La linguistique de corpus propre aux recherches en interaction intègre des exigences méthodologiques concernant :
– la manière dont les données sont collectées sur le terrain ;
– la préservation de la “naturalité” des situations (on cherche à filmer des interactions dans leur contexte naturel, des interactions qui ne sont ni construites ni provoquées par le chercheur).
– la conception des dispositifs d’enregistrement (on cherche à réaliser les enregistrements de manière écologique, en s’appuyant sur des dispositifs d’enregistrement spécifiques, qui ont un impact minimal sur le déroulement de l’interaction – cf. la notion de “caméra discrète” chez J. Cosnier – et qui sont choisis en fonction des particularités du terrain enquêté et de la nature des activités à documenter).
De fait, la linguistique interactionnelle est une linguistique de terrain et elle ne sépare pas les corpus des pratiques d’enquête et de terrain, ni du contexte social dans lequel les activités se déroulent.
La réalisation du terrain implique un rapport à la démarche ethnographique. Aborder le terrain signifie aussi faire un certain nombre de choix, notamment en ce qui concerne les réseaux d’acteurs sociaux qui sont concernés par la constitution du corpus.
Selon la démarche retenue pour entrer sur le terrain et “faire le terrain”, les enjeux juridiques et éthiques se présentent différemment.