Grands axes du programme
Le programme se développera de façon progressive selon plusieurs dimensions :
1. Aperçu général sur la linguistique interactionnelle, ses relations avec l'analyse conversationnelle et les autres courants de l'analyse de l'interaction, ainsi que ses contributions à la linguistique.
2. Constitution des corpus : travail sur le recueil des données et sur la confection des corpus - notamment la transcription. Une place importante sera accordée à la connaissance des outils, en centrant l'attention d'une part sur les phénomènes pouvant se révéler importants pour l'analyse et d'autre part sur les logiciels qui permettent d'en outiller la transcription et l'exploitation. De manière générale, c'est la relation mutuellement constitutive entre transcription et analyse qui sera soulignée.
3. Différents paliers d'analyse : du tour à la séquence . Le but principal est de fournir des outils d'analyse de l'interaction, à différents niveaux de complexité.
– On partira de l'organisation de la construction des tours – soit de leur formatage en TCUs. Cet aspect permet de revisiter la question des unités constitutives de l'interaction et d'interroger de façon critique la notion de phrase et d'énoncé, pour montrer la manière dont les participants eux-mêmes segmentent et articulent leur parole en train de se faire.
– A un niveau supérieur, les tours constituent des séquences – ou paires adjacentes (Schegloff / Sacks, 1973 ; Schegloff, 2007 ) : le cours explorera cette structuration minimale ainsi que son expansion, faisant intervenir des pré-séquences et des post-séquences
– Enfin, différentes formes de séquences étendues (comme le storytelling) seront discutées ainsi que quelques unes des questions méthodologiques qu'elles posent aux modèles établis.
Public concerné
Tous les chercheurs et les doctorants intéressés par le traitement des données orales et interactionnelles. L'école concerne en particulier, en sciences du langage, les personnes engagées dans la recherche sur l'interaction, sur la grammaire de l'oral, sur l'analyse du discours, sur les banques de données orales, sur l'enseignement du français et l'observation des interactions en classe. Elle concerne aussi, de manière interdisciplinaire, les chercheurs qui en sociologie, en psychologie sociale, en ethnographie, en histoire orale, s'intéressent au traitement de la parole en interaction.
Pré-requis
Une sensibilisation préalable à la pratique du travail de terrain et de collecte de données langagières est souhaitable, ainsi qu'une première expérience en analyse de la langue orale et/ou des interactions. Une transcription de 10 min sera requise pour tous les participants, et servira de base à leur travail personnel durant l'école. Un poster présentant leur problématique et leurs questions sera aussi demandé.
Schegloff, E.A., Sacks, H. (1973) Opening up Colsings. In Semiotica, n° 8, p. 289-327.
Schegloff E.A. (2007) Sequence organization in interaction: A primer in conversation analysis, Cambridge, UK: Cambridge University Press.