Séminaire Syntaxe, Sens et Textualité

Programme des prochains séminaires de l’équipe

Jeudi 16 octobre 2025

J.-P. Magué (ENS Lyon / ICAR). Compétences sociolinguistiques des grands modèles de langage : représentations sociales et considérations épistémologiques

Résumé
Les sciences humaines et sociales (SHS) reconnaissent que toute production de savoir est socialement située. La rigueur épistémologique exige donc l’explicitation des points de vue, des valeurs et des implicites sous-jacents aux discours analysés ou produits. Dès lors que les modèles de langage (LLM) sont mobilisés en SHS, leurs productions doivent être traitées comme des discours porteurs de représentations sociales. Cette présentation explore cette hypothèse en évaluant les compétences sociolinguistiques de plusieurs LLMs à travers une tâche d’inférence du genre d’auteurs de tweets. Les modèles doivent également justifier leurs réponses, permettant d’interroger non seulement la nature des représentations activées, mais aussi la manière dont elles sont formulées. L’originalité de l’approche tient à la modulation du positionnement social du modèle lui-même, via des prompts qui simulent différents profils sociaux. L’analyse des prédictions et des justifications permet ainsi d’évaluer comment les cadres énonciatifs influencent les discours générés et les implicites qu’ils véhiculent.

G. Kahng (U. Lyon 2 / ICAR). Les prépositions complexes à tête en : identification, classification et analyse sémantico-pragmatique

Résumé
Cette intervention porte sur les prépositions complexes du français (PrepComp), en particulier celles construites avec la préposition en en position initiale. L’objectif est de présenter une méthodologie souple, fondée sur la sémantique du prototype, permettant d’identifier, de classer et d’analyser ces unités linguistiques, qui forment une classe caractérisée par une grande hétérogénéité. L’étude mobilise des critères qualitatifs et quantitatifs, avec une attention particulière portée à la modélisation textométrique et à l’analyse sémantico-pragmatique de certains clusters représentatifs.

Vendredi 14 novembre 2025

D. Vigier (U. Lyon 2/ ICAR). La préposition complexe dans le cadre de: les clefs d’une réussite.

Résumé
Cette intervention vise à comprendre comment cette expression, issue de l’adverbial circonstant dans le cadre de SN désignant l’espace enclos par un cadre physique, a pu se trouver promue à un succès spectaculaire dans les usages à l’écrit (notamment dans la presse) à partir de 1950. A son propos, le journaliste-écrivain P. Daninos ironisait en 1962 : « Cadre. Déjà vx, mais un bon politicien ne sort jamais sans son cadre dans lequel il se place (mieux : s’inscrit) : de préférence, les institutions républicaines. »

R. Venegas (Pontificia Universidad Católica de Valparaíso (PUCV)). From corpus linguistics to PEUMO: empirical evidence of a didactic intervention for thesis writing in engineering

Résumé
La rédaction académique est une tâche exigeante sur le plan cognitif, et peu d’outils en espagnol l’appuient à partir de cadres pédagogiques solides. Cette étude valide PEUMO (Plataforma de Escritura Universitaria con Mediación Online), un outil fondé sur la linguistique de corpus et la pédagogie du genre, destiné à soutenir la rédaction de mémoires en ingénierie. Une intervention de six séances a été réalisée auprès de 66 étudiants de dernière année en ingénierie informatique au Chili, comparant l’enseignement traditionnel avec l’approche LC+PG via PEUMO. L’outil intègre des techniques de traitement automatique du langage et BETO, un modèle d’apprentissage profond pour l’analyse rhétorique. Les résultats montrent des différences significatives dans les introductions et les évaluations globales, avec une appréciation 7,3 % plus favorable dans le groupe expérimental. Près de la moitié des épisodes de révision enregistrés ont révélé un effet positif lié aux solutions proposées par l’outil. Ces résultats confirment la validité de PEUMO comme dispositif de rétroaction formative et soulignent son potentiel pour renforcer l’écriture académique disciplinaire grâce à l’IA générative [Intervention en anglais])

