Tchouang Tseu (Liou Kia-hway, p. 44)
Si je discute avec toi et que tu l’emportes sur moi, au lieu que je l’emporte sur toi, as-tu nécessairement raison et ai-je nécessairement tort ?
Si je l’emporte sur toi, ai-je nécessairement raison et as-tu nécessairement tort ?
Ou bien l’un de nous deux a raison et l’autre tort ? Ou bien avons nous raisons tous les deux ou tort tous les deux ? Ni toi ni moi ne pouvons le savoir, et un tiers serait tout autant dans l’obscurité. Qui peut en décider sans erreur ?
Si nous interrogeons quelqu’un qui est de ton avis, du fait qu’il est de ton avis, comment peut-il en décider ?
S’il est de mon avis, du fait qu’il est de mon avis, comment peut-il en décider ?
Il en sera de même s’il s’agit de quelqu’un qui est à la fois de ton avis et du mien, ou d’un avis différent de chacun de nous deux. Et alors ni toi ni moi ni un tiers ne peuvent trancher. Faudra-t-il attendre un quatrième?