La première étape du travail d’analyse d’interaction est la collecte des données en situation. Loin de constituer une étape préliminaire, secondaire et marginale, que l’on pourrait concevoir indépendamment des objectifs analytiques, le recueil des données est une partie intégrante du processus global de l’analyse. De la qualité de sa réalisation dépendent non seulement celle des corpus qui seront confectionnés à partir des données primaires recueillies et celle des analyses qui pourront être faites, mais aussi les possibilités de diffusion des unes et des autres.
Recueillir les données n’est donc pas une étape ponctuelle et purement technique, c’est une entreprise qui fait intervenir la connaissance du terrain et les relations des collecteurs avec les différents acteurs concernés, les dimensions pratiques et techniques de l’enregistrement ainsi que différentes préoccupations éthiques et juridiques.
Les trois principaux temps du Recueil de données sont détaillés dans les pages suivantes:
1. Informer et obtenir une autorisation avec consentement éclairé
On parle souvent de formulaires d’autorisation à soumettre aux informateurs ; il est cependant important de faire dépendre cette autorisation de l’information préalable donnée aux personnes concernées : sans information, la demande d’autorisation n’a pas d’objet ni de sens.
2. Enregistrer les données interactionnelles
L’enregistrement des corpus est une opération matérielle et technique qui doit être conçue et réalisée en fonction d’objectifs et d’objets d’analyse. Cette opération vise à capturer des données audio/vidéo afin de rendre disponibles, et donc analysables, les détails linguistiques, multimodaux et situationnels.
3. Restituer aux participants
L’enquête réalisée et l’analyse des données interactionnelles menée, le chercheur peut saisir l’opportunité de retourner sur le terrain de recherche afin de proposer un retour aux acteurs sociaux concernés en leur fournissant un « rendu » de la recherche.