Publications sur le thème des émotions: ICI
Programme de recherche
en tant que Directeur de Recherche au CNRS (1995-2012)
Je développe trois lignes de recherche :
— analyse de l’argumentation ;
— analyse des émotions signifiées verbalement
— création et développement de l’axe de recherche “Corpus de Français Parlé en Interactions” de l’UMR, en tant que chercheur et, jusqu’à fin 2006, en tant que directeur du laboratoire.
2. Recherche sur les émotions dans la parole
2.1 Orientation de la recherche
Ma recherche sur les émotions a pour objectif de dégager des principes généraux et une méthode d’analyse applicables à la dimension émotionnelle du discours écrit et de la parole en interaction. Elle a été élaborée autour du problème des émotions dans l’argumentation, puis généralisée à l’étude de l’expression et de la gestion des émotions dans les interactions et les textes écrits. Son originalité est d’être adaptée à l’analyse de séquences discursives longues ou d’interactions développées.
2.2 Définition et niveaux d’analyse
(A) Définition
Les dictionnaires, les psychiatres et les psychologues définissent l’émotion comme un syndrome ayant ses manifestations sémiologiques à la fois sur les plans psychique, physiologique et comportemental. Cette définition porte sur la structure des perturbations affectant le « normal state of composure » (Wierzbicka) de la personne. Sous cette définition, c’est de la composante psychique que l’ensemble du syndrome émotionnel tient son nom.
(B) Les niveaux d’analyse
Dans la perspective d’une analyse du langage et de la parole émue, on propose de grands regroupements autour des trois pôles suivants, le pôle expressif-énonciatif, le pôle pragmatique, le pôle communicationnel ou interactionnel, aucun ne bénéficiant d’un privilège particulier :
— Expression – énonciation de l’émotion : on s’intéresse essentiellement à l’état affectif du sujet ému, à son état cognitif (ses perceptions, ses évaluations), tels qu’on peut les lire dans ou les inférer de son activité verbale, ainsi qu’aux transformations de ses “Gestalten” vocales et mimo-posturo-gestuelles.
La linguistique proposent une série d’instruments et d’observations propres à saisir les caractéristiques générales de l’expression transniveaux des émotions :
— Sur le plan de l’expression verbale au niveau lexical, l’émotion se marque et se gère par l’utilisation d’une série de “moyens” : vocabulaire particulier, injures et mots tendres ; exclamations et interjections ; expressions figées ; intensifs, etc.
— Au niveau morphologique, certains suffixes sont porteurs d’une attitude émotionnelle ; comme certains emplois des temps verbaux (imparfait hypocoristique).
— Au niveau de l’organisation (ou de la désorganisation) syntaxique, on attribue à l’émotion les réorganisations de la forme considérée comme basique de l’énoncé : emphase, ruptures de construction, inversions. La notion traditionnelle de “figures de construction” cherche à capter quelque chose de ces mouvements d’émotion dans l’organisation de la parole. Cette vision de l’émotion comme déstructuration de l’acte linguistique fait écho aux théories psychologiques plus générales sur l’émotion perturbant le cours normal de l’action.
— Pragmatique de l’émotion : la pragmatique de l’expression émotionnelle prend en compte la situation, c’est-à-dire l’événement inducteur et les transformations élémentaires des dispositions à l’action du sujet ému. Cette approche correspond en gros à une définition “Stimulus —> Réponse” de l’émotion. Interviennent systématiquement à ce niveau les émotions liées à des situations et à des rôles, la prise en charge d’un rôle (discursif ou social) avec la posture émotionnelle ad hoc.
— Interaction et communication des émotions : L’observation du moindre épisode émotionnel dans une interaction suffit pour montrer le caractère extrêmement réducteur des descriptions courantes des émotions en terme de “Stimulus —> Réponse”. La prise en compte de l’émotion en interaction introduit une dimension stratégique dans l’expression et la communication de l’émotion, il s’organise des boucles de rétroaction émotionnelle, dont ne peut rendre compte le modèle S —>Réponse ; ce modèle est également mis en difficulté par la prise en compte de la nature irréductiblement sociale de certaines émotions de groupe, ainsi que par l’existence de réponses émotionnelles complexes, pouvant manifester des émotions opposées, à un même stimulus.
