Domaines de recherche
Cognition incarnée
Modes de connaissance
Subjectivité, expérience vécue
Relations avec la nature et écologie sensible
Premières rencontres et intersubjectivité
Épistémologie et méthodologie
Épistémologie en première personne
Méthodes en deuxième personne : entretiens d’explicitation, micro-phénoménologique et Focusing.
Analyse qualitative de l’activité
Terrains empiriques
Rencontres sensibles avec la nature
Premières rencontres entre soignés et soignants
Quelques projets
- (2024-…) PI du projet EnVOH – Encountering the Voice Of the eartH. L’ampleur des bouleversements socio-écologiques actuels nous invite à considérer tous les modes de savoirs et de connaissances de la nature, qu’ils soient rationnels, intuitifs ou traditionnels. Comment les examiner, les comprendre, les articuler ? Quelle place la dimension sensible peut-elle prendre pour ré-animer notre rapport au vivant ? Comment combiner construits scientifiques et émerveillement face à la beauté de la nature ? Le projet EnVOH – Encountering the Voice Of the eartH vise à explorer les savoirs expérientiels locaux relatifs à la nature, en Nouvelle-Calédonie. Plus particulièrement, nous étudierons la dimension incarnée et implicite de ces savoirs (ressentis, sensations, impressions, etc.), développés en habitant le monde tout autant qu’en l’observant, et donnant lieu à des usages de ce monde tant pratiques que spirituels. Cette étude se fera grâce à une approche mixte combinant des entretiens micro-phénoménologiques et anthropologiques. L’objectif est de produire une description langagière fine et une analyse des savoirs écologiques locaux permettant de mieux comprendre comment ces savoirs se construisent, peuvent se transmettre et s’articuler à d’autres types de connaissances. Un accent particulier sera mis sur les connaissances issues des expériences vécues de l’interdépendance entre humains et non-humains, telles que prendre soin de la Terre, percevoir ses appels et évaluer les équilibres écologiques.
- (2022 -…) Co-PI du projet Dans la trame du vivant : un laboratoire d’écologie sensible. Ce projet est financé par les institutions suivantes : Université Paul-Valéry de Montpellier, MSH-SUD, Université de Bordeaux, Labex ASLAN Université de Lyon – CNRS, Association Francophone d’Ecopsychologie. C’est un projet à fort enjeu scientifique et sociétal qui s’inscrit dans une dynamique internationale visant à court terme la mise en place de nouveaux enseignements dans le supérieur en lien avec la transition écologique, sur la base du rapport Jouzel remis au MESR en février 2022. Notre approche est fondée sur une vision holistique des écosystèmes vivants et le dialogue entre sciences cognitives, philosophie, biologie, littérature, anthropologie, éthologie, astrophysique et physiologie des plantes. Pour définir notre ère sur la base de l’action de l’humain sur la terre, certains chercheurs ont proposé le terme d’Anthropocène, de Technocène ou de Capitalocène. Aujourd’hui, à l’extinction des espèces naturelles correspond, selon Pyle, l’extinction de l’expérience car nous vivons de plus en plus séparés des espaces naturels. C’est cet aspect – étude de l’extinction de l’expérience – qui me concerne plus particulièrement dans ce projet collectif et pluridisciplinaire. Dans ce contexte, explorer les écosystèmes à partir d’une approche en première personne signifie développer notre perception à partir d’une interaction constante entre écologie intérieure et écologie extérieure (Bateson, Varela et al.). En effet, l’érosion de la biodiversité et le changement climatique exercent un impact considérable non seulement sur les écosystèmes naturels, mais aussi sur notre intériorité (Albrecht, Fisher). En plus des résultats académiques, ce projet donne lieu à un film documentaire pour le grand public réalisé par l’association Le Grand Secret du Lien.
- (2022 -…) PI du projet La Bouche d’Ombre – Étude micro-phénoménologique d’interactions entre humains et ‘autres qu’humains’ lors de transes cognitives auto-induites. Dans ce projet innovant, nous étudions un état amplifié de la cognition particulier appelé Transe cognitive auto-induite – TCAI (Sombrun, Taulelle). Il s’agit d’un état de conscience modifiée volontaire, caractérisé par une conscience différente de l’environnement, combinée à une expérience immersive intense. Héritée de la pratique traditionnelle chamanique, cette expérience s’accompagne d’une imagerie interne, d’une modification des processus somato-sensoriels, et d’une altération des notions de soi, du temps et de l’espace. Dans ce projet nous faisons les hypothèses suivantes : La nature nous parle mais nous ne l’entendons pas, ce qui a de nombreuses conséquences dans le rapport nous entretenons avec elle. En TCAI, il serait possible de se rendre davantage disponible aux êtres vivants non-humains « qui nous entourent », et de percevoir leurs appels. Nous étudions l’expérience vécue d’interactions entre humains et « autres qu’humains » en état de TCAI, à partir d’entretiens micro-phénoménologiques (Vermersch, Petitmengin).
- (2020-…) Co-PI du projet ExCoNat (Investigating the Experience of Connection with Nature). Le projet ExCoNat a reçu une bourse du Laboratoire de l’Education (LLE) de l’ENS de Lyon. Aperçu : Comment notre expérience vécue peut-elle contribuer à renouveler notre relation à nous-mêmes, aux autres et au monde de manière plus bienveillante et respectueuse ? Comment notre expérience corporelle contribue-t-elle à une forme de connaissance qui nous rapproche de ce qui est vivant en nous et autour de nous ? Notre projet vise à explorer et à documenter l’expérience de connexion/déconnexion avec la nature (arbres, champs, vent, pluie, pierres, animaux, …) et d’autres personnes selon une ontologie relationnelle, sur la base d’entretiens micro-phénoménologiques. ExCoNat vise à contribuer aux domaines de l’écologie sensible – comprendre comment les gens parviennent à reprendre contact avec leur propre expérience et comment émerge l’expérience de l’unité des » êtres humains » et de la » nature » – et des sciences de l’éducation – élargir nos conceptions de la connaissance et du savoir et comprendre comment les pédagogies contemplatives permettent (ou non) la relation entre l’inter-être et notre être intérieur.
- (2015 – 2022) PI du Projet Thésée (Théories et Explorations de la Subjectivité et de l’Expérience Explicitée). Le projet Thésée a reçu une bourse du Labex ASLAN Université de Lyon – CNRS (2015-2017), de l’Université Lyon 2 (2016) et du Fonds de la Recherche de l’ENS de Lyon (2015). Aperçu : Le projet Thésée vise à comprendre comment des personnes se rencontrant pour la première fois vivent ce moment. Il vise à décrire les composantes de l’expérience qui accompagne les premières rencontres : expérience sensorielle, expérience émotionnelle, expérience corporelle et micro-actions cognitives. Pour ce faire, nous nous appuyons sur une épistémologie en première personne (étude de la subjectivité) et sur une méthodologie en deuxième personne (introspections rétrospectives guidées) utilisant l’entretien d’explicitation. Notre matériel de travail consiste en des entretiens enregistrés et transcrits que nous analysons en fonction de différentes questions de recherche, telles que le déploiement de l’intersubjectivité ou la porosité des frontières entre soi et les autres. Nous étudions deux types de rencontres : (i) les rencontres « expérimentales » (induites) entre deux personnes et (ii) les rencontres « écologiques » que les sujets ont vécues dans leur passé. Pour ce deuxième type, nous considérons spécialement les premières rencontres entre soignants et soignés.