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Sorite Chinois

SORITE CHINOIS


S
orite progressif et régressif

Masson-Oursel (1912) [1] oppose le sorite progressif et le sorite régressif.
— Le sorite progressif part d’une première étape, d’un état initial où s’amorce le processus, et énumère les étapes de son développement menant jusqu’à un but ou un résultat ultime.
— Le sorite régressif part du but ou du résultat, et  énumère les étapes à rebours, en remontant jusqu’à un état initial, source du développement qui vient d’être retracé.

Schème d’inférence  temporel  dans le sorite progressif:
               E0 (État initial);  après E0 = E1; après E1E2; …  = Em (État final, Climax)

Dans le sorite régressif:
               Em (état final, climax;  avant Em = El; avant ElEk; …  = Eo (état initial)

Idem pour la cause et l’effet, l’antécédent et le conséquent., etc.

Selon que l’état final est désirable ou non, le sorite peut être dit positif ou négatif.
Le sorite positif progressif est pédagogique ; il précise le plan de la tâche à accomplir, plan d’étude ou de transformation de la personne. Le sorite positif régressif permet de magnifier quelque peu l’état final, il fixe l’objet du désir
Le sorite  régressif négatif est dissuasif; il s’appuie sur un enchaînement d’événements négatifs de plus en plus graves. Le sorite régressif négatif peut servir à réfuter un désir.

Le processus du sorite repose sur l’explicitation d’un mécanisme par étapes. Le sorite progressif négatif procède comme l’argument de la pente glissante ou du petit doigt dans l’engrenage (slippery slope). La différence étant que la réfutation par la pente glissante se contente souvent d’évoquer la seconde étape et tout ce qui se passe avant que ne surgisse la catastrophe finale. Le sorite précise les étapes, mais se montre tout aussi discret sur les processus.

La grande étude en deux sorites

Le bref traité de Confucius intitulé La Grande Étude  (Dàxué ,Great Learning) articule un premier sorite régressif suivi d’un sorite progressif sur un contenu identique.

Le sorite régressif va du désir suprême des anciens rois, l’exaltation universelle des vertus, et pose sa raison immédiate : pour cela, il leur a fallu et il faut d’abord gouverner leur pays ; pour gouverner le pays, il leur a fallu et il faut faire régner l’ordre dans leur maison ; et ainsi de suite, on remonte à la nature des choses.

Les anciens (rois) qui voulaient faire briller les brillantes vertus dans l’univers auparavant gouvernaient leur (propre pays).
Voulant gouverner leur pays, auparavant ils faisaient régner l’ordre dans leur maison.
Voulant faire régner l’ordre dans leur maison, auparavant ils se cultivaient eux-mêmes.
Voulant se cultiver eux-mêmes, auparavant ils corrigeaient leur cœur.
Voulant corriger leur cœur, auparavant ils rendaient sincère leur pensée.
Voulant rendre sincère leur pensée, auparavant ils tendaient à développer leur connaissance.
Tendre à développer sa connaissance, c’est saisir la nature des choses.
(Trad. Masson-Oursel, 1912, p. 20; notre présentation et numérotation)

Toujours selon Masson-Oursel, ce sorite régressif correspond au sorite progressif suivant, qui prend pour première étape la personne parfaite du Sage et parvient au monde parfait.

Quand la réalité est atteinte, alors la connaissance est complète ;
quand la connaissance est complète, alors les pensées sont sincères ;
quand les pensées sont sincères, alors le cœur est rectifié ;
quand le cœur est rectifié, alors le moi est cultivé ;
quand le moi est cultivé, alors la famille est réglée ;
quand la famille est réglée, alors l’État est bien gouverné ;
quand l’État est bien gouverné, alors le monde est en paix. [3]

Les marqueurs du sorite progressif sont les suivants :
— La transition est marquée par l’expression tse, “alors” […] (Id., p. 19)
— Le schème du raisonnement est : « Ceci, alors cela ». Ainsi s’exprime en chinois le jugement hypothétique, rendu en français par si ou quand. […] — La connexion peut également « s’affirmer très énergiquement par la formule : A ne peut pas aller sans B » (id.) ce qui définit A comme une condition suffisante de B, “A => B
— « La condition première fait pour ainsi dire tache d’huile et se propage en des conditions nouvelles issues les unes des autres. Ainsi, dans Mencius IV, 1, 27, chaque terme s’unit au suivant par l’expression : “le principal fruit (chĕu) de A est B” ». (Id., p. 19).

La différence entre sorite progressif et régressif est purement dans l’organisation textuelle des étapes qui les composent. Ces étapes sont énumérées sous forme de parallélismes : “quand A, alors B”. Quand… appartient à la famille des connecteurs temporels comme à la famille “si… alors”, utilisée pour noter l’implication logique.

Masson-Oursel propose une seconde formulation exprimant la progression (ou la régression) caractéristique du sorite :

Chaque pas en avant représente une anticipation qui se justifie après coup, grâce à la formule:  “en vue de B, il y a un moyen, une voie à suivre (yeou tao) ; A étant donné, alors (seu) B est donné” (Masson Oursel, 1912, p. 20).