L’analyse des émotions en interactions intègre les niveaux précédents (expressif et pragmatique) ; elle traite en outre des émotions émergeant dans l’interaction à partir de ce stimulus particulier que constitue l’être conversationnel de l’autre ; à leur évolution et à leur gestion dans l’interaction C’est sur ces thématiques qu’a porté la recherche menée en collaboration sur Les émotions dans l’interaction .
(C) L’émotion signifiée
L’étude des stratégies émotionnelles dans les interactions doit intégrer la dimension de l’intentionnalité émotionnelle. On distingue communication émotive et communication émotionnelle (Marty, Caffi & Janney).
emotive communication : the intentional strategic signalling of affective information in speech and writting (e. g. evaluative dispositions, evidential commitments, volitional stances, relational orientations, degrees of emphasis, etc.) in order to influence partner’s interpretation of situations and reach different goals.
emotional communication … a type of spontaneous, unintentional leakage or bursting out of emotion in speech.s
L’analyse linguistique ne peut prendre pour objet que la communication émotive ; mais la meilleure stratégie de communication émotive est de se faire passer pour de la communication émotionnelle, par réduction de la dissonnance émotionnelle. La notion fondamentale retenue est celle d’émotion affichée , ou d’émotion signifiée . L’étude des émotions en ce sens est une contribution à l’étude sémantique du texte.
(D) Problèmes méthodologiques et déontologiques
L’analyse des émotions en interaction doit rester attentive au fait qu’étudier l’émotion dans les interactions, c’est se donner comme objet le tout de la communication interpersonnelle, qui intéresse notamment la psychanalyse, le psychosociologie des groupes, la psychologie en général et la psychologie clinique.
D’autre part, elle ne peut faire l’économie d’une réflexion (méthodologique et déontologique) sur la position de l’analyste, qui a une position délicate à tenir entre deux écueils :
— soit il se situe en externalité pour observer des interactants émus, ainsi qu’une portion plus ou moins vaste du contexte originaire et de l’histoire de l’émotion qui les affecte, ou qu’ils affectent. Il court alors le risque de chosifier l’émotion.
— soit il opte pour une position “compréhensive”, participante, le risque étant alors de se réclamer des certitudes d’un sujet bien placé pour savoir, ce qui revient à pratiquer une forme d’introspection de groupe, en tout point analogue à l’introspection individuelle.
La recherche a porté sur la dimension verbale du premier niveau, c’est-à-dire l’expression verbale “émotive”. Le modèle se propose de saisir l’émotion affichée ou attribuée, reconstructible directement ou indirectement (= les “orientations émotionnelles”).
2.3 L’émotion affichée ou attribuée
Il s’agit d’analyser l’émotion telle qu’elle est énoncée explicitement par le locuteur, émotion qu’il s’attribue ou qu’il attribue à quelqu’un d’autre.
(A) Attribution directe
L’énoncé d’émotion — Il attribue une émotion à une personne (lieu psychologique), et, dans certains cas, mentionne la source de l’émotion (Gross).
Chacun de ces termes pose problème et doit être précisé (êtres pouvant être sièges d’une émotion ; énoncés sans lieu psychologique). En particulier, on considérera que l’énonciateur peut être siège d’une émotion (énoncés du type “Moïse a été abandonné”).
Termes d’émotion (directs et indirects) — On suit ici Ortony, Clore & Foss qui définissent la dimension référentielle du lexique des affects à partir de trois « facettes », ou composantes, les composantes cognitive, affective et comportementale.