Vendredi 12 décembre 2025

 Pierre Halté (U. Paris Cité / EDA).  Les images dans des séquences argumentatives polylogales en contexte numérique : du calcul de la modalité à la construction de situations argumentatives »

Résumé
Les salons de discussions par t’chat (comme par exemple ceux qui existent au sein de l’application Discord) relèvent de situations d’interactions polylogales. Certains sont entièrement consacrés à débattre de sujets spécifiques. Dans cette communication, nous proposons d’observer le rôle que tiennent les images (c’est-à-dire des énoncés visuels iconiques) dans ces séquences argumentatives. Nous partirons, au niveau micro, de la façon dont les interactions texte / image produisent des calculs de sens aboutissant à l’expression de modalités, pour expliquer comment, au niveau macro, les images contribuent à la création de situations argumentatives : support dans la création d’actants argumentatifs, solidification ou affaiblissement de postures argumentatives, création de coalitions, etc.

 Alain Rabatel (U. Lyon 1 / ICAR). Le plurisystème ponctuationnel dans un texte philosophique : textualité dialogique réflexive et figure d’auteur surplombante

Résumé
On se propose d’analyser d’abord le pluri-système ponctuationnel dans un texte philosophique, mettant en valeur son rôle dans la construction d’une textualité dialogique, réflexive. On analysera ensuite l’émergence d’une figure d’auteur historien de la philosophie, en co-énonciation dans la présentation de l’état de l’art, et en sur-énonciation, dans la mise en scène énonciative et ponctuationnelle de sa posture de philosophe capable de mieux dire et de penser plus juste (ou plus radicalement) que ses prédécesseurs.

Jeudi 22 janvier 2026

D. Mayaffre (CNRS – Université Côte d’Azur, BCL (Bases, Corpus, Langage)) Parcours interprétatifs avec l’IA (transformer et modèles convolutionnels)
[Résumé à venir]

L. AZORIN (ENS Lyon / ICAR)
[Résumé et titre à venir]

Vendredi 27 février 2026

M. Hagafors (U. Lyon 2 / ICAR) Les structures, configurations et formats des propositions dans les commerces et les consultations médicales en français, anglais et suédois

Résumé
 Dans cette présentation, je traiterai d’une partie de ma thèse intitulée « Proposer dans l’interaction : étude conversationnelle et syntaxique des situations médicales et commerciales en français, anglais et suédois ». Il s’agit notamment d’analyser les structures, les configurations et les formats des propositions faites par les médecins et les commerçants suite à une requête d’un patient ou d’un client.

A. Brenon (ENS Lyon / ICAR) Bilan d’étape sur la version numérique de La Grande Encyclopédie (1885-1902)

Résumé
Parmi ses résultats, le projet GEODE (2021-2025) compte une amélioration de la version numérique d’une encyclopédie de la fin du XIXe siècle, La Grande Encyclopédie, Inventaire Raisonné des Sciences, des Lettres et des Arts par une Société de savants et de gens de lettres. Cette nouvelle version voit des gains importants sur la segmentation en articles du texte ainsi que la mise à disposition de métadonnées extraites des premières pages de l’œuvre, notamment la liste des auteurs et des principales abréviations. Mais à l’heure de soutenir ma thèse, un certain nombre de difficultés techniques restaient à lever dont la segmentation en paragraphes de l’œuvre ainsi que la qualité de l’annotation en syntaxe des débuts d’entrées encyclopédiques, souvent nominaux et privés de détermination. Un peu plus d’un semestre après la fin de ma thèse, cette communication sera l’occasion de faire le point sur les progrès accomplis depuis sur ces deux fronts

