ACCORD
Différents types d’accords jouent un rôle en argumentation.
1. La situation argumentative se caractérise par une préférence pour le désaccord (Bilmes, 1991), qui la différencie de la situation d’interaction consensuelle, régie par le principe de préférence pour l’accord, V. Désaccord conversationnel et désaccord argumentatif ; Politesse.
2. Accords sur les arguments, V. Argument – Conclusion
3. L’accord, au sens de consensus, peut être exploité, comme argument, dans des argumentations qui justifient une proposition en soutenant qu’elle fait l’objet d’un consensus dans le groupe concerné, V. Autorité.
L’opposant de fait apparaît ainsi comme une personnalité marginale, exclue de « notre communauté« . Son opinion est disqualifiée, et on peut la rejeter sans prendre la peine de la réfuter ou même de considérer les arguments qui la soutiennent, V. Mépris.
4. L’existence d’accords préalables sur l’organisation et l’objet de la discussion et de fond est parfois considérée comme une condition nécessaire d’une pratique fructueuse de l’argumentation (Perelman & Olbrechts-Tyteca [1958], p. 18).
— Dans la vie civile, les rencontres argumentatives institutionnelles (tribunaux, commissions de conciliation, parlements, réunions décisionnelles…) suivent des procédures standard préétablies (format de l’échange, objet de la dispute…) auxquelles les participants doivent se conformer, V. Règles ; Conditions de discussion.
— Dans un échange dialectique, des accords spécifiques préalables s’imposent aux participants, comme les règles du jeu s’imposées aux joueurs.
— Dans un discours rhétorique, l’orateur recherche des zones d’accord a priori avec son auditoire, V. Croyances de l’auditoire.
5. La production d’un accord constitue le but de l’adresse ou de l’interaction argumentatives. L’argumentation gère la distance entre accords posé (sur les arguments) et accords recherchés (sur les conclusions), V. Persuasion.