Le sorite progressif répond à la question : quelle sera la conséquence de tel acte initial ? le sorite régressif à la question quelles sont les conditions qui permettent d’atteindre A ?:
Le sorite progressif propose un chemin à suivre, une voie sur laquelle sont marquées des étapes successives. On est  autant dans le registre de la méthode que de l’inférence logique. Le sorite régressif énumère les conditions sous lesquelles il est possible d’atteindre un but souhaité.
En somme, le sorite propose un chemin à suivre, une “Voie” sur laquelle sont marquées des étapes successives. On serait alors plus dans le registre de la méthode, ou du parcours,  que de l’inférence logique.


[1] Masson-Oursel, Paul 1912. Esquisse d’une théorie comparée du sorite. Revue de Métaphysique et de Morale, 20e année, n° 6, novembre 1912. 810-824. Cité d’après Études de philosophie comparée, p. 20. Chineancienne, Pierre Palpant 2006, p.20. http://classiques.uqac.ca/classiques/masson_oursel_paul/etudes_philo_comparee/etudes_philo_comparee.html
[2] Confucius,Tseng-tseu Ta Hio, ou La Grande Étude. Trad. par Guillaume Pauthier. La Revue Encyclopédique, tome LIV, avril-juin 1832, pages 344-364. Cité d’après Chineancienne, P. Palpant www.chineancienne.fr

Secundum quid

Fallacie SECUNDUM QUID
ou fallacie d’OMISSION DES RESTRICTIONS LINGUISTIQUES PERTINENTES


L’étiquette “fallacie d’omission des restrictions linguistiques pertinentes” cherche à rendre la définition latine “fallacia a dicto secundum quid ad dictum simpliciter” soit

fallacie par laquelle on passe d’une affirmation restreinte (a dicto secundum quid) à une affirmation  absolue, (ad dictum simpliciter).
dictum, “parole, mot”
secundum quid, “derrière quelque chose” marque la dépendance
simpliciter
, “simplement, isolément, séparément”, d’où absolument.

La préposition a marque le point de départ, l’affirmation originelle, et la préposition ad le point d’arrivée, l’affirmation transformée.
L’étiquette “fallacie secundum quid” est détachée de cette définition. Elle reprend le point fondamental, l’idée de termes liés, conditionnés, inséparables d’une construction plus ample.

Supposons que la séance se soit mal terminée pour Pierre, et qu’il soit sorti de la pièce. On peut rapporter cet épisode en disant (1) “Pierre a pris la porte”. Dans les circonstances normales de la conversation, on ne peut ni inférer ni comprendre que (b) “Pierre a pris quelque chose”, et demander (c) “qu’est-ce qu’il a pris ?”. Dans l’expression figée pris la porte, pris est utilisé secundum quid, dans (b) et (c) il est utilisé simpliciter, dans son sens le plus courant.

Cette fallacie fait partie de la liste originelle des fallacies dressée par Aristote, qui la considère comme une fallacie hors du langage. Il s’agit de distinguer « si une expression est employée au sens absolu ou sous un certain aspect excluant son sens propre », car la fallacie survient,

quand une expression employée particulièrement est prise comme employée absolument. Tel est l’argument* : Si le non-être est objet d’opinion, le non-être est.
(*) “comme c’est le cas dans l’argument suivant”
Aristote, R. S., 5, 166b35 ; p. 15

De cet argument, on tire la conclusion suivante : [Si tu dis que le non-être est objet d’opinion, alors tu dis que le non-être est].

— Dans cette argumentation, l‘argument proprement dit est « le non-être est objet d’opinion », en d’autres termes, “certaines personnes défendent des opinions au sujet de ce qui n’est pas, de ce qui n’existe pas, du néant”. C’est un énoncé sémantiquement complet, syntaxiquement intégré, correspondant à un acte de parole unique, et qui se trouve être vrai.
— On tire de cet argument la conclusion que « le non-être est ». Cette conclusion est construite en soustrayant de l’énoncé argument le segment “objet d’opinion”. L’énoncé est relu comme suit “[Si tu dis que le non être est objet d’opinion, alors tu dis que le non être est]”

Cette argumentation est un sophisme. Dans l’argument, est est un pur support de la prédication, dont tout le contenu sémantique est donné par l’attribut “objet d’opinion”. Dans la rude terminologie utilisée dans la traduction, est est employé secundum quid, en dépendance de “objet d’opinion”. Dans le second énoncé, est est employé absolument, comme prédicat d’existence.

Radicalisation de la position citée par suppression des limites qu’elle s’imposait

Dans des cas moins sophistiqués, la manipulation permet de radicaliser les affirmations de l’adversaire par suppression des qualifications qui restreignaient la portée de l’affirmation originelle. Ce qui avait été affirmé sous réserve, dans un contexte particulier, avec des intentions bien précises est radicalisé :

L dit : “En temps de pandémie, il est nécessaire de restreindre la liberté de circulation”
Première reprise : Il a dit qu’il fallait restreindre la liberté de circulation.
Autre reprise : Il a dit qu’il fallait restreindre les libertés.

