Unité Mixte de Recherche 5191
CNRS / ENS de Lyon / Université Lumière Lyon 2
Directrice : Isabel Colón de Carvajal
Courriel : icar-dir@ens-lyon.fr
Site Web : http://icar.cnrs.fr
Nous recevrons Kevin Petit, maître de conférences en études anglophones et sociolinguistique à l’université Clermont Auvergne, pour un atelier intitulé « Analyser la professionnalisation des formations universitaires en langues au travers d’archives ».
L’atelier aura lieu le vendredi 21 mars 10h-12h en D4.024 (ex R20), merci de vous inscrire via ce lien :
https://evento.renater.fr/survey/axe-lta-atelier-kevin-petit-21-mars-10h-12h-en-d4-024-1nsfyxcq
Résumé:
Dans cet atelier, je souhaite dans un premier temps présenter une recherche en cours sur les conditions sociales et les débats qui ont permis de repenser l’enseignement universitaire des langues en France à la fin des années 1960. Dans un second temps, je souhaite ouvrir une discussion sur l’analyse d’un type particulier de données: des verbatims de réunions issues des archives du Ministère de l’Éducation.
La socio-histoire de l’enseignement universitaire des langues que j’entame prolonge les recherches sociolinguistiques critiques qui ont montré comment les mutations socio-économiques et politiques des cinquante dernières années ont radicalement changé la place du langage dans la société (Boutet 2008, Heller & Duchêne 2012). Elle s’appuie aussi sur la littérature sociologique analysant la professionnalisation de l’université (Tanguy 2002) et les luttes au sein du champ de l’anglais (Gaubert et Pouly 2012) à la fin des années 1960. Je présenterai les discussions et décisions au sein du Ministère de l’Éducation concernant l’enseignement des langues à l’université, en comparant le projet de création du DEUG LEA avec le projet avorté de transformation de l’INALCO en Université internationale des langues et de la communication. Je montrerai que ces transformations sont à mettre en lien avec les enjeux de la mondialisation post-coloniale d’après-guerre qui ont mené à la « modernisation » de l’Université dans le cadre du projet de « Nouvelle société » du Premier ministre Chaban-Delmas. Cette modernisation donna lieu à des discours sur les besoins en « techniques » (et techniciens) dans tous les secteurs, et donc sur la nécessaire application des savoirs en dehors de l’Université.
Dans la deuxième partie de cet atelier, je présenterai aux participant.es des comptes rendus de réunions qui sont au cœur de ma recherche, alors que ce type de données est le plus souvent annexe en sociolinguistique. L’objectif sera de rentrer au cœur du travail d’analyse de ces archives afin de discuter des enjeux, des possibilités offertes, et des limites de l’analyse de ce type de donnée.
Références bibliographiques :
Boutet, J. (2008). La vie verbale au travail. Des manufactures aux centres d’appels. Toulouse : Octarès Editions.
Duchêne, A. et Heller M. éd. (2012). Language in Late Capitalism: Pride and Profit. Routledge Critical Studies in Multilingualism 1. New York: Routledge.
Gaubert, C. et Pouly M.-P. (2012). Transformations morphologiques et mobilisations disciplinaires. Les enseignants et étudiants de l’Institut d’anglais de la Sorbonne en 1968. Actes de la recherche en sciences sociales 194, p. 78-97.
Tanguy, L. (2002). La mise en équivalence de la formation avec l’emploi dans les IVe et Ve Plans (1962-1970). Revue française de sociologie 43 (4), p 685-709
Au plaisir de vous y retrouver nombreux,
Karine, Patricia et Justine
Contact : Patricia Lambert, Justine Lascar et Karine Bécu-Robinault