L’Association française de linguistique appliquée – AFLA a décerné son Prix de thèse à notre collègue Louis Maritaud (ingénieur d’étude CNRS, membre de la Cellule corpus ingénierie audiovisuelle d’ICAR).
Sa thèse, préparée dans le cadre d’un contrat doctoral de l’université Lumière Lyon 2, est intitulée La compétence d’interaction des soignants en psychiatrie : analyse comparative de séquences de discours représenté dans des conversations entre pairs. Encadrée par nos collègues Sandra Teston-Bonnard et Isabel Colón de Carvajal, elle a été soutenue le 23 juin 2022.
Résumé : la pratique du soin en psychiatrie est plurielle et organisée selon un rythme régulier de réunions entre professionnels. Ces moments particuliers ont plusieurs objectifs : transmettre l’actualité clinique des patients de la structure afin d’assurer une continuité du soin, mais également discuter du projet de soin, conçu selon la pathologie du patient dont il est question. Lors de ces entrevues pluriprofessionnelles, les soignants utilisent de nombreuses séquences de discours représenté (« X a dit Y »). Nous proposons dans ce travail d’étudier, au regard de l’analyse conversationnelle, des séquences rapportées afin de déterminer de quelques pratiques linguistiques et professionnelles des soignants en psychiatrie. Pour ce faire, nous avons enregistré 15 heures 30 de réunion dans une unité de soins de la région lyonnaise. À partir de ces données, nous avons mené quelques analyses quantitatives afin de déterminer certaines tendances dans les usages des discours rapportés, puis nous avons réalisé des analyses qualitatives portant sur les manifestations de ces séquences dans la conversation, leurs fonctions, et à partir de ces éléments nous avons proposé une redéfinition de ce qu’est la relève infirmière en psychiatrie. Dans les pratiques des soignants enregistrés, les deux objectifs précédemment mentionnés ne sont effectivement pas les seuls en jeu : nous avons distingué trois « types » de transmission, le « faire-savoir », qui vise à donner à entendre aux collègues l’actualité clinique des patients ; le « faire-apprendre », qui tend à actualiser des savoirs portant sur les pratiques du soin, et enfin le « faire-connaître », qui correspond à la mutualisation des vécus et des émotions des participants aux réunions.
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