Les chercheurs sont de plus en plus amenés à communiquer sur leurs recherches en cours, leurs collaborations et leurs réalisations scientifiques. Cela permet d’informer la communauté scientifique de l’avancée des recherches, et ces informations sont également utilisées pour évaluer la carrière des chercheurs ainsi que les activités des laboratoires de recherche auxquels ils sont rattachés.
Quand on parle de diffusion de la recherche dans le milieu académique, il faut entendre toutes les formes de productions de savoir qui intéressent le milieu universitaire, à savoir les enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants, nationaux et internationaux, et plus généralement toutes les personnes qui constituent de près ou de loin un tissu scientifique, que l’on distingue souvent, peut-être à tort, du milieu économique (entreprises, associations, etc. voir la section La diffusion dans le milieu économique).
1- Diffusion de la recherche
Il existe plusieurs formes de productions de savoir sur lesquelles il est important de communiquer pour que le chercheur ou le laboratoire de recherche aient une visibilité dans le monde académique, et qu’il puisse ainsi partager ces travaux de recherche. Voici une liste non exhaustive de ces productions :
- Les communications à des conférences, séminaires…
- Les publications dans des revues, des ouvrages…
- Les données de la recherche (bases de données en ligne développées par les chercheurs, dépôt de données dans des entrepôts numériques ouverts…)
- Les projets et recherches menés (sites web projets, blogs Hypothèse…)
- Les actions d’enseignement et de formations mises en place (enseignements universitaires, MOOC, écoles thématiques, formations…)
- Les supports et outils de valorisation réalisés
- Les événements scientifiques à venir (colloques, appels à communication…)
2- Communication sur la recherche
La communication sur les réalisations scientifiques peut se faire de plusieurs manières. La publication en ligne est aujourd’hui considérée comme le meilleur moyen de diffuser massivement l’information dans la communauté des chercheurs nationaux et internationaux. En France, le principal canal de diffusion est sans doute l’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, qui permet aux chercheurs de recenser toutes leurs publications (publiées ou non), communications et autres réalisations. Pour les informations sur les thèses (achevées ou en cours), on utilise le site dédié thèses.fr, où l’on peut chercher toute thèse par titre, mot clé, nom du doctorant ou nom du directeur de recherche.
Au niveau international, une référence essentielle est ORCID (Open Researcher and Contributor ID), une plateforme qui, en plus de servir de vitrine aux chercheurs, leur attribue un identifiant pérenne, résolvant ainsi les problèmes d’homonymie et de changements de nom. Dans les dernières années, deux réseaux sociaux destinés à la diffusion de la recherche se sont particulièrement affirmés : Academia.edu et ResearchGate. Dans les deux cas, le chercheur est amené à créer un profil personnel et à renseigner toutes ses publications, en téléversant les articles sur la plateforme si ces derniers sont libres de droits. L’intérêt principal de ces réseaux sociaux est qu’ils permettent de suivre d’autres chercheurs ou des thématiques de recherche et d’être ainsi informé sur toutes les nouvelles publications potentiellement intéressantes.
Enfin, la grande majorité des chercheurs ont aujourd’hui une page personnelle, qui est normalement rattachée à leur laboratoire d’appartenance. Certains chercheurs, pour éviter de changer de page chaque fois qu’ils changent d’affiliation, préfèrent au contraire ouvrir un site autonome. Dans les deux cas, la page personnelle d’un chercheur fonctionne un peu comme un curriculum vitae : elle contient des informations sur son parcours de formation, ses thèmes de recherche, ses réalisations scientifiques, ses enseignements, etc. Il est important de mettre à jour régulièrement sa page personnelle. Pour cela, il est possible d’importer directement la liste de ses publications recensées sur HAL.
Dans les domaines de Linguistique interactionnelle et Analyse conversationnelle, une bibliographie collaborative permet de consulter et d’ajouter des publications ainsi que de se renseigner sur d’autres bibliographies. La revue ROLSI (Research on Language and Social Interaction) propose un blog avec différents types d’informations autour des recherches en Linguistique interactionnelle et Analyse conversationnelle. Et n’oublions pas les réseaux sociaux comme Twitter où des chercheurs, laboratoires ou groupes annoncent régulièrement des parutions ou communiquent sur des résultats de recherche.
3- Communication sur les événements scientifiques
La communication dans le réseau académique ne concerne pas que les résultats de la recherche, mais aussi les événements scientifiques qui sont organisés (séminaires, conférences, écoles thématiques, etc). La diffusion de ces informations permet aux chercheurs potentiellement intéressés de participer aux événements et peut donc favoriser le débat scientifique et la création de nouvelles collaborations. Naturellement, il est particulièrement important de diffuser les informations sur les appels à contribution pour des colloques, des volumes ou des numéros thématiques de revues.
Pour communiquer sur ces types d’événements, on peut recourir à plusieurs sites et newsletters spécialisés dans certains domaines de recherche. Par exemple, le site français Calenda recense de nombreux événements scientifiques en lettres et sciences humaines et sociales. Pour suggérer un événement à Calenda, il suffit de remplir un formulaire en ligne. Calenda diffuse ensuite les informations aussi sur les réseaux sociaux twitter et facebook.
Plus spécifique aux sciences du langage, le site américain Linguist List recense de très nombreux événements (conférences, publications, annonces de postes, etc.) dans le monde entier. Comme pour Calenda, on peut soumettre une information à partager en remplissant un formulaire. Linguist List diffuse aussi les informations par une mailing list et par de nombreux réseaux sociaux.
De nombreuses organisations scientifiques proposent des listes de diffusion – et, de plus en plus, des réseaux sociaux – spécifiques à certains domaines de recherche. Pour donner quelques exemples dans le monde des sciences du langage francophone, on peut mentionner le Réseau Français de Sociolinguistique (RFS) et l’Association française de linguistique appliquée (AFLA) ou bien le EMCA Wiki.
De plus, des groupes réunissant des jeunes chercheurs se sont créés, soit en passant par le biais des réseaux sociaux, soit en créant des sites web. On peut citer par exemple, les groupes Facebook Jeunes Chercheurs en Sciences du Langage et Ethnomethodology and Conversation Analysis Doctoral Network qui non seulement diffusent des informations qui peuvent intéresser les inscrits, mais permettent aussi à ces derniers d’échanger entre eux et demander conseils à une communauté de pairs. Le site web des early-career researchers in Interactional Linguistics and Conversation Analysis recense également de nombreux outils et propose des échanges à un niveau international.
Enfin, souvent les laboratoires de recherche se chargent aussi de diffuser des informations auprès de leurs membres (et pas seulement). C’est par exemple le cas du Laboratoire d’Excellence ASLAN, auquel est rattaché le laboratoire ICAR, qui propose sur son site une agenda des événements scientifiques et qui communique sur ces événements également sur twitter et facebook.