DOMAINES DE RECHERCHE :
« Interactions et corps instrument(é)s :
métamorphoses des expériences sensibles à l’ère (post-)digitale »
Ma recherche s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire entre Sciences du Langage, Sciences de l’Information et de la Communication, Phénoménologie, Ethnographie visuelle et Épistémologie. Elle porte plus spécifiquement sur les modalités technico-corporelles d’énaction de l’intersubjectivité au cours de la co-expérience esthésiologique qu’est l’interaction.
Cette recherche implique un regard épistémologique critique et méthodologique réflexif sur les interactions interindividuelles (scientifiques, pédagogiques et artistiques) hors et par écrans fixes et mobiles. Mon parcours d’enseignement-recherche a vocation à reconceptualiser les fondements de la définition goffmanienne de l’interaction comme « l’influence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives lorsqu’ils sont en présence physique immédiate les uns des autres » (Goffman, 1973). Il s’agit de revisiter cette définition à l’aune des nouvelles pratiques sociotechniques de l’ère (post-)digitale et penser l’interaction d’avantage comme une expérience sensible étant « par nature une interaction de corps à corps » (Cosnier, 2004).
Mes recherches révèlent qu’il est possible de distinguer trois dimensions principales de ce que je nomme une « co-expérience esthésiologique » :
- matérielle (ontophanie technico-corporelle, exosomatisation, rencontre corps-matière, agentivité distribuée),
- affective (intersubjectivité, empathie, émotions, félicité interactionnelle)
- esthétique (scénographie de la présence, attention, hédonisme, éthique).
Les expériences sensibles vécues par les sujets à l’ère (post-)digitale impliquent en effet un lien inédit à la matière, une appréhension complexifiée des affects, et un rapport accru à l’esthétique. Ce sont ces modalités expérientielles qui sont au cœur de mon dispositif analytique théorique et méthodologique.
Je cherche à proposer le renouvellement des notions impliquées dans cette approche à partir de réflexions théoriques interdisciplinaires issues des travaux fondateurs de la linguistique interactionnelle, des sciences de l’information et de la communication, de la phénoménologie, de l’ethnographie visuelle et par des observations empiriques dans une démarche méthodologique réflexive de recueil, exploitation, analyse et diffusion de données interactionnelles (hors et par écrans fixes et mobiles) multimodales et plurisémiotiques. Il s’agit de formaliser des modèles théoriques et méthodologiques participant des Humanités Numériques.
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MOTS-CLÉS :
- interaction ;
- numérique ;
- discours ;
- multimodalité ;
- plurisémioticité ;
- intersubjectivité ;
- présence transmédiatique ;
- co-expérience esthésiologique ;
- corporéité ;
- agentivité ;
- émotion ;
- esthétique ;
- éthique ;
- linguistique interactionnelle ;
- Information – communication ;
- phénoménologie ;
- épistémologie ;
- ethnographie visuelle