Responsable :

Audrey Mazur

Groupe de travail « égalité »

Il s’agit d’un groupe de réflexions sur des thématiques d’inégalité, diversité, égalité, équité, inclusion, incluant des thématiques pouvant couvrir les inégalités éducatives, d’accès aux soins, d’accès à la langue française, femmes/hommes, etc. 
 Nous avons comme objectifs d’organiser des séminaires et de faire de la veille sur les appels à projets concernant cette thématique afin d’avoir l’opportunité de construire un projet fédérant les membres du laboratoire. Cela peut aussi évoluer selon les propositions des nouveaux membres.

Ci-dessous, nous vous présentons les séminaires pour l’année 2024-2025

20/01/2025 - Lucie Marchal : Le masculin neutre l’est-il vraiment ?

Titre : Le masculin neutre l’est-il vraiment ?
Intervenante : Lucie Marchal, chargée de mission Egalité, Délégation du CNRS ARA
date : 20 janvier 2025, 11h-12h, Salle D4.179

Résumé : La langue française n’a pas toujours suivi la règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin ». Comment et pourquoi notre langage s’est masculinisé ?

On a tendance à penser que le langage est distant du réel, mais il a une importance et un rôle symbolique. Les mots expriment une vision du monde, induisent des images, influencent nos perceptions et nos prises de décision. Sur la base d’études scientifiques, nous verrons, entre autres, comment notre cerveau perçoit le neutre masculin. Puis, nous discuterons des différentes pistes possibles pour communiquer de manière égalitaire.

Le support du séminaire est disponible sur ce lien

25/03/2025 - Kris Lund, Claire Polo : Hésitation vaccinale et Covid-19 : La nature socio-cognitivo-émotionnelle de l'éducation aux controverses

Intervenantes :

Kristine Lund, ingénieure de recherche CNRS, Laboratoire ICAR
Claire Polo, maitresse de conférence Sciences de l’Education, Laboratoire ISPEF

Date: Mardi 25 mars 2025, 10h30, salle D4.179

Résumé: 

La pandémie de Covid-19 a soulevé le défi de la construction de sociétés durables capables de surmonter les crises sanitaires en « ne laissant personne de côté » (LNOB). Le gouvernement français s’est investi dans la politique de vaccination de manière autoritaire et descendante, mais une grande vague d’hésitation vaccinale a perturbé la société et a conduit à une forte opposition caricaturale pro/anti-vax dans les médias de masse. C’est davantage le passe sanitaire obligatoire prouvant la vaccination que le fait que les gens aient été convaincus par une argumentation authentique qui a permis à 79 % de la population française d’être complètement vaccinée. Dans ce chapitre, nous soutenons que l’analyse de la nature socio-cognitivo-émotionnelle du raisonnement sur de telles questions socio-scientifiques, et le développement de programmes basés sur de telles analyses, peuvent aider les citoyens à parvenir à une argumentation critique et constructive. En particulier, le fait de rendre explicite le contexte affectif de revendications divergentes pourrait favoriser la compréhension mutuelle et éviter la stigmatisation d’autrui. Pour illustrer notre propos, nous nous appuyons sur l’analyse approfondie de trois déclarations largement répandues dans les médias français à propos de l’hésitation vaccinale. Nous montrons que, même si elles peuvent sembler à première vue uniquement cognitifs, uniquement sociaux ou uniquement émotionnels, elles s’appuient en fait tous sur ces trois dimensions. Nous concluons en discutant de la manière dont une telle perspective peut informer l’enseignement des sciences dans une société inclusive et durable.

12/05/2025 - Sinem Koklu : Inclusion de familles peu représentée dans la recherche

Titre : Inclusion de familles peu représentée dans la recherche : une réflexion entre terrain, méthode et engagement