Vendredi 20 mars 2026

L. Gardelle (UGA Grenoble / LIDILEM). Les génériques au-delà des énoncés descriptifs à GN pluriel

Résumé
Les recherches sur les génériques se sont principalement concentrées sur les énoncés de propriétés à prédicat distributif et GN pluriel ; ainsi lions have a mane, de même en français les lions ont une crinière. Les pluriels se prêtent particulièrement à toutes formes de génériques : descriptifs ou normatifs, comme boys don’t cry dans une interprétation proche de boys shouldn’t cry ; généralisations à toute une classe ou à une sous-classe, à valeur permanente ou plus transitoire (Really big trucks in the US used to all have gas engines). A l’inverse, les définis singuliers (the lion) et les indéfinis singuliers (a lion) connaissent des restrictions, que les études jusqu’ici ont du mal à décrire, en partie parce qu’elles se fondent pour la plupart sur des exemples fabriqués.
L’objectif de cette présentation est de mieux documenter certains usages, afin de progresser dans notre compréhension de ces autres formes de GN génériques.

E. Prak-Derrington (ENS Lyon / ICAR). Qui dit « ego » ?  Du déictique du générique : l’exemple de la première personne dans les mèmes « POV »

Résumé
 Les déictiques de la première et de la deuxième personne ont pu être décrits comme « directs » ou « transparents » (Vuillaume et Kleiber 2018) parce qu’ils renvoient toujours aux rôles de la communication – je renvoie toujours au rôle du locuteur ou de la locutrice, tu toujours au rôle de l’allocutaire. Je reviendrai sur la notion de transparence de la première personne : « Est ego qui dit ego », nous dit Benveniste (1966, 260). Mais dire que je assume le rôle de celui ou celle qui parle ne nous permet en aucun cas de répondre à la question « Qui parle ? ». La transparence du déictique personnel  une hybridité constitutive, qui unit dans un même indice pronominal personne et persona, ou, si l’on reprend la terminologie de Ducrot, sujet parlant et locuteur (Ducrot 1984). La haute fréquence de la concordance entre les deux instances dissimule le plus souvent cette hybridité, il s’agit de mettre en avant la nécessité de les distinguer. Je me concentrerai sur l’hybridité spécifique / générique : lorsque la première personne excède l’individu spécifique pour être employée dans un énoncé à valeur générique au présent. Je m’intéresserai au discours numérique, à travers l’exemple des mèmes, plus spécifiquement des POV (Point of View) dans les images macro (association d’une image ou d’une vidéo avec un texte bref). Comment le technodiscours multimodal des mèmes construit-il une autre « corrélation de subjectivité » ?

Vendredi 24 avril 2026

W. de Mulder (U. Anvers, Belgique). Comment analyser la polysémie des prépositions ? L’exemple de sur.

Résumé
Dans cette communication, nous partirons d’une présentation critique de l’analyse des sens spatiaux de la préposition sur par Vandeloise pour nous demander (i) comment on peut analyser les emplois non spatiaux de cette préposition et si la prise en compte de ces emplois oblige à revoir l’analyse du sens spatial en termes d’une ressemblance de famille porteur/porté, comme le propose Vandeloise, et (ii) comment on peut rendre compte des rapports entre les différents sens de la préposition : en termes de transferts métaphoriques, de glissements métonymiques, ou en servant d’une autre conception « dynamique » du sens.

Quelques références

– Amiot D. (2005). Sur(-) préposition et préfixe: un même sens instructionnel? Revue de Sémantique et Pragmatique 15/16, 101-119. – Col G. (2017). Construction du sens : un modèle instructionnel pour la sémantique. Berne : Peter Lang.
– Desclés J.-P. (2004). Analyse syntaxique et cognitive des relations entre la préposition sur et le préverbe sur- en français. Etudes cognitives 6, 21-46.
– Fortis J.-M. (2009). Les adpositions spatiales et le problème de la polysémie. In : J. François, E. Gilbert, C. Guimier & M. Krause, éds. Autour de la préposition. Caen : Presses Universitaires de Caen, 183-193.
– Langacker, R. (2006). On the continuous debate about discreteness. Cognitive Linguistics 17(1), 105-151.
– Taylor J.R. (2003). Linguistic Categorization. Third edition. Oxford : Oxfrod University Press.
– Vandeloise C. (1986). L’espace en français : sémantique des prépositions spatiales. Paris : Editions du seuil.
– Vandeloise C. (1991). Spatial prepositions : A case study in French. Chicago : The University of Chicago Press.
– Victorii B. & Fuchs C. (1996). La polysémie. Construction dynamique du sens. Paris : Hermes.
– Victorri B. (2003). Langage et géométrie : l’expression langagière des relations spatiales. Revue de synthèse124, 119-138.

