ANCIEN TEXTE
Dans le champ de la linguistique interactionnelle, la transcription des données prend une dimension centrale, puisque transcrire est une activité qui permet à la fois de découvrir, d’identifier et de faire voir des phénomènes. La pratique de la transcription prend ainsi un aspect constitutivement théorique qui a été discuté dans la littérature (au moins à partir de l’article fondateur de Ochs, 1979).
Un travail d’inventaire et d’analyse des pratiques, des conventions (dans le champ de l’interaction : le système jeffersonien, le GAT, le système de Santa Barbara, les conventions de l’Institut für deutsche Sprache notamment) et des débats existants dans le champ interactionniste a été effectué. Il a débouché :
– D’une part sur l’élaboration de principes généraux pour les transcriptions. Ces principes permettent d’envisager à la fois la flexibilité qui fait la qualité des transcriptions et leur pérennisation. En outre, leur prise en compte permet d’énoncer des critères de choix face à des impératifs et des estimations de coût lorsqu’il s’agit d’établir ou de mettre à niveau des transcriptions.
– Et d’autre part sur l’élaboration d’une convention commune, la convention ICOR.
– Pour la transcription des gestes, des regards, des mouvements du corps, une convention multimodale a aussi été développée, qui prête une attention particulière au balisage et à l’ancrage temporel des phénomènes multimodaux.
Cette convention est conçue pour la linguistique interactionnelle— notamment en ce qui concerne la représentation de la temporalité et de la séquentialité, ainsi que les détails dont la prise en compte est indispensable pour une analyse interactionnelle. Cette convention est d’un bon niveau de base; elle est le fruit d’un accord pratique et révisable dans la communauté des interactionnistes et constitue une base solide pour un travail de standardisation.