À l’accusation de raisonnement manipulatoire, on répond en disant que l’intention de ceux qui restreignent la liberté de circulation en temps de pandémie est de restreindre la liberté de circulation en général, pour, dans une troisième phase, restreindre les libertés tout court, V. Mobiles

Inversion de l’orientation argumentative de la position citée

La manœuvre est particulièrement vicieuse lorsqu’elle fait prendre en charge par un locuteur ce qu’il avait fait dire à un énonciateur auquel il ne s’identifiait pas, autrement dit, on lui fait prendre en charge ce qu’il n’avait admis qu’à titre de concession :

Premier Ministre, PM : — 1. La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais 2. elle doit en prendre sa part. (Notre numérotation)
Reprise par un opposant politique O :Comme le dit notre Premier Ministre, “La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.

 

Dans l’affirmation P1, le PM cite une position politique, soutenue par des énonciateurs non précisés, qui, reformulée de son point de vue, donne “La France peut accueillir toute la misère du monde”, et, il rejette cette position.

Son adversaire O cite 1. sans le lier à 2., qui préconise un aoccueil des réfugiés. O préconise la fermeture des frontières, se fait un allié du Premier Ministre qui en fait rejette cette position de fermeture.

Alors que le PM citait le propos 1. pour le rejeter, O le lui fait prendre en charge.

 

Dans un contexte d’opposition politique radicale ou d’interrogatoire policier, tous les coups capables de déstabiliser l’interlocuteur sont permis, et il vaut mieux éviter de parler polyphoniquement, ou par antiphrase.

1.4 Omission du contexte non linguistique du dire

 

Dans les cas précédents, la manipulation portait sur des énoncés extraits de leurs contextes linguistiques explicites, effaçant ainsi les limites qui fixaient expressément la portée de ce qui avait été originellement dit.

 

Il est également possible de déformer un discours en le sortant de son contexte d’énonciation ; la déformation porte non plus sur le dit, sur ce qui a été dit, mais sur le dire, sur l’état du monde auquel s’appliquait le discours. Comme les circonstances peuvent rendre vraie ou fausse une affirmation empirique, il est toujours possible de la ridiculiser en la sortant de son contexte :

 

L1 :      Il fait vraiment beau temps ! (Dit le matin, alors qu’il fait beau).
L2 :      Ah ah il fait vraiment beau (dit avec ironie le lendemain, alors qu’il pleut).

Références 2025

Références

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Fable

FABLE

La fable est un genre littéraire argumentatif où se cumulent intentions esthétiques, politiques et didactiques. On peut la rapprocher de l’anecdote typique rapportée comme un témoignage vécu donneur de leçon politique ou sociale, et qui reste irréfutable à moins de provoquer un incident avec le narrateur.

Selon la Rhétorique d’Aristote, la fable est un des trois types d’exemples, les deux autres étant l’analogie, et le fait historique passé (ou précédent). La fable est porteuse de moralité, mais aussi de leçons sociales et politiques, comme le montre la fable du cheval voulant se venger du cerf et, ce faisant, s’est rendu esclave de l’homme, avec une application aux anciens sauveurs de la patrie qui se transforment en tyrans (Rhét., II, 20, 1393a30 ; Chiron, p. 359-360).

Une fable est un récit didactique, relativement bref, dont les acteurs sont des humains ou des animaux. Ce récit se déroule selon un schéma “situation initiale – complication – action – dénouement”, dont les différentes étapes sont rapidement parcourues.
La fable trouve son terme dans une maxime exprimant une norme morale ou sociale. Cette maxime est interprétée comme une vérité utile à la formation morale des enfants.

Si cette leçon est vue comme la conclusion tirée du récit qui l’accompagne, la fable a immédiatement une forme argumentative. Par exemple, dans “Le loup et l’agneau” (V. Réfutation par les faits), le récit présente un cas où le plus fort l’emporte contre le faible, alors que les raisons du faible sont irréfutables et que celles du fort sont nulles. La morale est une généralisation d’un constat fondé sur ce seul cas fictif, stylisé comme exemplaire.

La fable a la forme d’une paire < topos substantiel (le récit et sa morale) – enthymème correspondant (le récit fabuleux) >, soit non plus d’un énoncé, mais d’un topos autoargumenté.
Elle donne un corps à un principe argumentatif général qui sera mis en application dans des cas particuliers. L’ensemble, forme et substance, constitue un schème argumentatif, une forme unique à laquelle il suffit de faire allusion pour en tirer argument.

La fable fait autorité, et peut servir de précédent prototypique pour la catégorie de faits qu’elle met en scène. Elle a dans la vie civile, les mêmes vertus que l’exemplum dans la vie religieuse. Les deux ont le même pouvoir, de persuader de manière plaisante les enfants, petits et grands.

Réfuter les fables ? En France, les Fables de La Fontaine servent de modèle à ce genre. L’institution scolaire en fait un élément idéal de consensus (V. Doxa ; Croyances de l’auditoire). Comme dans le cas de la métaphore, la meilleure réfutation d’une fable serait une autre fable. La fable déterritorialise la discussion, dans un univers d’enfance et de fiction hors d’atteinte de la réfutation.

 


 

Fausse piste

La stratégie de la fausse piste est une stratégie de diversion ayant pour but d’éviter la question, V. Pertinence.

Cette stratégie est désignée en anglais par l’expression figurée “red herring fallacy”. Le red herring est le hareng fumé, devenu plus ou moins rouge au cours du traitement, dont on dit qu’il était utilisé par les fugitifs pour lancer les chiens des traîneaux de leurs poursuivants sur une fausse piste. L’expression, très usitée en anglais, est utilisée au sens figuré pour désigner quelque chose permettant de « distraire l’attention de la question fondamentale. » (OED, Red Herring).