L. Ménière (ENS Lyon / ICAR) La synesthésie comme marqueur linguistique : avancées expérimentales et réorientations méthodologiques

Résumé
 Cette présentation portera sur l’avancée de ma recherche doctorale consacrée à la synesthésie graphèmes-couleurs envisagée comme un marqueur linguistique. J’y présenterai les premiers résultats issus de l’expérimentation conduite au cours de l’année écoulée, en soulignant les ajustements méthodologiques et les changements d’orientation qui en ont découlé. L’exposé visera à montrer comment les données recueillies contribuent à repenser le statut linguistique de la synesthésie et à préciser ses implications pour l’analyse du rapport entre perception et langage.

Jeudi 21 mai 2026

J.-P Magué  (ENS Lyon / ICAR) & N. Rossi-Gensane (U. Lyon 2 / ICAR).  Peut-on faire confiance aux intelligences artificielles ? L’exemple des catégories aspectuelles dans le domaine sémantique

Résumé
Cette intervention interroge la capacité des intelligences artificielles à identifier correctement les catégories aspectuelles des verbes et des phrases. À partir de la comparaison entre les jugements effectués par des humains et ceux par des modèles d’intelligence artificielle, nous évaluons la cohérence de ces derniers. Ces résultats mettent en lumière à la fois des convergences et des zones d’incertitude, révélant les limites actuelles des modèles. Cette étude ouvre ainsi une réflexion plus large sur la fiabilité des IA dans l’analyse linguistique fine.

M. Groccia (U. Lyon 2 / ICAR). Le supplément émotionnel. Étude de cas : la performance radiophonique, ou l’émotion située.

Résumé
À partir d’un corpus de performances radiophoniques chantées, constituant des reprises de chansons à succès, et tirées de la rubrique « Carte Blanche » de l’émission Boomerang d’Augustin Trapenard (France Inter), seront discutées les modalités d’émergence du jaillissement émotionnel en chanson, comme effet de sens caractérisable. L’hypothèse est de considérer l’émotion en chanson, dans ce contexte spécifique, comme un effet de sens résultant d’un faisceau d’éléments convergents, se déployant principalement sur trois dimensions, qui opèrent conjointement sur les processus poïétiques, les processus esthésiques et la performance chantée proprement dite : le dispositif « Carte Blanche », comme création d’un contexte spécifique pour la performance ; la chanson reprise, comme horizon mémoriel qui conditionne et redéfinit le cadre d’interprétation de l’auditeur ; et enfin la performance elle-même en tant qu’interprétation singulière et littéralement inouïe.

Vendredi 19 juin 2026

L. Acosta C. & N. Rossi-Gensane(U. Lyon 2 / ICAR) Étude syntaxique, sémantique et pragmatique des PPI fondées sur « ce + (ne) + est + (pas) + ADJECTIF »

Résumé
L’étude des « phrases préfabriquées des interactions » (PPI) se trouve à la croisée de la syntaxe (propriétés de la construction), de la sémantique (compositionnalité du sens) et de la pragmatique (usages dans la langue quotidienne). Dans le cadre du projet ANR PREFAB, nous proposons une analyse de ces dimensions à partir de dix-sept constructions fondées sur « ce + est + ADJECTIF » et leur correspondant négatif « ce + (ne) + est + (pas) + ADJECTIF ». Ces formes ont été choisies parmi les réalisations les plus fréquentes au sein du corpus PREFAB oral déposé dans la base de données Lexicoscope (d’environ 5 millions de mots). À partir d’une analyse de corpus, nous étudions :
– le rôle sémantique et pragmatique de la négation (c’est pas grave vs c’est grave ; c’est chaud vs c’est pas chaud) ;
– l’intégration syntaxique de la construction dans l’énoncé, ainsi que l’effet de cette intégration sur son sens ;
– les variations de sens liées à la présence de certains éléments comme déjà (c’est pas mal vs c’est déjà pas mal).

