câblage spécifique (généralement de type XLR). Leur grande sensibilité ainsi que leur coût plus important les destinent à des domaines spécifiques (chant, studio…)
– à électret : c’est un micro électrostatique qui offre un compromis entre les deux technologies précédentes. Il produit un son plus détaillé que les micros « dynamiques », tout en conservant une sensibilité exploitable dans une grande variété de situations. L’alimentation est assurée par une pile ou directement par l’enregistreur. On retrouve ce type de micro sur les capsules des micros-cravate Sennheiser (ME102 / ME104)
Dans le cadre d’un enregistrement ethnographique, les micros sans fil deviennent nécessaires dès lors que les participants sont mobiles ou doivent conserver une liberté de mouvement. Ils sont également préconisés lorsque l’éloignement/l’emplacement des enregistreurs auxquels sont reliés les micros, n’est pas compatible avec une connexion filaire. Couplés à un micro-cravate, ils permettent d’enregistrer à distance des participants dans un milieu bruyant. Au sein de la CCC, nous déployons ce type de micro dans la majorité des terrains auxquels nous participons.
Exemple de référence de micro filaire : Sennheiser ME-2 ; Sony ECM-CS3
Exemple de référence de micro sans fil : Sennheiser ew 112P G4