Un red herring est un distracteur faisant dévier la discussion vers d’autresune fausse piste.


 

Généralisation (hâtive)

GÉNÉRALISATION

L’opération de généralisation à de nouveaux êtres ou de nouveaux cas permet d’étendre le domaine de validité d’un jugement empirique porté sur un nombre d’abord restreint d’êtres ou de cas. La généralisation peut aller jusqu’à l’affirmation de l’universalité du jugement originel.

Général, généralité

Un propos général n’est pas forcément un propos vague ou flou. Un discours d’introduction est un discours général qui renvoie à des discours plus spécifiques traitant de points particuliers. Du point de vue conceptuel, un discours général monte en abstraction pour couvrir plus d’objets, mais apporte moins d’information sur ces objets qu’une théorie particulière. L‘argument de la trop grande généralité permet de réfuter un discours général en l’accusant de ne pas préciser correctement le sens de ses termes et leur domaine d’application en fonction de ce qu’exige la question (manque de pertinence) : “Le propos est banal et envoie à des faits connus et admis par tout le monde ; il n’apporte pas d’information nouvelle ; tout cela ne fait pas avancer la discussion.”
En situation argumentative, on soutiendra un discours général en disant qu’il schématise les faits en mettant l’accent sur leurs traits essentiels, ou on le critiquera en disant qu’il appauvrit ses objets.

En sciences, la généralité d’une théorie correspond au nombre de cas dont elle peut rendre compte. Sa capacité de généralisation est sa capacité à rendre compte de nouveaux cas. C’est une qualité essentielle d’une théorie.

En droit, le principe de généralité de la loi pose que l’application de la loi n’admet pas d’exception ; l’application de la loi est universelle.

Généralisation, généralisation hâtive

En termes logiques, la généralisation est l’opération par laquelle on fait porter le jugement sur une quantité croissante d’individus (on augmente la quantité du sujet d’un prédicat), de la proposition singulière ( à sujet concret) à la proposition particulière (certains), à la proposition universelle (V. Proposition), selon la progression :

Proposition singulière, proposition à sujet (unique) concret : Paul, l’homme qui…, ce…
Proposition particulière : plusieurs / certains / quelques (-uns) / beaucoup de (des) N
Proposition universelle : Tout, tous les, les, … X

On peut distinguer différents modes de généralisation.

Généralisation sur un cas exemplaire.
À la différence de la généralisation inductive, l’argument par l’exemple et l’exemplum procèdent à partir d’un seul cas érigé en paradigme.
La généralisation inductive opère en extension, alors que l’exemple rhétorique procède en intension.

Généralisation inductive
La généralisation à partir d’une série ouverte de cas (les X que je connais) correspond au passage du quantifieur certains X à (tous) les X. Cette généralisation définit une induction valide dans la mesure où elle repose sur un constat de fait, et où elle est posée comme révisable, en fonction des nouveaux cas qui se présenteront.
La généralisation est fallacieuse si elle s’appuie sur un nombre clos et insuffisant de cas.

Généralisation hâtive
En principe, la solidité du principe affirmé dépend du nombre de cas cités. On tire argument de leur petit nombre pour rejeter les conclusions qu’on en tire :

On n’a peut-être pas assez remarqué combien est toujours dérisoirement petit le nombre de ces exemples tirés de l’histoire sur lesquels on assied une “loi” qui prétend valoir pour toute l’évolution, passée et future, de l’humanité. Celui-ci (Vico) proclame que l’histoire est une suite d’alternances entre une période de progrès et une période de régression ; il en donne deux exemples ; celui-ci (Saint-Simon) qu’elle est une succession d’oscillations entre une époque organique et une époque critique ; il en donne deux exemples ; un troisième (Marx) qu’elle est une suite de régimes économiques dont chacun élimine son prédécesseur par la violence ; il en donne un exemple !
Julien Benda, La Trahison des clercs [1927]. [3]

On remarque également que le principe général affirmé par Benda : « le nombre de ces exemples tirés de l’histoire sur lesquels on assied une “loi” qui prétend valoir pour toute l’évolution, passée et future, de l’humanité est toujours dérisoirement petit » est lui-même appuyé sur trois exemples.
Les quelques cas cités ne procèdent pas selon la logique de la généralisation inductive , mais selon celle de l’exemple rhétorique, ou, dans le meilleur des cas, de l’ecthèse. Il est très difficile de faire mieux.

Généralisation sur un trait générique,
Pour la technique essentialiste de la définition et de la classification des êtres, le trait générique est caractéristique du genre. Le trait générique est général, mais tous les traits généraux ne sont pas génériques.
La généralisation à partir d’un seul cas est fallacieuse si elle prend pour base un trait accidentel (périphérique). Elle est valide si elle ne retient que les traits génériques  (essentiels), V. Ecthèse.

Ecthèse

ECTHÈSE

L’ecthèse est un processus de démonstration s’appuyant sur un exemple générique. De même, l’analyse s’appuyant sur un exemple quelconque peut en proposer un modèle valide si elle s’appuie sur les seuls traits génériques de ce cas particulier.