Cependant, quel que soit l’intérêt de cette démarche, elle ne peut rendre compte du fait que les termes d’émotion sont irréductibles à leurs seules facettes référentielles. Ils emportent avec eux leur organisation structurale et leur poids historique et conceptuels, qu’ils tiennent des domaines de savoir dans lesquels ils se sont développés.
Verbes et énoncés d’émotion — La structure des énoncés d’émotion est discutée selon les lignes suivantes :
— Les cadres syntaxiques : les verbes psychologiques. On peut distinguer ces constructions selon que s’y expriment ou non le lieu psychologique et la source de l’émotion, le terme d’émotion étant obligatoire.
— Enoncés d’émotion et métaphores émotionnelles. L’attribution d’émotion se fait également par des constructions où le nom d’émotion est attribué à un lieu psychologique, avec ou non mention de la source de l’émotion ( La nouvelle remplit Paul de joie ). Balibar-Mrabti évalue à une soixantaine cet ensemble de constructions semi-figées. Elles peuvent être mises en relation avec la question des métaphores émotionnelles (Lakoff & Johnson ; Kövecses).
(B) Attribution indirecte
L’objectif de ma recherche est d’établir les principes permettant de définir l’orientation émotive d’un discours, que cette émotion soit thématisée ou non par tel ou tel acteur. Si les acteurs mentionnés dans ce discours affichent ou attribuent une ou plusieurs émotions, alors l’analyse doit la prendre en compte ; mais, même s’ils n’en explicitent aucune, leurs discours peuvent en véhiculer une. Dans ce second cas, on recherche les principes d’organisation des traits d’émotion, ou marqueurs d’orientation émotionnelle, (que l’on pourrait appeler “pathèmes”) dans un discours.
L’émotion peut être attribuée indirectement par la mention d’états émotionnels ( Il était vert => /rage/ ou /peur/ ou /jalousie/), ainsi que par la mention discursive d’éléments de situation orientant vers une émotion ( Ma demande a été acceptée / refusée => affichage d’une émotion de type /+/ ou /-/) ; le contexte achève la détermination de l’émotion. La prise en compte d’unités supérieures à l’énoncé est cruciale dans cette méthode.
Dans la premier cas, on a affaire aux “conséquents” de l’émotion ; dans le second, à ses “antécédents” (pro- ou rétro-signaux d’émotion). Dans les deux cas on s’appuie sur des stéréotypes verbaux.
Stéréotypisation de la composante mimo-posturo-gestuelle — Prenons pour exemple la composante attitudinale. Une série d’expressions stéréotypées décrivent des attitudes, des comportements, des réactions comme convenant typiquement à telle ou telle émotion, en sélectionnant notamment les zones corporelles affectées préférentiellement par cette émotion. Les coutumes langagières lisent la peur sur tout le corps selon le code suivant
trembler de peur,trembler comme une feuille, et plus particulièrement sur les jambes et les dents : les jambes (les genoux) flageolent , les dents claquent.
Elles situent la peur en outre sur divers points (le cœur, la couleur du visage, les réactions cutanées, la température corporelle, les cheveux, la bouche et la voix, les viscères) ; ainsi que sur le comportement, qui peut s’élaborer jusqu’à une action caractéristique (le retrait, la fuite).
Stéréotypisation des événements déclencheurs — La recherche s’appuie sur certaines observations dégagées par la rhétorique ancienne et classique, et sur des propositions faites en analyse du discours, en pragmatique et en psychologie ; j’utilise en particulier les travaux de Scherer, qui décompose les émotions en un ensemble de “facettes” cognitives. L’émotion est construite selon le type de situation, et selon la position que le locuteur adopte vis-à-vis de la situation (Ex : les situations d’enterrement orientent stéréotypiquement vers des émotions négatives ; mais un locuteur peut reformater émotionnellement un enterrement pour en faire quelque chose d’amusant).