Notre objectif général est donc la caractérisation de cette famille de constructions en montrant que le caractère figé, ou non compositionnel, dépend fortement des environnements syntaxiques et interactionnels dans lesquels ces constructions se spécialisent à différents degrés.

Bohas (ENS Lyon / ICAR) & B. Ulbricht (ICAR). Eléments de linguistique submorphémique en arabe et en allemand

Vendredi 10 juillet 2026

M.-L. Durand (U. Lyon 2 / CeRLA)
[Titre et résumé à venir]

L. Faivre (ENS Lyon / Icar)
[Titre et résumé à venir]

L. Bigarnet (U. Lyon 2 / ICAR)
[Titre et résumé à venir]

Séminaires du 1er semestre 2025

  • 26  juin 2025
    • Rudolf Mahrer (Université de Lausanne) Pour une description linguistique du processus d’écriture (le cas de la production des flashs info)
      Résumé
      L’analyse de la performance orale est une donnée première pour la linguistique car c’est au moyen de cette performance qu’interagissent les locuteurs. Pour l’écrit, il en va différemment, puisque les scripteurs-lecteurs échangent non pas au moyen de la performance écrite elle-même, mais de son résultat textuel. Rejetée dans les coulisses de la communication, la performance écrite a généré jusque-là principalement l’intérêt des psychologues, sous l’angle des processus cognitifs complexes que l’alternance des pauses et des jets de production mettent en jeu et en lumière. Je souhaiterais présenter et discuter avec vous le travail actuel effectué au sein du Laboratoire de génétique lausannois pour appréhender la performance de l’écriture comme une situation d’énonciation particulière au cours de laquelle le texte et son sens se construisent ensemble pour le sujet écrivant. Après un exposé du modèle théorique adoptée (l’autodialogisme comme structure de l’énonciation, la distanciation interne comme produit du processus énonciatif, l’opposition entre opérations scripturales et opérations textuelles), j’exposerais les principes de notation que nous adoptons pour l’observation, l’analyse et l’interprétation de la dynamique de l’écriture à partir des données récoltées à la radio suisse romande relatives à l’écriture des bulletins horaires d’information.
    • Nathalie ROSSI-GENSANE (Univ Lyon 2 / ICAR) Les formes en ant
      Résumé
        Il s’agit pour ce vaste domaine, déjà bien étudié, de revenir, après avoir justifié le choix d’un traitement unitaire desdits participes (en –ant), gérondifs et adjectifs verbaux, sur certaines analyses syntaxiques, sémantico-pragmatiques et discursives.
  • Vendredi 23 mai 2025
    • Nicolas Ballier (Université Paris Cité / CLILLAC-ARP) L’exploration paradigmatique des connaissances linguistiques des apprenants par le biais des apprenants artificiels
      Résumé
