La prochaine séance du séminaire de l’axe Interactions, Cognitions aura pour intervenant Lucien Tisserand (postdoctorant ICAR), qui présentera le projet PepperMint et ses travaux récents autour de la catégorisation des robots.
Intitulé de l’intervention : Faire sens d’une rencontre avec un robot : catégorisations par tentatives successives
Dans un premier temps, afin de comprendre la production des données analysées, nous présenterons les objectifs du projet Peppermint, son avancement et ses problématiques émergentes. Les interactions que nous avons collectées représentent des interactions spontanées d’usager.e.s d’une bibliothèque universitaire et un robot humanoïde.
L’équipe conceptrice sait que ce robot est programmé pour rendre des services basiques d’information et d’orientation pertinents vis–à–vis du lieu, et cette conception faisait le pari que le robot serait traité comme un potentiel agent d’accueil et que des formats
interactionnels de service seraient mobilisés (par ex. Asmuß 2007). Mais c’est avant tout un problème pratique pour les usager.e.s que de devoir faire sens de cette rencontre inopinée avec un robot qui parle, qui bouge, qui regarde, et qui attend des tours de parole des humains.
C’est ainsi que nous aborderons la question de la catégorisation du robot par les humains. Nous nous intéressons d’abord à la catégorie comme résultat : comment un humain peut comprendre et formuler une catégorie de personne/objet participant à une activité qui lui est liée (category–bound activity) en tant que travail de Membership Categorization Analysis (Schegloff 2007:471–472).
Cette dimension est d’autant plus manifeste dans les interactions où plusieurs humains évaluent (assessment activities, Goodwin&Goodwin 1987) le robot et les actions de celles et ceux s’adressant à lui (quel design de tour de parole est mobilisé…). Nous verrons que la frontière avec le traitement comme un humain ou un objet semble plus problématisée que la catégorisation du rôle du robot. Ensuite, nous nous intéressons au caractère incrémental de ce travail de catégorisation via des tentatives successives des humains pour comprendre comment le robot fonctionne, les ressources qu’il prend en compte, ce qu’il est possible de faire, ou encore ce que les humains sont en devoir de faire. Y a–t–il une/des (ethno–)méthodes, un ordre des essais pour tester le type d’interaction possible avec ce robot ?
La séance est organisée jeudi 23 février 2023, à partir de 16h, en salle D4.179 des locaux d’ICAR et via l’outil Zoom-CNRS.
Le lien de connexion a été diffusé via les listes du laboratoire le vendredi 10 février.
Contact : Heike Baldauf
En savoir plus : présentation complète de la séance disponible à l’adresse suivante