Les paramètres essentiels construisant l’émotion dans la parole sont les suivants :
Paramètres situationnels au sens strict : l’émotion dépend du type de situation
• types d’événement,
• qualité des personnes impliquées,
• mode d’occurrence temporelle et spatiale de l’événement
Paramètres déterminant la position du locuteur vis-à-vis de la situation
• distance au locuteur,
• type de contrôle exercé sur l’événement dont il s’agit d’évaluer l’impact émotionnel,
• classe d’événements analogues,
• façon dont les normes sont affectées par l’événement.
Ces résultats sont appuyés sur l’analyse de textes interactionnels ou de textes écrits traditionnels.
On voit ainsi de façon très simple comment la construction cognitive d’une situation est inséparable de sa construction émotionnelle.
Conclusion — Il est possible de reconstruire des énoncés d’émotion non seulement lorsqu’une émotion est explicitement attribuée à un actant de la parole, mais également à partir d’une sémiologie
— de ses manifestations émotionnelles : s’il (est) dit être dans tel état physique , (on lui attribue /) il affiche, par inférence, telle émotion ;
— et des situations telles qu’il les perçoit et les formate : s’il (est) dit être dans telle situation , il affiche, par inférence, telle émotion.
2.4 Projet de recherche sur les émotions
Le modèle précédent est simple et fonctionne bien sur l’énonciation en interaction. Mes perspectives de recherche sur cet axe s’inscrivent dans la continuité des réalisations précédentes.
Je me propose de travailler plus spécifiquement la question de l’émotion en interactions, co-construction, gestion et évolution des émotions. J’ai entrepris un travail sur la question des émotions dans un récit conversationnel exemplaire (Corpus CLAPI “Agrafe”), en collaboration avec V. Traverso et avec l’auteure de ce corpus, L. Vosghanian (voir aussi § Projets de recherche sur la base CLAPI)
3. Recherche sur l’interaction
3.1 Recherches sur la pragmatique du dialogue
Mes premières recherches sur oui , non et si ; si et la genèse discursive de l’intensité ; bien ; le mais de réfutation… se rattachent à l’étude du dialogue.
Cette première orientation a été déterminante pour mes travaux sur l’argumentation. Ma vision du dialogue a pris une dimension nouvelle avec mon intégration à l’UMR GRIC, “Groupe de recherche sur les interactions conversationnelles”, où j’ai bénéficié du dynamisme des recherches sur les interactions menées par Catherine Kerbrat-Orecchioni, Lorenza Mondada et Véronique Traverso.
3.2 Groupe de recherche sur les corpus de français parlé en interaction et base CLAPI
Un axe prioritaire du laboratoire — Au cours de mes mandats de directeur de laboratoire, j’ai fortement soutenu et impulsé la constitution de la base CLAPI (Corpus de Langue Parlée en Interactions), et j’ai participé à son développement, au sein du groupe qui a pris en charge cette tâche.
L’UMR dispose d’un riche fonds de corpus de cette nature. Il s’agit d’abord de les numériser (signal audio, transcriptions, documents annexes) et de les décrire, pour constituer une base de données (de descripteurs, puis de corpus). Un premier objectif est de mettre ces corpus à disposition des chercheurs ou même du public, dans la mesure des contraintes légales, techniques, et de sécurité de la base. Un second objectif est d’“outiller” informatiquement ces corpus, afin de faciliter leur exploitation.
Ces objectifs doivent être atteints en respectant les droits juridiques et moraux des personnes intéressées, à toutes les étapes de la “chaîne de production” des corpus. Ce type de travail demande le respect, de la part des chercheurs, d’un véritable code de déontologie.
Cette recherche, dont les bases avaient été jetées lors du précédent quadriennal a constitué un des axes essentiels de l’identité et de la politique de recherche du laboratoire au cours du quadriennal 2003-2006. Un premier objectif a été atteint et consolidé, le laboratoire disposant depuis plusieurs années d’une belle “bibliothèque” de corpus sur cédéroms.