      Cette communication présentera des travaux en cours portant sur l’exploitation possible des modèles de langue en linguistique pour l’analyse des langues secondes (L2). Ici, je m’intéresserai à la manière dont on peut se servir de ce type de représentation pour simuler et sonder les connaissances linguistiques présumées des apprenants de l’anglais. Je soutiendrai que ces apprenants officiels (Kim, 2024) permettent de produire des observables intéressants pour l’analyse linguistique de la L2.
    • Alice BRENON (ENS Lyon / LIRIS) & Denis VIGIER (Univ. Lyon 2 /ICAR) Les évolutions du discours géographique dans les articles encyclopédiques entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle.
      Résumé
      On se propose dans cet article d’étudier les évolutions les plus significatives observables dans les articles traitant de la géographie au sein des deux ouvrages suivants : L’encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de Lettres (1751-1772) d’une part, La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres d’autre part (1885-1902). L’approche mise en œuvre mêlera études qualitative et quantitative ; elle mettra en jeu les outils et les méthodes de la textométrie via l’usage de deux plateformes de navigation et de calcul : le Lexicoscope2 et TXM. La mise au jour des principales tendances structurant ces évolutions nous conduira à nous interroger sur les éventuelles relations pouvant être établies entre ces tendances et le processus de « disciplinarisation » progressive qu’a connu la géographie durant la même période.
  • 17 avril 2025
    • Louise TARRADE (ENS Lyon) Changements sémantiques en diachronie courte : de leur détection à partir d’embeddings contextuels à l’analyse de leur diffusion
      Résumé
      Cette présentation abordera la question des changements sémantiques en diachronie courte dans un corpusde tweets. Seront d’abord discutés les atouts et limites de la méthodologie mise en oeuvre pour les détecter automatiquement, à partir de plongements contextuels, avant une présentation des résultats obtenus qui ont été soumis à évaluation. Nous discuterons ensuite de la diffusion de l’usage émergent d’un mot au sein de la population du corpus, et nous verrons si et comment cette population – en termes de structure de réseau – se distingue au fil du temps de celle qui l’emploie dans ses usages initiaux.
  • Vendredi 21 mars 2025
    • Laure Gardelle (UGA / Lidilem / ICAR) Pourquoi interprète-t-on certains génériques comme normatifs ? Essai d’approche cognitive fondée sur les Modèles Cognitifs Idéalisés (Lakoff 1987)
      Résumé
      Les recherches sur les génériques distinguent les génériques « descriptifs », qui identifient une propriété sur la base d’une forme de généralisation (qui admet des exceptions, et peut contenir des éléments d’idéologie), et les génériques dits « normatifs », qui indiquent plus fortement ce que le membre d’une catégorie devrait être (Leslie 2015). Chacun de ces types est illustré par la paire suivante :