 

1. Démonstration sur un exemple générique ou ecthèse

Un exemplaire ou un cas générique est un être ou un cas dans lequel se manifestent clairement toutes les propriétés du genre auquel il appartient ; il est un prototype du genre, il incarne le genre au plus près.
L’argumentation sur l’exemple générique s’appuie sur un tel exemplaire pour en tirer des conclusions sur tous les individus appartenant à ce même genre, et sur le genre lui-même.

L’exemple générique consiste en l’explication des raisons de la validité d’une assertion par la réalisation d’opérations ou de transformations sur un objet présent, non pour lui-même, mais en tant que représentant caractéristique d’une classe. (Balacheff 1999, p. 207)

Le procédé est également connu sous le nom d’ecthèse :

Technique de démonstration utilisée surtout en géométrie euclidienne : pour établir un théorème, vous raisonnez sur une figure singulière. Votre inférence est correcte si elle ne fait pas état des caractères propres à la figure tracée, mais uniquement de ceux qu’elle partage avec toutes les figures de son espèce. (Vax 1982, art. Ecthèse)

D’une façon générale, présenter plus ou moins implicitement un exemple comme générique permet de s’épargner le travail harassant et périlleux de vérification sur un grand nombre de cas. Mais un cas concret présente toujours des particularités sur lesquelles il est imprudent de fonder une généralisation.

2. Modélisation s’appuyant sur un spécimen ou un cas unique

La généralisation à partir d’un l’exemple est une extrapolation légitime s’il s’agit d’un exemple générique. La généralisation opérée à partir d’un seul trait est valide s’il s’agit d’un trait générique. Si on se pose la question du nombre des ailes des corbeaux, il suffit d’observer attentivement un individu corbeau, pris au hasard. En revanche, si on se pose la question du poids moyen d’un corbeau, la même procédure appliquée à partir d’un exemplaire quelconque est absurde :

Ce corbeau pris au hasard pèse 322 g.
Donc le poids moyen d’un corbeau est de 322 g.

Comme dans bien des cas on ne sait pas si le trait est essentiel ou accidentel, cette distinction est exploitée comme une ressource argumentative. Le proposant considère que la généralisation est valide, car elle se fait sur un trait caractérisant l’être en question de façon univoque. L’opposant rétorque que sa généralisation n’est pas valide, car elle repose non pas sur un trait essentiel, mais sur un trait accidentel.

Une argumentation développée à partir des données fournies par un seul squelette d’animal appartenant à une espèce disparue fournit une foule de connaissances certaines sur cette espèce. Mais ce squelette unique peut, en outre, présenter des traits individuels spécifiques, non généralisables.

    1. Question : L’homme de Néandertal est-il notre ancêtre ou une espèce différente de la nôtre ?

Les conceptions des savants concernant les Néandertaliens ont connu plusieurs avatars. (Göran Burenhult, Vers Homo Sapiens, p. 67[1])

    1. Première réponse : Malgré de grandes différences d’apparence, le Néandertalien appartient à notre espèce.

Il est évident depuis longtemps que l’apparence physique de l’homme de Néandertal – et surtout celui d’Europe – était très différente de la nôtre.
(Ibid., p. 66)
Malgré ces différences physiques, on a longtemps considéré les Néandertaliens comme des ancêtres directs de l’homme actuel. (Ibid., p.67)

    1. Seconde réponse : Ces différences sont trop grandes, le Néandertalien appartient à une autre espèce.

Ce n’est qu’à la suite des travaux du paléontologue français Marcellin Boule que l’on a jugé ces différences trop importantes pour qu’il en soit ainsi. (Ibid., p.67)

Le Néandertalien de Marcellin Boule :
À partir de 1911, le paléoanthropologue Marcellin Boule publie une étude détaillée du squelette. Il en a bâti une image qui a conditionné la perception populaire de l’homme de Néandertal pendant plus de trente ans. Ses interprétations sont fortement influencées par les idées de son époque concernant cet hominidé disparu. Il le décrit comme une sorte d’homme des cavernes sauvage et brutal, se déplaçant en traînant les pieds et n’arrivant pas à marcher redressé.

Marcellin Boule décrit un Néandertalien doté d’un crâne aplati, la colonne vertébrale courbée (comme chez les gorilles), les membres inférieurs semi-fléchis et un gros orteil divergent. Cette description correspond bien avec les idées de l’époque sur l’évolution humaine. (Wikipédia, Marcellin Boule[2])

    1. Réfutation : Le Néandertalien de Marcellin Boule était simplement arthritique, ce qui n’en fait pas un être d’une autre espèce.

Marcellin Boule [avait], en 1913, exagéré ses différences avec nous, ne réalisant pas que le squelette qu’il étudiait – le “Vieil Homme” de la Chapelle aux Saints (Corrèze) – était déformé par l’arthrite, comme le démontrèrent W. Strauss et A. J. E. Cave en 1952. (Burenhult, ibid., p. 67)

Jean-Louis Heim décrit le sujet comme gravement handicapé, l’individu souffrait entre autres d’une déformation de la hanche gauche (épiphysiolyse, ou plutôt traumatisme), d’un écrasement du doigt du pied, d’une arthrite sévère dans les vertèbres cervicales, d’une côte brisée, du rétrécissement des canaux de conjugaison par où passent les nerfs rachidiens.
Wikipédia, Marcellin Boule, ibid.