Les réalisations majeures sur cet axe ont été produites collectivement, avec M. Bert (MC Fac. Catholique de Lyon), S. Bruxelles (IE), C. Etienne (IE) L. Mondada (Prof Lyon2), V. Traverso (DR) D. Valero (AI), ainsi que d’autres collaborateurs. Les publications essentielles sont
— le site CLAPI : http://clapi.univ-lyon2.fr
— le site CORINTE : http://icar.univ-lyon2.fr/projets/corinte/
La recherche sur les interactions nécessite le développement de tels supports, qui sont seuls adaptés à la nature des données multimodales. Le laboratoire a beaucoup investi, en argent et en temps chercheur, dans le développement de ces bases.
J’ai particulièrement œuvré pour l’intégration de ce programme aux programmes de l’Institut de Linguistique Française, et nous cherchons actuellement la meilleure intégration possible aux Centres de compétences sur les corpus oraux.
Au plan international, depuis les débuts du projet, les réalisations de l’IDS (Institut für Deutsche Sprache, Mannheim) en matière de corpus oraux ont été pour nous un modèle de professionalisme et d’efficacité scientifique. Le projet a particulièrement bénéficié des conseils du Prof. Werner Kallmeyer, responsable du Département de pragmatique de cet institut et des corpus oraux. Une convention entre ICAR et l’IDS a été signée.
J’ai été co-responsable de deux programmes importants sur lesquels s’est appuyé cette recherche au cours du précédent quadriennal
• Recherches de nouvelles méthodes d’exploration des données en linguistique: le cas des corpus de français parlé en interaction (NOMEX-CLAPI)
Programme ACI TTT « Terrain, Technique, Théorie »
Durée : 2003-2006
Responsables : Christian Plantin, Véronique Traverso
Ce projet a permis le développement de la plate-forme CLAPI : il a permis de développer l’architecture de la base de données et d’élaborer des outils d’exploitation.
– Présentation du projet et réalisations
http://icar.univ-lyon2.fr/projets/corinte/bandeau_gauche/Projets/projet_psi.htm
• Pour une archive des langues parlées en interaction. Statuts juridiques, formats et standards, représentativité
Programme CNRS Société de l’Information : Archivage et patrimoine documentaire
Durée : 2004-2006
Responsables : Christian Plantin, Lorenza Mondada
Ce projet a été l’occasion d’approfondir, dans une réflexion pluridisciplinaire avec des juristes et des linguistes de différents laboratoires, les questions juridiques, techniques et sociolinguistiques qui se sont posées au cours du développement de la base CLAPI.
— Présentation du projet :
http://icar.univ-lyon2.fr/projets/corinte/bandeau_gauche/Projets/projet_psi.htm
— Documents réalisés dans le cadre de ce projet et téléchargeables à l’adresse :
http://icar.univ-lyon2.fr/projets/corinte/– Pour une archive des langues parlées en interaction – problématiques et enjeux (document PDF)
– Pour une archive des langues parlées en interaction – A propos du respect de la vie privée des enquêtés (document PDF)
– Rapport de recherche : repères juridiques (fichier Word)
L’équipe ICAR 2 explore actuellement la faisabilité d’une base d’interactions en classes de sciences VISA (Vidéo Sciences Apprentissages), en mettant à profit l’expérience acquise sur CLAPI.
3.3 Projets de recherche exploitant la base CLAPI
Je compte utiliser cette base pour mes programmes sur l’argumentation et sur les émotions.
— Emotions ordinaires et émotions de base : La base CLAPI fournit un instrument remarquable pour le développement des recherches d’orientation interactionnistes sur les émotions ordinaires. Dans un premier temps, je compte travailler, en collaboration avec V. Traverso, sur ces modes d’expression ordinaire des émotions, et les confronter à la liste des “émotions de base” établies par les psychologues. Les premiers sondages permettent de penser que la distance soit assez grande entre les deux séries d’étiquettes.
— Argumentation et conflict talk
Je compte également utiliser CLAPI pour développer un programme de recherche sur l’émergence de la parole argumentative dans la parole conflictuelle (“conflict talk”).