      (a)      Birds fly. ‘Les oiseaux, ça vole.’

      (b)     Boys don’t cry. (~Boys shouldn’t cry.) ‘Les garçons, ça ne pleure pas.’ (~ ‘Les garçons ne doivent pas pleurer / Les garçons, ça ne doit pas pleurer.’)

      Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’interprétation normative de phrases telles que (b). Knobe & Prasada (2013) notent que certains concepts, comme scientist (‘scientifique’), peuvent s’appliquer à deux ensembles partiellement différents de membres selon qu’on considère le métier ou les valeurs morales associées : ils les nomment « concepts au caractère duel » (dual character concepts). Leslie (2015) conclut de cette étude que scientistest polysémique, à l’inverse par exemple de bartender (‘barrista’) – même si ce dernier peut faire l’objet d’une coercition. L’approche par polysémie, cependant, n’explique pas l’interprétation normative de (b). Dans un cadre pragmatique, Hesni (2021b) avance que de nombreux génériques sont en fait des instructions, et que l’interprétation normative dépend du contexte (voir aussi Lemeire 2023). Mais cette approche semble cette fois trop permissive.

      Je propose l’approche des Modèles Cognitifs Idéalisés de Lakoff (1987) comme approche plus pertinente pour comprendre les faits. Avec son célèbre exemple de mère, Lakoff montre qu’un certain nombre de concepts sont divisés en domaines (pour la mère : naissance, généalogie, attitude nourricière, etc), et que chacun a son MCI. Le MCI global du concept est celui qui fait converger tous ces sous-MCI, mais il n’est pas nécessaire pour une entité d’avoir toutes les caractéristiques pour être membre de la catégorie. Je voudrais montrer que de nombreux concepts incorporent ainsi des attentes normatives dans divers domaines, comme le montrent des indices en contexte. Bartender (‘barrista’), par exemple, implique des attentes en termes de comportement (ex. le professionnalisme) : voir I hope you’re a real bartender and not just some fag who works at his dad’s restaurant (warosu.org). Dans ces autres domaines, le nom est inséré dans un réseau de catégories (ici fag who works…) distinct du réseau créé par le domaine professionnel, et fortement évaluatif. De même, pour (b) ci-dessus, boy est en lien avec sissy ou crybaby(‘poule mouillée’, ~‘pleurnichard’). Ce mécanisme n’est pas réservé à l’humain, comme le montrent par exemple: (forum) Jack Daniel’s, that’s no whisky, that’s some bloody american window-cleaning liquid! / (forum immobilier, à propos d’un appartement en sous-sol dont le salon n’a pas de fenêtres) It’s not a flat, it’s a dungeon! Les locuteurs ont parfaitement conscience que Jack Daniels est malgré tout un whisky, que le logement visité est bien un appartement, etc.

       Je propose également d’établir une distinction entre les normes telles qu’elles sont intériorisées dans les concepts (cf. également les topoi d’Anscombre) et l’utilisation en contexte d’un générique de la forme de (b), qui est un choix argumentatif. Pour qu’il y ait interprétation normative de (b), il faut que la catégorie se situe au sommet de son réseau évaluatif, rendant la propriété désirable. De plus, il me semble qu’il y a une différence majeure entre la forme boys don’t cry et boys shouldn’t cry (génériques déontiques) : seul le premier exprime directement le Modèle Cognitif Idéalisé (du domaine du comportement), et présente ainsi la propriété comme « ce que font les garçons dignes de ce nom », brouillant ainsi la distinction entre descriptif et normatif, plutôt que comme un simple idéal vers lequel les garçons devraient tendre (should).

      Bibliographie sélective

      Anscombre, Jean-Claude. 1995. La théorie des topoï : sémantique ou rhétorique ? Hermès, La Revue 15: 185-198.
      Haslanger, Sally. 2011. Ideology, generics, and common ground. In C. Witt (ed.), Feminist Metaphysics: Explorations in the ontology of sex, gender, and the self. New York: Springer, 179-207.
      Hesni, Samia. 2021a. Normative generics: Against semantic polysemy. Thought: A Journal of Philosophy, 1-8.
      Hesni, Samia. 2021b. Generics as instructions. Synthese 199 (5-6):12587-12602.
      Karczewski, Daniel & Marcin Trojszczak. 2020. Normative generics and norm breaching. A questionnaire-based study of parent-child interactions in English. Studies in Logic, Grammar and Rhetoric 61(74): 49-68.
      Knobe, Joshua, Sandeep Prasada & George E. Newman. 2013. Dual character concepts and the normative dimension of conceptual representation. Cognition 127: 242-257.
      Lancri, Annie. 2006. Les emplois qualitatifs de allsome et no ou la notion revisitée. Cycnos 23(1).
      Lemeire, Olivier. 2023. ‘Philosophers care about the truth’: Descriptive/normative generics. Mind and Langage 38(3): 772-786.
      Leslie, Sarah-Jane. 2015. ‘Hillary Clinton is the only man in the Obama administration’: dual character concepts, generics, and gender. Analytic Philosophy 56(2): 111-141.
      Zeifert, Mateusz. 2024. How to do ‘ought’ with ‘is’? A Cognitive Linguistics approach to the normativity of legal language. International Journal for the Semiotics of Law 2024: 1-26.