    1. Conclusion, troisième réponse : Notre cousin de Néandertal

Aujourd’hui on les considère plutôt comme des cousins que comme des ancêtres, bien qu’ils nous ressemblent beaucoup sous de nombreux aspects. (Burenhult, ibid.)

S’il veut reconstruire le système d’une langue, le linguiste doit s’assurer que le langage de son informateur correspond à la pratique standard dans sa communauté.


[1]  Les premiers hommes, préface de Yves Coppens, Paris, Bordas, 1994.
[2]  http://fr.wikipedia.org/wiki/ Marcellin_Boule (20-09-2013)
[3] Paris, Grasset, 1975, p. 224-225 (italiques dans le texte).


 

Contradiction

CONTRADICTION
On distingue  la contradiction interindividuelle, qui peut produire une situation argumentative, et l’opposition entre termes et propositions contraires et contradictoires  née du jeu de la négation .  Elles sont à la base d’opérations argumentatives très productives, comme l’argumentation par les conséquences indésirables et l’argumentation sur les paires de termes opposés.

1. En dialogue, la contradiction est une situation où deux interlocuteurs produisent des affirmations incompatibles ; des tours de parole anti-orientés.
La contradiction apparaît avec le refus de ratification. Elle peut se résoudre par une série de procédés d’ajustements, ou elle peut être thématisée et donner naissance à une situation argumentative.
V. Négation ; Désaccord ; Question argumentative ; Stase ; Réfutation ; Contreargumentation.

‘2.En logique et en linguistique,  la mise en évidence de relations d’ncompatibilité et d’opposition correspondent à des opérations argumentatives fondamentales.

Le principe logique de non-contradiction est une loi de la pensée, qui définit la négation. et le rejet d’une proposition.

.  On le retrouve dans le principe général de cohérence, qui conduit à rejeter un discours qui contient des affirmations incompatibles.
L’argument ad hominem demande à un locuteur de s’expliquer au sujet de différentes attitudes ou de différentes prises de positions jugées incompatibles.
L’argument par l’absurde permet de rejeter une proposition qui conduit à des conséquences indésirables.

Deux terme peuvent entrer différents types d’opposition, 1) opposition bidimensionnelle entre termes contradictoires, comme l’opposition traditionnelle de “sexe = homme, femme”  ; 2) opposition multidimensionnelle entre termes contraires, comme l’opposition de  sexualité = lesbiennes, gays, bisexuels, transgenre et plus”.

Deux terme peuvent entrer différents types d’opposition, La distinction entre propositions contraires et propositions contradictoires  repose sur les modes d’opposition possibles entre des propriétés du même type selon que ces propriétés s’opposent de façon binaire “genre = homme, femme” (régime traditionnel) ou multidimensionnelles “couleur = rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet”.
L’argumentation sur les paires de termes opposés permet de confirmer ou de réfuter une affirmation.


 

Consensus — Dissensus

DISSENSUS

Formes du consensus. Le dissensus est approuvé dans son principe, mais pour être mieux éliminé. Après avoir été condamné comme un péché de langue (contentio), le dissensus est rejeté comme le lieu de la violence verbale et des sophismes. Dédiaboliser le dissensus.

1. Consensus

1.1 Consensus comme accord posé ou visé par l’argumentation

V. Accord ; Persuasion.

1.2 Argument du consensus

L’argument du consensus couvre une famille d’arguments qui fondent la vérité d’une proposition sur le fait qu’il y a consensus à son sujet, ou qui permettent de rejeter une proposition qui s’oppose au consensus. Le locuteur allègue que les données sur lesquelles il fonde son argumentation font l’objet d’un consensus de tous les hommes et de tous les temps, et qu’en ne s’y ralliant pas, son interlocuteur s’exclurait de cette communauté. Ces arguments ont la forme générale :

On a toujours pensé, désiré, fait… comme ça. Donc achetez (désirez, faites…) comme ça. Tout le monde aime le produit Untel.

Argument du plus grand nombre (lat. arg. ad numerum ; numerus “nombre”) — L’argument du (plus) grand nombre tend vers l’argument du consensus universel.

— La majorité / beaucoup de gens … pensent, désirent, font… X. Trois millions d’Américains l’ont déjà adopté !
Mon livre s’est mieux vendu que le tien.
— C’est un acteur très connu.

Argument du sens commun — L’argument du consensus se combine aisément avec celui de l’autorité généreusement accordée à la sagesse traditionnelle, au sens commun ou au bon sens, dans la mesure où il est la chose du monde la mieux partagée , V. Autorité ; Fond.

— Je sais que les Français m’approuvent.
— Seuls les extrêmes m’attaquent, tous les gens de bon sens seront d’accord avec moi.

Critique du grand nombre : Le suivisme — l’argument du grand nombre est également lié à la fallacie de suivisme (en anglais bandwagon fallacy. Le bandwagon est littéralement le wagon décoré qui promène l’orchestre à travers la ville, et que tout le monde suit avec joie et enthousiasme. Métaphoriquement, suivre ou monter dans le bandwagon, c’est prendre le train en marche, suivre le mouvement, se joindre à une “émotion” populaire, au sens étymologique. Parler de bandwagon fallacy c’est donc condamner le suivisme : on fait quelque chose simplement parce que ça amuse beaucoup de gens de le faire. Cette fallacie est également liée à l’argument populiste ad populum.

