Argument A SIMILI
L’argument a simili “ou par analogie” est défini comme suit :
Une proposition juridique étant donnée, qui affirme une obligation juridique relative à un sujet ou à une classe de sujets, cette même obligation existe à l’égard de tout autre sujet, ou classe de sujets, ayant avec le premier sujet (ou classe de sujets) une analogie suffisante pour que la raison qui a déterminé la règle à l’égard du premier sujet (ou classe de sujets) soit valable à l’égard du deuxième sujet (ou classe de sujets).
C’est ainsi que le fait d’avoir interdit à un voyageur de monter sur le perron accompagné d’un chien nous conduit à la règle qu’il faut également l’interdire à un voyageur accompagné d’un animal tout aussi incommode. (Perelman 1979, p. 56)
La clause « d’un animal tout aussi incommode » définit le genre d’êtres visé par l’interdiction. Le degré d’incommodité de l’animal de compagnie sera déterminé selon les mécanismes d’analogie internes à la catégorie dont le chien est l’être prototypique, V. Classification ; Catégorisation.
L’animal est ici déterminé par son genre. Il pourrait l’être, au moins par sa fonction “animal de compagnie”.
Par application de la règle a fortiori, les voyageurs peuvent peut-être être accompagnés d’un animal moins gênant qu’un chien (un chat ?), mais pas par un animal plus gênant (une chèvre ? un serpent ? ce qui pose la question du statut des animaux de compagnie).
Telle qu’elle est définie ici, l’argumentation a simili correspond aux argumentations par analogie structurelle et par analogie catégorielle ; a pari, ainsi qu’à l’application de la règle de justice. L’importance de l’argumentation par analogie se reflète dans cette abondance terminologique.
[1] Latin similis, “ressemblant, identique”. On trouve aussi arg. per analogiam: analogia, “ressemblance, analogie”.