Responsables :

Karine Bécu-Robinault, Patricia Lambert, Justine Lascar

Axe transversal “Langage, Travail, Apprentissage”

Responsables : Karine Bécu-Robinault, Patricia Lambert, Justine Lascar

La création de l’axe transversal “Langage, Travail, Apprentissage” a émergé à partir d’un regard historique porté sur notre laboratoire. Certains de ses anciens membres ont en effet participé activement à la création puis aux activités du réseau pluridisciplinaire (GDR CNRS) “Langage et Travail”, actif de 1986 à 2007. En mobilisant différentes approches, disciplines et cadres théoriques, ce réseau a initié en France l’étude du langage dans le contexte du travail humain, dans toute une palette de situations de travail (ateliers de l’industrie, industrie de process, trains, centres d’appels, hôpitaux, etc.). Ces travaux précurseurs ont produit des connaissances sur “la parole au travail, la parole comme travail, la parole sur le travail”, selon l’expression de Michèle Lacoste.

Le laboratoire ICAR constitue un terreau fertile pour prolonger de manière singulière ces recherches. D’une part, il tire parti des points forts de chacune de ses équipes pour actualiser des savoirs élaborés dans le domaine d’étude du langage dans les espaces de travail. D’autre part, il constitue un environnement particulièrement fécond pour enrichir ces travaux en reliant l’étude de la part langagière du travail à la question des apprentissages, par exemple pour décrire des réalités langagières conçues comme des ingrédients constitutifs des processus de formation professionnelle. La création du réseau international francophone sur le langage dans la formation professionnelle (FORPRO) a constitué une première impulsion de cette dynamique. Celle-ci a débouché sur la création, en 2021, de l’axe transversal propre à ICAR “Langage, Travail, Apprentissage”.

Cet axe regroupe actuellement 19 membres d’ICAR issus des 3 équipes du laboratoire.

L’étude des interactions entre langage, travail et apprentissage implique à la fois la mobilisation de perspectives théoriques et méthodologiques complémentaires et l’individuation d’une série d’objets de recherche communs tels que :

– la négociation et le développement des connaissances et compétences professionnelles en situation, la socialisation langagière et professionnelle ;
– la gestion interactionnelle d’asymétries de pouvoirs et de savoirs des acteurs sociaux impliqués dans l’exécution d’un programme de travail ;
– les écrits au travail et dans la formation professionnelle ;
– les usages du numérique et des technologies dans les échanges professionnels en présentiel ou à distance.

L’axe transversal Langage, Travail, Apprentissage contribue par ailleurs à :

  • assurer l’explicitation, la formalisation et la valorisation des dispositifs scientifiques mis en œuvre dans l’unité ;
  • à structurer la capacité interne de répondre à des appels à projet ;
  • et à accompagner les programmes de recherche depuis des questions théoriques ou méthodologiques jusqu’à des opérations de réélaboration des données ou de traduction des savoirs en vue de leur ré-engagement dans différentes sphères, dans le monde académique ou au-delà de ce périmètre.

En somme, il s’agit de tirer parti du corpus de savoirs déjà rendu disponible au sein d’ICAR et des terrains d’enquête privilégiés que le laboratoire a progressivement construits dans les domaines de la santé, de l’enseignement secondaire et supérieur ou encore de celui de la formation professionnelle (initiale ou continue).

Du point de vue de la formation, les travaux et méthodes de l’axe sont mobilisés dans les formations universitaires adossées au laboratoire : master sciences sociales (ENS), master didactique des sciences (ENS et Université Lyon 1), master sciences du langage (Université Lyon 2). Certains de ces travaux ont aussi vocation à nourrir la conception et le développement de formations professionnelles, notamment sur les terrains de la santé, de l’école, de l’interprétariat.

L’axe transversal contribue également à la vie scientifique du laboratoire en discutant des aspects méthodologiques qui permettent d’alimenter les réflexions au sein de chacune des équipes d’ICAR et d’enrichir les objets et les terrains de recherche, notamment par la contribution de membres de la structure d’appui à la recherche Cellule Corpus Ingénierie Audiovisuelle (CIA).

Enfin, le travail réalisé dans cet axe permet d’inscrire ICAR et la singularité de ses apports scientifiques dans le domaine d’étude du langage en lien avec le travail et l’apprentissage, tant à l’échelle locale, nationale qu’internationale. A ce titre, certains partenariats sont effectifs et d’autres en cours avec les principaux réseaux académiques du domaine tels que le Pôle interdisciplinaire Travail de l’Université Lumière Lyon 2, le réseau Langage Travail et Formation à Nancy, le réseau international Langage et Formation professionnelle.

Le travail entrepris depuis septembre 2021 s’organise selon différentes modalités :

  • une bibliographie collaborative et commentée sur Zotero établit un état de la recherche conduite par les chercheurs d’ICAR dans le domaine https://www.zotero.org/groups/4557183/icar_axe_langage_travail_apprentissage ;
  • des ateliers de travail interdisciplinaires autour de données empiriques discutées à partir des cadres mobilisés par les chercheurs des différentes équipes d’ICAR. Ce travail permet d’une part une interconnaissance accrue de nos pratiques de recherche et d’autre part d’expliciter et de consolider des connexions interdisciplinaires ;
  • une journée d’étude annuelle qui permet à la fois de favoriser les rencontres avec d’autres chercheurs des réseaux et équipes connexes et de faire état des recherches conduites par les membres de l’axe ;
  • des contributions au carnet de recherche du laboratoire.

En prenant appui sur la bibliographie collaborative et les séances d’ateliers qui ont déjà eu lieu, des thématiques et objets constituant un socle commun ont émergé et orientent la poursuite du travail tels que les discours programmateurs (la consigne, les référentiels de formation, les notices techniques), ainsi que d’autres types de situations discursives et interactionnelles susceptibles d’être analysés en combinant différentes approches des membres de l’axe (par exemple, les “réunions de travail” étudiées à partir de la linguistique interactionnelle, de l’étude textuelle des documents de travail et de l’analyse des dimensions épistémiques).