2. Dissensus

Les approches les plus courantes de la rhétorique argumentative se focalisent sur la persuasion, l’adhésion, la communion, le consensus, la co-construction… ; ces termes sonnent comme des impératifs moraux : “la différence, c’est mal, l’identique, c’est bien”, il faudrait être bien méchant pour ne pas être d’accord avec le principe de l’accord. La mise au premier plan de la persuasion et du consensus laisse croire que l’unanimité consensuelle serait l’état normal et sain de la société et des groupes, opposable à l’état pathologique que serait l’état de controverse et de polémique, en bref de dissensus.

Le TLFi ne donne pas le mot dissensus : cette forme régulière, calquée sur le latin, de la famille de dissentiment, correspond à l’antonyme indispensable à consensus.

2.1 La parole argumentative polémique

« Conflit, polémique, controverse » : d’après le Petit Robert, la polémique est un «débat par écrit vif ou agressif => controverse, débat, discussion » (PR, Polémique). La controverse semble plus pacifique, au moins dans sa définition : « Discussion argumentée et suivie sur une question, une opinion » (PR, Controverse), sinon dans ses exemples, où la controverse est qualifiée de « vive », voire « inexpiable ». Polémique et controverse sont des espèces du genre débat (pas forcément écrit), V. Débat.

Le lexique distingue, d’une part, des interactions collaboratives non violentes, fortement argumentatives, comme délibérer et des interactions également fortement argumentatives, mais plutôt conflictuelles, dont relèvent la polémique et la controverse ; on trouve parmi ces espèces aussi bien polémiquer (académique / politique, écrit / oral) que s’empoigner avec quelqu’un (ordinaire, verbal, mimo-posturo-gestuel), ce qui peut fort bien se produire dans une controverse ; plus que de genres, il s’agit de différents moments ou de différentes postures interactionnelles, éventuellement très brèves. Pris dans son ensemble, le genre “débat” est à distinguer d’autres formes de violences verbales, non argumentatives, comme l’échange d’injures.

La violence verbale dans la controverse ou la polémique est moins marquée par l’injure que par une forme de dramatisation émotionnelle, souvent présente dans l’acte de parole ouvrant ce genre de débats : s’insurger contre, s’indigner, protester, mais pas toujours (contester). Du point de vue de leur retentissement émotionnel, controverse et polémique peuvent être blessantes.

2.2 La passion du dissensus comme fallacie et péché

La polémique est précisément une forme de débat sans fin. Les polémistes (et les polémiqueurs) manifestent une passion pour le dissensus, qui leur fait sans cesse repousser la conclusion du débat ; l’amour du débat l’emporte sur l’amour de la vérité. Les polémiques prospèrent donc sur fond de paralogismes ; à la limite, le degré de polémicité devient un bon indicateur du caractère fallacieux de l’échange : les paralogismes d’émotions et de hiérarchie (ad personam, ad verecundiam) sont immanquablement associés au débat « vif et agressif ». Le refus de se rendre devant les arguments de l’autre est un paralogisme d’obstination, stigmatisé par la Règle 9 de la discussion critique, qui demande au proposant de s’incliner devant une réfutation menée de façon concluante, V. Règles. Mais qui décide que le point de vue a été défendu de façon concluante ? Le polémiste est précisément celui qui refuse d’admettre que le point de vue de son opposant a été défendu de façon concluante, et qui pose que le sien est bien au-delà de tout doute raisonnable.

Cette condamnation de la polémique fallacieuse redouble celle que le Moyen Âge portait sur la dispute peccamineuse, considérée comme un péché de la langue. Les théologiens médiévaux ont construit une théorie des « péchés de la langue», parmi lesquels figure, en très bonne place, le péché de contentio. Ce mot latin, qui a donné en français contentieux, signifie « lutte, rivalité, conflit (Gaffiot [1934], Contentio) :

La contentio est une guerre que l’on mène avec les mots. Ce peut être la guerre défensive de celui qui, têtu, refuse sans raison de changer d’avis. Mais il s’agit le plus souvent d’une guerre d’agression qui peut prendre de nombreuses formes : une attaque verbale inutile contre le prochain, non pour chercher la vérité mais pour manifester son agressivité (aymon); une querelle de mots qui, délaissant toute vérité, engendre le litige et va jusqu’au blasphème (Isidore) ; une argumentation raffinée et malveillante qui s’oppose à la vérité écoutée pour satisfaire un irrépressible désir de victoire (Glossa ordinaria) ; une altercation méchante, litigieuse et violente avec quelqu’un (Vincent de Beauvais) ; une attaque contre la vérité conduite en s’appuyant sur la force du clamor (Glossa ordinaria, Pierre Lombard). Souvent, cependant, la contentio apparaît dans les textes sans être définie, comme si la connotation d’antagonisme verbal violent attachée au terme suffisait à indiquer le danger qu’il faut éviter et le péché qu’il faut condamner.
Carla Casagrande et Silvana Vecchio, Les péchés de la langue. Discipline et éthique de la parole dans la culture médiévale [1987], Paris, Le Cerf, 1991, p. 213-214).

