Prochaine séance du séminaire de l’axe transversal « Subjectivité et langage »
Stéphanie Smadja, Université Toulouse-Jean Jaurès
L’endophasie comme fait de langage : formes et fonctions du langage intérieur
Comme le souligne Gabriel Bergounioux, dans Le Moyen de parler (2004, p. 59-60), « produit d’une faculté (le langage) et d’un système (la langue), l’endophasie représenterait l’envers non formalisable du projet scientifique de la linguistique. Il y aurait, dans le suspens de la profération entre deux discours explicites, dans la présence inaudible d’un discours inaccessible à l’observation extérieure, la marque d’une absence qui interloque. » Est-il possible d’envisager l’endophasie comme fait de langage ? Au sein des nombreuses enquêtes qui caractérisent aujourd’hui le champ des études sur le langage intérieur, plusieurs questions croisent des enjeux épistémologiques fondamentaux. Deux disciplines dominent nettement le champ, la psychologie et les neurosciences. À côté de ces disciplines dominantes, nous pouvons également citer la philosophie et la sociologie. La linguistique reste très peu représentée, ce qui semble paradoxal dès lors qu’il s’agit de langage. De plus, il subsiste parfois plus d’écarts que de convergences entre les approches théoriques et les enquêtes de terrain. Enfin, les enquêtes de terrain impliquent nécessairement une modification de ce dernier, puisque le sujet d’étude est un être humain, à qui l’on demande un effort d’introspection. La question qui subsiste aujourd’hui est : qu’est-ce qu’un fait endophasique ?
Le séminaire aura lieu en Salle D4-179
Contact : Magali Ollagnier-Beldame et Joséphine Rémon