Le milieu économique est composé de ceux que nous appelons les acteurs de terrain, c’est-à-dire les professionnels des structures socio-économiques qui œuvrent à la réalisation de productions et de savoirs découlant des recherches menées sur ces sujets. S’il est vrai que l’avancée des recherches alimentent ce milieu, il est aussi vrai que les problématiques traitées par la recherche émergent directement des pratiques sociétales, et que c’est souvent grâce à la collaboration entre ces deux milieux que des recherches et des retombées sociétales sont possibles.
Une diffusion par le biais des communications et publications
Comme nous l’avons vu dans la section La diffusion dans le réseau académique, une des formes les plus classiques de diffusion des recherches par le milieu académique est la communication des résultats faites dans les colloques et les publications d’articles et d’ouvrages. Or, ces formes de restitution ne sont pas toujours les plus adaptées au milieu économique, car les contenus ne sont pas toujours directement applicables.
Une diffusion par le biais des formations
La formation est le canal le plus utilisé pour transmettre aux professionnels du monde économique les savoirs développés par les chercheurs. La formation permet en effet une flexibilité et une adaptativité importante au public ciblé, et nécessite pour les chercheurs une reformulation des résultats en termes plus applicatifs. Si les formations peuvent prendre diverses formes, on retrouve généralement les formats suivants : école thématique / école d’été, MOOC, formation continue, Diplôme Universitaire… Pour exemple, à partir des résultats du projet ANR REMILAS en 2020, le Diplôme Universitaire DIALOGUES “Médiation, Interprétation, Migration” a été créé afin de former les interprètes en milieu socio-médical.
Une diffusion par le biais du retour aux participants
Les participants aux études sont souvent curieux et intéressés par nos recherches, et peuvent être demandeurs d’un retour sur les résultats de recherche. Il est alors de notre devoir et de notre intérêt scientifique de prévoir une restitution à ces personnes – sans qui il faut le rappeler, la recherche ne serait pas possible – une fois les analyses menées. Il peut être également intéressant, en cours de recherche, de les confronter aux données et aux analyses dans le but d’obtenir un regard croisé sur les pratiques (voir la section Restituer aux participants)
Une diffusion par le biais de la collaboration
Quand cela est possible, une collaboration avec le milieu économique est le plus approprié pour une diffusion directe des résultats de recherche. Cela permet d’une part de répondre à des problématiques sociétales émergent directement des professionnels, et d’autre part une applicabilité directe par ceux-ci, alors parties prenantes de la recherche. Pour exemple, un infirmier du centre hospitalier Le Vinatier à Lyon a cherché des compétences spécifiques sur le langage en interaction afin d’étudier les communications lors des relèves et transmissions orales dans les services de soins en psychiatrie. Il s’est adressé en premier lieu en 2017 au LabEx ASLAN qui l’a orienté vers les chercheurs en interaction du laboratoire ICAR. Après plusieurs réunions de travail, le projet de recherche CIPSY s’est concrétisé, en partenariat avec le centre hospitalier Le Vinatier, ce qui a donné lieu à plusieurs productions scientifiques communes dont des publications co-écrites avec le collègue infirmier ainsi que plusieurs journées d’études dont le public était soit des professionnels de santé, soit des enseignants-chercheurs des universités, soit les deux réunis dans un même événement.
Une diffusion par le biais du transfert technologique
Certaines recherches peuvent même amener à du transfert technologique par le biais de cession de licences, dépôt de brevets, commercialisation de certains produits et création de start-up, permettant ainsi de faire le pont entre les acteurs de la recherche et le monde économique. C’est le cas par exemple des start-up COGNIK, ARADIC et SKILDER qui ont vu le jour grâce aux résultats de recherche du laboratoire ICAR et qui commercialisent aujourd’hui des produits ou services issus directement de ces recherches.