La contentio est un péché de “second niveau”, dérivé d’un péché capital, essentiellement l’orgueil (« filiation de la vaine gloire », ibid.), mode d’expression de la colère et de l’envie.
Une réserve cependant : les définitions restreignent le péché de contentio aux attaques violentes menées contre, ou en déni, de la vérité ; mais attaquer violemment l’erreur n’est pas un péché; la colère, peccamineuse là, devient ici une sainte colère.

2.3 L’ère post-persuasion et la normalité du dissensus

Tout débat argumentatif un peu sérieux contient des éléments de radicalité, et cette radicalité est normale, nullement dramatique, ni du point de vue social ni du point de vue moral. l’appréciation exacte d’une situation argumentative demande une réévaluation du rôle des participants tiers ratifiés dotés du pouvoir de trancher, et par-dessus tout, une dé-diabolisation du dissensus. Comme le dit Willard, qui a beaucoup écrit à ce sujet :

Faire l’éloge du dissensus va à l’encontre d’une tradition ancienne en argumentation, qui valorise moins l’opposition que les règles qui la contraignent. (Willard 1989, p. 149).

La préférence pour le consensus n’exclut pas la normalité du dissensus. L’une relève des préférences, l’autre des faits. La question engage une vision du champ des études d’argumentation. L’étude de l’argumentation prend pour objet des situations où les différences d’opinion sont produites, gérées, résolues, amplifiées ou transformées à travers leur confrontation discursive. Savoir dans quelles conditions il convient d’œuvrer à réduire les différences d’opinions par la persuasion ou d’une autre manière, et dans quelles conditions il convient au contraire de favoriser leur développement est une question sociale et scientifique majeure ; elle a des implications pédagogiques cruciales, qui ne peuvent être discutées que sur la base d’une appréhension correcte de ce qui se passe quand on argumente.

il existe des conflits d’intérêts entre les humains et les groupes humains, et il arrive que ces conflits s’expriment dans des discours porteurs de points de vue différents. Ces différences d’intérêt peuvent être traitées par le langage (partiellement ou entièrement), et l’argumentation est un des modes de traitement langagier de ces différences d’intérêt, qui se matérialisent dans des différences d’opinion.

L’argumentation peut servir à travailler l’opinion de l’autre, le convaincre, créer des accords, réduire les différences d’opinion et produire du consensus ; c’est une affirmation empiriquement vraie. On peut prendre pour programme de recherche les conditions dans lesquelles une argumentation élaborée a été partie prenante d’une résolution de conflit, et de ce programme en découle un autre, portant sur la recherche des moyens par lesquels on peut favoriser l’accord, entre individus, nations, groupes religieux ou groupes humains en général ; rien ne dit que le même système de règles et les mêmes procédures soient efficaces à tous ces niveaux, seule une investigation empirique peut, éventuellement, en décider.

L’argumentation peut servir à diviser l’opinion et approfondir les différences de point de vue : c’est ce que fait, dans la vision chrétienne du monde, le discours du Christ :

34. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. 35. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; 36. et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. (Matthieu 10.34-36).

L’approche langagière de l’argumentation s’intéresse à la façon dont sont gérés discursivement les conflits d’intérêts et les différences d’opinion. L’argumentation donne des mots aux conflits, c’est une méthode de gestion non seulement des différents, mais des différences, parfois en les réduisant, parfois en les faisant croître et se multiplier.

Dans un contexte social, idéologique ou scientifique marqué par le consensus, le premier moment dans la génération d’une question argumentative est de créer un discours “alternatif ”, s’opposant au consensus. Comme les situations de consensus n’ont pas besoin de justification, les discours alternatifs doivent être puissamment justifiés pour devenir audibles dans la sphère pertinente : c’est une noble tâche pour la théorie de l’argumentation que de réfléchir aux conditions dans lesquelles elle peut contribuer à la construction de ces discours de dissensus, c’est-à-dire à l’émergence des différences d’opinion.

La mise au premier plan du consensus suppose que l’unanimité serait l’état normal et surtout souhaitable de la société et des groupes. S’il n’y a pas unanimité, il y a une majorité dans le vrai et une minorité fallacieuse, qui a résisté au pouvoir de persuasion de l’orateur et a refusé de reconnaître la défaite que lui a infligée le dialecticien. Il ne lui reste plus qu’à faire sécession ou à émigrer vers un monde nouveau. On peut faire l’hypothèse que la coexistence d’opinions contradictoires représente l’état normal, ni pathologique ni transitoire, que ce soit dans le domaine socio-politique ou dans celui des idées ; le désaccord profond est la règle, V. Désaccord. La démocratie ne vit pas de l’élimination des différences, et le vote n’élimine pas la minorité ; les choses sont plus complexes. Comme l’a écrit très heureusement un correspondant du quotidien espagnol El País,

Il ne s’agit pas de convaincre, mais de vivre ensemble ([No se trata de convencer sino de convivir] A. Ortega, La razón razonable, El País, 25-09-2006)

Le problème n’est pas de convaincre l’autre, mais de vivre avec lui. L’argumentation est une façon de gérer ces différences, en les éliminant ou en les faisant prospérer pour le bien de tous.

Il s’ensuit que la théorie de l’argumentation peut rester agnostique sur la question de la persuasion et du consensus. Le débat profond est banal, tous les débats sérieux comportent des éléments de radicalité, c’est précisément en cela qu’ils se différencient de la clarification : argumenter, ce n’est pas seulement dissiper un malentendu.