Impacts VMPG de [émotion]
Le mot émotion appartient à la famille morpho-lexicale sémantiquement homogène suivante, que l’on peut désigner par [émotion]
[émoi, émotion, émotif, émotivité, émotionnel, émouvoir, émouvant, émotionner, émotionnant]
Parmi les termes impactés par cette familles nous avons isolé les mots impactés qui relèvent de la sphère VMPG, Vocale – Mimique – Posturale – Gestuelle.
Ces mots désignent des phénomènes pouvant être considérés comme des signes ou des indices d’émotion.
En tant que signes sémiotiques, Ils peuvent être exploités par Ψ dans une performance sémiotique pour signifier son émotion à ses partenaires.
Les listes suivantes correspondent à des traits, un même terme peut figurer dans plusieurs listes, c’est à dire cumuler plusieurs traits.
(i) Un CHOC, qui transforme l’attitude de Ψ
jusqu’au TRAUMATISME, la SYNCOPE et LE FIGEMENT
Dans l’ordre de la performance, la forme plus générale est de l’ordre du choc , ce qui correspond à la surprise dans l’ordre du dire.
Dans ce qui suit, les termes impactés sont en majuscules, et intégrés sous leur forme morphologiquement adéquate, dans une phrase qui représente un fragment de scénario VMPG associé à [émotion]
Un CHOC, et ses conséquences TRAUMATIQUES ; le corps lâche
(être) EN L’AIR (se mettre) À L’ENVERS ALTÉRATION1 (3) BONDIR BOULEVERSEMENT CHAMBOULER CHOC |
COMMOTION ÉBRANLEMENT HORS DE SENS HAUT-LE-CORPS HEURT REMUER |
RÉVOLUTION SÉDITION SURSAUTER TOUCHER1 TRAUMATIQUE (3) Trifouillis (art. TRIFOUILLER) |
Vers la SYNCOPE…
CHAVIRER DÉFAILLIR (2 EFFONDRER ÉPERDU |
MOURANT PÂMÉ (3) Perdre ses esprits |
SYNCOPE TOMBER1 TRANSPORT VERTIGE |
… ou le FIGEMENT
CONTRACTÉ, CONTRACTION FIGÉ – FIGER. FROID – FROIDEMENT GLACER, |
IMMOBILE PARALYTIQUE PERCLUS-2. PÉTRIFIÉ – PÉTRIFIER |
SAISIR SOMNAMBULE SURDITÉ |
(ii) Une vibration, une ONDE
— Ψ sent que son corps VIBRE ; il FRÉMIT, il FRISSONNE ; il TRESSAILLE et TREMBLE comme une FEUILLE. Il se CONVULSE
CONVULSIF,CONVULSION Frémir, trembler comme une (la) FEUILLE FRÉMISSEMENT FRISSON (4) |
PANTELANT SPASME (2) SPASMOPHILIE TORDRE TREMBLANT (3) |
TRESSAILLANT (3) TRESSAUTEMENT (2) VIBRANT (3) |
Ψ sent ses jambes, ses genoux qui FLAGEOLENT quiFLÉCHISSENT
FLAGEOLER (2)
genoux fléchissants
jambes fléchissantes
Ψ prend conscience que son cœur BAT ; PALPITE (3) et bat la CHAMADE.
Ψ CLIGNE des yeux ; ses yeux Ψ CILLENT ; PALPITENT, CLIGNE DE YEUX
- les yeux
CILLER
CLIGNER (3)
L’émotion de Ψ s’entend dans sa voix : Il BAFOUILLE, il BÉGAYE, et même il BÊLE
BAFOUILLER
BÈGUE
BÊLEMENT
La respiration de Ψ est ALTÉRÉE ; il HALÈTE ; Il reste tout PANTELANT
HALETER (3)
PANTELANT
(iii) l’émotion affecte les organes internes
cœur (voir supra)
ENTRAILLES
TRIPES1
ESTOMAC
(iv) Les humeurs : la SUEUR, le SANG, les LARMES — et la BAVE et doit ravaler sa SALIVE
- le SANG
SANG, SANGUIN – INJECTER3 (de sang) (avoir les sangs) TOURNÉS – VEINE (n’avoir plus une goutte-1 de sang dans les veines, sur le visage)
- la SUEUR, la peau : SUER, SUÉE, SUEUR – ANSÉRIN
- les LARMES
LARME, LARMOYANT
PLEURER, PLEUR, PLEURARD
EMBUÉ, EMBUER
- la salive : BAVER – RAVALER sa salive
(v) Le VISAGE s’ ALTÈRE et se COLORE
VISAGE
DÉCOMPOSER
DÉFAIRE
ALTÉRER1,
ALTÉRATION ALTÉRÉ
MIMIQUE
MASQUE1
(v) Les couleurs
Les couleurs teintent l’émotion (colère noire), la perception (voir rouge), et surtout le visage. Émotion impacte le verbe COLORER, le BLEU le VERT et le ROUGE sous toutes diverses nuances :
(piquer un) FARD
BLEU
CERISE
COLORER
ENLUMINER, ENLUMINURE
INCARNAT
PIVOINE
POURPRE-1, POURPRE-2
ROUGE, ROUGEUR, ROUGIR, ROUGISSANT
VERMEIL
VERT, VERDEUR
(vi) Les yeux, le regard, la vue
(avoir l’œil) sec
AGRANDIR
BRILLER
CILLER
CLIGNÉ (3)
DANSER
DÉSERT (adj.)