Intervenante :   Sinem Koklu

Date :  Lundi 12 Mai 2025, 11h-12h, Salle D4.179

Résumé : Ce séminaire propose un temps de réflexion critique autour d’une question centrale : comment inclure les familles peu représentées – et en particulier les familles queers – dans la recherche en sciences sociales ? À partir d’un terrain ethnographique mené auprès de familles coparentales en France, j’explorerai les tensions entre les normes implicites qui structurent nos outils d’analyse – souvent calquées sur le modèle hétéroparental – et les réalités familiales qui s’en écartent.
Nous verrons comment ces configurations parentales, loin d’être anecdotiques, invitent à repenser nos catégories de pensée. En m’appuyant sur des travaux récents en sociolinguistique et en anthropologie linguistique, j’analyserai les manières dont les familles queer inventent d’autres façons de dire et de faire famille. Par exemple, Luca Greco (2019) met en lumière les stratégies linguistiques inventives mobilisées pour nommer les liens de parenté en dehors des cadres hétéronormatifs. De leur côté, Côté et Lavoie (2020) montrent comment les récits produits par ces familles redessinent les contours symboliques et sociaux de la parentalité. Dans une perspective proche, Gabrielle Richard (2022) souligne à quel point les familles queers nous permettent de penser autrement les normes de genre, de filiation et de transmission.
Au-delà de l’intérêt analytique, il s’agit aussi d’interroger les responsabilités épistémologiques, méthodologiques et politiques des chercheur·e·s. Comment nos manières de faire du terrain peuvent-elles (re)produire de l’exclusion ? Quels savoirs restent invisibles ou tus ? Je proposerai ici de croiser mon terrain avec une littérature interdisciplinaire qui insiste sur l’importance de travailler avec – et non seulement sur – les groupes historiquement marginalisés (Drolet et al., 2010 ; Laplanche-Servigne, et Sa Vilas Boas, 2019). L’inclusion de ces voix dans la production de savoirs ne relève pas seulement d’une logique de représentativité, mais constitue un levier pour transformer les catégories analytiques elles-mêmes, les méthodologies de terrain, et les finalités de la recherche.
Ce séminaire s’adresse à celles et ceux qui s’intéressent aux méthodologies qualitatives, aux pratiques de recherche équitables, et à la reconnaissance des formes de parentalité et de famille qui déplacent les cadres dominants.

Bibliographie :

Côté, I. & Lavoie, K. (2020). Représentations et récits pluriels au sein des familles homoparentales : reconnaître la diversité familiale pour mieux contrer l’hétéronormativité. Service social, 66(1), 49–58. https://doi.org/10.7202/1068919ar
Drolet, M., Garneau, S. & Dubois, M. (2010). L’intervention sociale en contextes minoritaires : penser la complexité et la multiplicité des processus de minorisation. Reflets, 16(2), 10–19. https://doi.org/10.7202/1000312ar
Greco, L. (2011). Présentation de soi et projection en contexte homoparental : la construction langagière d’un projet de famille, Lidil, 44, 43-61. DOI : https://doi.org/10.4000/lidil.3137
Greco, L. (2013). Le langage à l’épreuve de l’homoparentalité, Langues et cité, 24, 10-11.
Richard, G. (2022). Faire famille autrement. La Collection sur la Table.

Historique des séminaires pour l’année 2023-2024

26/03/2024 - Florence Le Hebel : Les inégalités socio-économico-culturelles dans l’apprentissage et l’enseignement des sciences

Intervenante : Florence Le Hebel, maitresse de conférence, Université Lyon 1 et Laboratoire ICAR

Date : Mardi 26 mars 2024, 13h, salle D4.179

Résumé:

Les résultats des enquêtes internationales sur des échantillons représentatifs d’élèves, comme l’évaluation internationale PISA montrent qu’en France, la relation entre la performance et le statut socio-économico-culturel des élèves est l’une des plus fortes parmi les pays participant à l’enquête PISA 2022 (OCDE, 2023).
Les recherches en didactique et en sociologie avec des approches qualitatives montrent également le rôle essentiel de la composante du milieu-socio-économique et culturel des élèves dans l’apprentissage des sciences.

Nous proposons de présenter les travaux de recherche que nous menons au sein du laboratoire ICAR, impliquant une double approche quantitative (statistique) et qualitative (analyse de discours) portant sur les liens entre la composante socio-économico-culturelle des élèves et l’apprentissage et l’enseignement des sciences.

23/01/2024 - Lucie Marchal : Les biais de genre : un frein à l'égalité professionnelle

Inervenante : Lucie Marchal, chargée de Mission Egalité, Délégation CNRS ARA

Date : Mardi 23 janvier 2024, 13h, salle D4.179

Résumé:

A quoi servent les stéréotypes ? Comment impactent-ils notre fonctionnement cognitif et nos performances ? Dans nos sociétés, le mot science est associé au domaine masculin et même si on est convaincu que les femmes ont leur place en sciences, cette association est automatique et influence nos perceptions. Basé sur les recherches en sciences humaines et sociales nous aborderons la question des stéréotypes sociaux et leurs influences sur notre fonctionnement cognitif. Nous verrons ensuite comment ils structurent notre lecture du monde et nos prises de décision à travers les biais cognitifs.

Voir la présentation

5/12/2023 - Isabelle Vauglin : Egalité dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche: où en est-on?

Intervenante : Isabelle Vauglin (Présidente de l’association Femmes et Sciences) interviendra alors sur l’égalité dans l’enseignement Supérieur et la Recherche.
Date : Mardi 5 décembre 2023, 13h, salle D4.179
Résumé: 
Les institutions de l’ESR affichent une volonté d’égalité Femmes/Hommes et se sont données des objectifs pour l’atteindre. Nous ferons un petit bilan pour voir où en est réellement l’égalité F/H dans notre monde de la recherche et quelle est la fragilité ou la robustesse des acquis.