Thèmes de recherches :
- Linguistique énactive
~ Language and enaction (Bottineau 2010)
~ Du languaging au sens linguistique (Bottineau 2017)
~ Langagement (languaging), langage et énaction, a tale of two schools of scholars : un dialogue entre biologie et linguistique en construction (Bottineau 2017)
~ Incarnation langagière et grammaire des langues naturelles:
vers la fin d’un clivage (Bottineau 2018)La linguistique énactive étudie le langage humain comme éthologie, interaction incarnée et située, et technique de conceptualisation. Elle poursuit les approches dynamiques du langage (energeia: Aristote, Humboldt, Coseriu), la phénoménologie du corps et de l’esprit (Husserl, Merleau-Ponty), l’énaction comme science de l’expérience et des mondes vécus comme produits de l’activité vivante individuelle, interactive et collective (autopoïèse et énaction: Maturana et Varela; systèmes sociaux: Luhmann) vécue en première personne (Petitmengin). Elle suppose d’écrire la grammaire des langues en envisageant les signifiants (lexicaux et grammaticaux, constructions) comme des unités d’action incarnées et interactives, et les enchaînements syntaxiques comme des parcours. Elle s’intéresse à la manière dont l’exécution et l’expérience de la parole contribue à faire advenir le « sens » linguistique en tant qu’acte de conscience auto-déterminé par l’activité vocale imaginée (endophasie), somatisée (conversation) ou planifiée (écriture), dans le contexte de la conscience vécue elle-même déjà synthétique (Berthoz: la perçaction) et profilée par l’expérience du « languaging » déjà enregistré. Elle étudie la manière dont ces principes affectent la constitution des faits de langue en introduisant de nouveaux niveaux d’analyse (submorphémie grammaticale, cognématique) et en se reliant à des approches existantes aux niveaux des modèles (chronosyntaxe) et théories (interlocution).
~ Langage et enaction (Intellectica 68, 2017)
~ Linguistique et énaction (par Loïc Renoud, 2018)
- Cognématique grammaticale et submorphémie lexicale
~ Son, sens et traduction : de l’insignifiance au réinvestissement grammaticalisé de i et a en anglais (Bottineau 1999)
~ Les cognèmes de l’anglais : principes théoriques (Bottineau 2002)
~ Les cognèmes de l’anglais et autres langues (Bottineau 2003)
~ The Cognemes of the Spanish Language (Bottineau 2007)
~ The submorphemic conjecture in English: Towards a distributed model of the cognitive dynamics of submorphemes (Bottineau 2008)
~ Submorphémique et corporéité cognitive (Bottineau 2012)La cognématique est une branche de la submorphémie grammaticale. Elle étudie la manière dont des unités submorphémiques du niveau du phonème, voire du trait, peuvent être modélisées comme unités kinématiques d’action vocale dont les profils participent à la formation des invariants des marqueurs grammaticaux au sein desquels elles interviennent. Un cognème est l’appariement d’un kinème vocal (par exemple /t/) et d’un kinème mental (pour /t/, l’interruption finale d’un processus en cours) convoqué par le locuteur dont la vocalisation guide la synthèse du sens par autrui (exophasie) ou lui-même (endophasie). Le cognème est défini en termes binaires, mais il fonctionne comme un opérateur intégré, opposable à d’autres, qui permet de réaliser la synthèse du sens avec les moyens des techniques corporelles acquises par le sujet au sein de la collectivité qui les a développées historiquement comme discipline interactive commune (paradigme de la cognition incarnée et distribuée). La cognématique modélise l’amorçage incarné de la synthèse vocale du sens langagier en amont de la distinction linguistique du signifiant et du signifié comme objets et catégories réifiés par un observateur plus ou moins réflexif, profane (locuteur spontané), éventuellement expert (blogueur, linguiste). La cognématique réconcilie et intègre l’activité signifiante et l’expérience signifiée.
> Cognématique et linguistique du signifiant, références:
~ Linguistique du signe, linguistique du signifiant de Mo.La.Che à la cognématique
(par Gabrielle Le Tallec, 2012)
~ La linguistique du signifiant : fondements et prolongements
(par Élodie Blestel et Chrystelle Fortineau-Brémond, 2015)
~ Esquisse des principes d’une chronosignifiance
(par Marine Poirier, 2017)
~Towards an enactive lexicology: from muscle salience to signifying
(par Michaël Grégoire, 2017)
~ Les soubassements énactifs et glottomoteurs
de la sémiomorphose lexicale
(par Abdou Elimam, 2017)
> Ouvrages collectifs:
@ S. Pagès (dir.) (2017, Presses Universitaires de Provence)
~ Submorphologie et diachronie dans les langues romanes
@ C. Fortineau et E. Blestel (éds.) (2018, Lambert-Lucas)
~ Le signifiant sens dessus dessous. Submorphémie et chrono-analyse en linguistique hispanique
- Chronosyntaxe
~ Prédication et interaction cognitive en basque (Bottineau 2004)
~ La morphosyntaxe allocutive du sens grammatical (Bottineau 2006)
~ La morphosyntaxe comme protocole de co-construction du sens : Quelles conséquences pour la didactique du français langue maternelle ? Un regard typologique et contrastif sur le français (Bottineau 2008)Une chronosyntaxe (terme créé par l’hispaniste Yves Macchi, dans le prolongement des perspectives psychomécaniques sur la syntaxe de Roch Valin et de la notion de chréode de Jean-Claude Chevalier) est un modèle syntaxique qui définit une structure comme un parcours énonciatif et interprétatif réalisé par les sujets pensants et parlants en instance de conversation, de rédaction ou de pensée intérieure. Les chronosyntaxes insistent sur l’importance de l’inscription psychologique et interactive de l’expérience des enchaînements: en s’intéressant au moment auquel un marqueur est formulé, elles étudient les effets de rétroaction, de proaction, de planification, de récupération mémorielle, de retravail en temps réel, et de coordination intra- et intersubjective (la online syntax de Peter Auer) impliqués par la transition d’une toposyntaxe descriptive et constative à une chronosyntaxe narrative et exécutive.
La chronosyntaxe, références:
~ Le poème comme sculpture de la temporalité intraphrastique – Chronosyntaxe (V)
(par Yves Macchi, 2005)
~ Syntax als Prozess
(par Peter Auer, 2007)
~ Les ChronosyntaxeS
(JE Université Lille 3, 24 novembre 2017)
- Langues étudiées
Langues indo-européennes (romanes, germaniques, celtiques)
Basque, inuktitut, guarani