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Le groupe « Les Instances Sémiotiques » d’ICAR invite Gianfranco Marrone, professeur de sémiotique à l’université de Palerme, dans le cadre d’une conférence intitulée :

La chaleur de la paresse

La conférence se fondera sur son ouvrage intitulé La fatica di essere pigri, paru en 2020 (Raffaello Cortina Editore) :

L’histoire de la paresse a des racines très anciennes, à l’intersection de l’oisiveté et de l’acédie [du verbe grecque akêdéo, « ne pas prendre soin de »]. L’oisiveté est la mère de tous les vices, mais aussi une vertu de l’homme de lettres qui échappe aux contraintes du travail. De même, l’acédie est un vice capital, moins grave toutefois que d’autres comportements jugés répréhensibles. Des classes sociales entières en font leur orgueil, d’autres le tournent en dérision, d’autres encore y aspirent. Et nombreux sont les contes qui traitent de la paresse, en en faisant tantôt une propriété caractéristique de certains personnages (d’Oblomov à Donald Duck), tantôt une attitude de rébellion contre les sociétés modernes (de Stevenson à Lafargue, de Russell à Barthes). L’enjeu, c’est la revendication de la fatigue, le désir de repos, le besoin de ne pas vouloir faire. Moralité : il est difficile d’être paresseux. Il faut y travailler. À une époque qui glorifie sans cesse la performance, remplissant chaque moment de notre vie de gestes chargés de nécessité productive, ne rien faire est tout sauf une évidence. C’est pourquoi elle doit être poursuivie, revendiquée comme un droit, pratiquée comme un exercice de la liberté.

(Résumé traduit de l’italien par Pierluigi Basso)

L’événement est organisé lundi 30 mai 2022, à 10h, en salle D4.179 des locaux d’ICAR (ENS de Lyon, 15 parvis René Descartes – 69007 Lyon).

Contact : Pierluigi Basso

 

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