EMBUÉ (2)
HUMECTER
LARME (3)
LUEUR
LUMIÈRE
MOUILLÉ (vs SEC)
PÉTILLER
PLEUR (3)
SOURCILLER
SOURCILLER1
(vii) Le cou, la gorge (donc la VOIX)
ÉTRANGLEMENT (3)
NOEUD
gorge SERRÉE
boule dans la gorge, dans l’estomac
(viii) La respiration, le souffle
HALETER (3)
SUFFOQUER (2)
PANTELANT
SOUPIR
SOUFFLE
HOQUET
(ix) La VOIX, les organes de la PAROLE, le RIRE1
L’émotion est signifiée par la VOIX, qui est ALTÉRÉE ; le langage va vers le CRI ou s’éclipse :
VOIX
PARLER1, PAROLE
EXPRESSION
RIRE1
ALTÉRER1 (3)
BAFOUILLER
BÈGUE
BÊLEMENT
ACCENT
CRIER (3)
EXCLAMATION
INTERJECTION
MUET
COMMENTAIRES
Ravaler sa salive : expression référentielle et acte sémiotique
RAVALER est impacté par [ÉMOTION], dans l’expression “RAVALER sa salive”.
Cette expression correspond au prédicat de l’énoncé “y ravale sa salive” (/émotion/, y, S).
- a) Approche référentielle :
L’expression “ravale sa salive” transcrit une réalité physiologique
L’acte de “ravaler sa salive” pourrait peut être être conceptualisé comme renvoyant à l’effet physiologique d’une émotion biologiquement déterminée par une situation stimulus, dont l’étude relève de la physio-biologie.
Dans ce cas, l’expression ravaler sa salive est dénotative, ravaler sa salive est un indice, faisant partie du procès émotionnel.
Selon ce cadre de recherche, par exemple, l’expression “voir rouge” est également dénotative, et on peut le montrer en corrélant expérimentalement, l’état de colère à une perception accrue du rouge.
De même, on s’attachera à montrer que celui qui est dépressif “voit tout en noir”, c’est-à-dire a une perception amortie des couleurs, ce qui n’est pas invraisemblable.
Le programme a certainement des limites ; on dit que “la tension était palpable”, mais on ne voit pas pour l’instant s’élaborer la machine à palper la tension.
- b) Approche communicationnelle :
L’expression “ravaler sa salive” dénote un acte sémiotique.
Cette approche référentielle, est compatible avec une approche communicationnelle.
L’acte de ravaler sa salive, peut être effectué / mimé intentionnellement de façon
— à signifier à l’interlocuteur la présence d’une émotion,
— et de piloter / formater leur interaction en conséquence.
Ravaler sa salive est un acte émotionnel qui publie l’émotion (rend l’émotion publique, constatable).
Ce qui ne l’empêche pas d’être possiblement un effet conditionné d’un état interne
NB : Conditions contextuelle sur l’interprétation sémiotique : présence d’autres indices convergents.
NB : donc, ravaler sa salive dénote l’émotion, comme les oreilles sont le lièvre.
Si je ne vois que une paire de longues oreilles bien caractéristique, je dis normalement : « le lièvre file derrière la haie ».
(i) Les ressources nécessaires à la signification-à de l’émotion sont fournies par tout le corps, et non plus, comme dans le cas précédent, par le seul appareil phonatoire (qui, par ailleurs est exploité de façon spécifique dans l’expression de l’émotion, voir infra).
En d’autres termes, l’émotion est corporellement signifiée à l’interlocuteur. Frissonner est une énonciation corporelle signifiante dont le signifié est une classe d’émotions.
(ii) “Est-ce que ça peut se jouer ?”
D’une façon générale, nous adoptons cette approche pour les différentes expressions physiques de l’émotion, comportements, attitudes, activation du corps ou d’une partie du corps.
Le critère de sélection pour les mots attachés à cette section est : “est-ce que ça peut se jouer ?”
Il est possible de produire intentionnellement des larmes.
L’émotion peut ainsi de signifier linguistiquement comme peut se signifier la réalité en général, et elle peut se signifier en exploitant le corps comme ressource signifiante.
En mode routine, la communication s’effectue sur le mode verbal, par des signifiants linguistiques, et sur le mode non verbal, et par des signifiants corporels.
En mode émotionnel/émotif la communication se caractérise par la suractivation du système sémiotique corporel. la sémiotique corporelle pilote le verbal.
À l’écrit, les signes corporels sont transcrits comme n’importe quelle réalité pertiente pour l’affaire en cours.
“Notre héros leva les bras au ciel / ravala sa salive”
(iii) Un répertoire de signes
L’expression sémiotique n’étant pas doublement articulée, on ne peut envisager la description de ce “langage” que sous la forme d’un répertoire d’éléments.
Cette section rassemble des termes impactés par [Émotion] renvoyant à une telle performance émotionnelle. Elle constitue un répertoire de comportements physiques signifiants.