Soutenance de thèse de Ghayoung KAHNG

Nous avons le plaisir de vous annoncer la soutenance de la thèse de Ghayoung KAHNG en sciences du langage, intitulée « Les prépositions complexes construites avec en à l’initiale« .

La soutenance aura lieu le jeudi 13 novembre 2025 à 14h à l’Université Lumière Lyon 2 (Campus Berges du Rhône, Palais Hirsch, 18 quai Claude Bernard, 69007 Lyon), en salle Léonie Villard.

La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié-e-s, dans la salle de convivialité (BEL. -142).

Pour une bonne organisation, merci de bien vouloir indiquer votre présence (idéalement avant le 10 novembre) dans ce sondage : https://evento.renater.fr/survey/soutenance-de-these-…-hx00wtaf ou par retour de mail à l’adresse suivante : ghayoung.kahng@univ-lyon2.fr

Vous trouverez ci-dessous la composition du jury ainsi qu’un résumé de la thèse :

M. Denis VIGIER, Université Lumière Lyon 2, Directeur de thèse

M. Michel AURNAGUE, CNRS, Co-directeur de thèse

M. Olivier KRAIF, Université Grenoble Alpes, Rapporteur

M. Dejan STOSIC, Université Toulouse Jean Jaurès, Rapporteur

Mme Agnès TUTIN, Université Grenoble Alpes, Examinatrice

Mme Natalie ROSSI-GENSANE, Université Lumière Lyon 2, Examinatrice

Résumé Cette thèse se propose d’étudier les prépositions complexes en français (PrepComp), particulièrement celles formées avec la préposition « en » à l’initiale. L’objectif est de proposer une méthodologie permettant d’identifier, de classer et d’analyser sur les plans sémantique et pragmatique ces unités linguistiques qui constituent une classe d’une grande hétérogénéité. Dans la première partie, à la lumière des travaux conduits sur les prépositions, nous plaidons pour la nécessité de nous doter d’un modèle flexible de la catégorie des prépositions, capable d’intégrer non seulement les plus typiques mais aussi celles qui ne vérifient pas tous les critères morphologiques et syntaxiques traditionnellement attribués à cette classe. Après avoir défini les prépositions complexes (désormais, PrepComp) comme des séquences formées de plusieurs mots et dont le figement peut être avancé, très avancé, voire intégral, nous proposons un premier examen des caractéristiques morphologiques, syntaxiques, sémantiques et distributionnelles de cette sous-classe des prépositions en français. Nous présentons enfin les typologies qui rendent compte de la structure morphosyntaxique des PrepComp ainsi qu’une brève étude traitant des PrepComp présentes dans quatre dictionnaires de langue contemporains. Notre deuxième partie vise à élaborer une méthode d’identification des PrepComp fondée sur une approche multicritère déployée dans le cadre théorique de la sémantique du prototype. Après avoir évalué de manière critique les critères morphologiques, syntaxiques, sémantiques et fréquentiels proposés notamment par Stosic & Fagard (2019), nous élaborons une grille alternative comprenant 15 critères plus discriminants, avec une importance accrue accordée aux mesures statistiques. Une tentative d’automatisation d’extraction et de classement des PrepComp utilisant l’outil Lexicoscope 2.0 montre des résultats prometteurs malgré quelques limites techniques, confirmant la pertinence d’une approche textométrique de cette classe de prépositions. La troisième partie se concentre sur l’analyse sémantique et pragmatique de deux clusters illustrant le type le plus productif en français : [Prép (Dét) N Prép]. En utilisant le modèle instructionnel de Cadiot (1997), nous proposons d’abord une étude de deux PrepComp construites avec le noyau nominal « espace » (en l’espace de, dans l’espace de). Nous montrons notamment que « en l’espace de » possède un haut degré de figement et exprime une durée fondamentalement extensive, à l’inverse de « dans l’espace de » associée à une coïncidence temporelle. Nous examinons ensuite les PrepComp construites autour des noms « présence » et « absence » (en (la) présence de, en (l’) absence de). Notre étude, en partie fondée sur une analyse des contextes co-occurrentiels de ces quatre PrepComp, révèle pour chacune d’elles des potentiels référentiels distincts et des asymétries fréquentielles inattendues. En conclusion, notre thèse, soucieuse de proposer des parcours méthodologiques en vue de mieux cerner la classe des PrepComp en français, illustre l’intérêt d’une approche située dans le cadre de la sémantique du prototype, combinant analyses qualitatives et quantitatives.

Mots-clés : linguistique, prépositions, prépositions complexes, en, syntaxe, sémantique