  • Jeudi 20 février 2025
    • Luisa ACOSTA CORDOBA (ENS Lyon / ICAR)  Les discours sur un territoire en conflit : comment étudier les regards sur un lieu ?
      Résumé
      Nous présenterons dans cette communication le programme de recherche Territoria (Luisa Acosta Cordoba et Marie Chandelier), qui vise à explorer les pratiques langagières militantes et leur médiatisation en langue romane. Nous nous intéressons, notamment, à la manière dont différents acteurs nomment et décrivent un territoire où se bâtissent de grands projets d’aménagement à fort impact environnemental : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France et le barrage Hidroituango, pour ce premier volet. Dans cette communication, nous ferons état des défis méthodologiques de ce programme de recherche, qui nécessite l’analyse de corpus écrits (presse, brochures de communication d’entreprises, rapports officiels) et oraux (entretiens, documentaires), ainsi qu’une prise en compte des dynamiques sociales et anthropologiques de ces territoires en conflit.Bibliographie indicative
      – Acosta Córdoba, L., & Chandelier, M. (2024). Dire le territoire en contexte de lutte environnementale : Le cas des discours médiatiques français et colombien. Semen – Revue de sémio-linguistique des textes et discours, 55, 53‑75.
      – Barbé, F. (2016). La « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes ou l’habiter comme politique. Norois, 238‑239, 109‑130.
      – Boelens, R., Hoogesteger, J., Swyngedouw, E., Vos, J., & Wester, P. (2016). Hydrosocial territories : A political ecology perspective. Water International, 41(1), 1‑14.
      – Escobar, A. (2014). Territorios de diferencia : Lugar, movimientos, vida, redes. Editorial Universidad del Cauca.
      – Fonseca Reyes, Á. J., & Almeida da Silva, E. M. (2022). Vidas represadas : Apuntes sobre los efectos de la implementación de la Hidroeléctrica Ituango en el Cañón del Cauca (Colombia). Antropolítica – Revista Contemporânea de Antropologia, 54(1), 116‑142.
    • Paul CHIBRET (Univ. Lyon 2 / ICAR)  Récit bédéique, récit parodique : pour une narratologie des parodies dans la série BD De Cape et de Crocs
      Résumé
      En adoptant, comme nous le faisons, une définition très englobante de la parodie comme procédé de reprise et transformation d’un ou plusieurs textes antérieurs (hypotextes) au sein d’un texte nouveau (hypertexte), il faut admettre l’existence d’une grande diversité de formes, motivées et marquées pourtant par la même intention parodique. A cette diversité linguistique des formes parodiques s’ajoutent la diversité des emplacements textuels (texte, péritexte, épitexte) comme des genres de textes (Adam 2017). Notre corpus, constitué d’une série de textes bédéiques, impose une lecture des parodies à différents niveaux structurants pour le texte (micro et macro) et selon au moins deux modes (verbal et iconique) qui peuvent être combinés pour exprimer un message. Cette série de textes, irrigué par des parodies omniprésentes, de nature et d’importance multiples, se construit autour d’un récit littéraire fictif continu d’un album à l’autre pour former une unité cohérente d’actions, celle d’une pièce en 10 actes, comme les auteurs de la BD aiment à les désigner dans le paratexte pour cultivant le modèle dramatique.
      Dans un article intitulé « Pour une narratologie transmédiale », Baroni (2017) invitait ses lecteurs à repenser la catégorie du narrateur à travers l’étude des récits bédéiques, par exemple, qui ne peuvent entièrement se conformer aux systèmes narratologiques genettiens. Non contents de questionner à notre tour ces systèmes, nous chercherons aussi à exposer en quoi les parodies influencent et restructurent à la fois le discours narratif et le contenu thématique du récit bédéique.
  • Vendredi 17 janvier 2025
    • Cameron MORIN (Univ. Paris Cité / CLILLAC) Le principe de non-équivalence: un système multi-agents (recherche conduite avec Benoît Leclercq et Dirk Pijpops)
      Résumé
      La non-synonymie dans le langage a récemment suscité des débats théoriques en Grammaire de Construction. Dans cette présentation, nous définissons, analysons et modélisons le « principe de non-équivalence » précédemment esquissé par Leclercq & Morin (2023) afin d’expliquer plus précisément ce phénomène lié à la connaissance et à l’usage linguistiques. Tout d’abord, nous détaillons trois domaines de fonction constructionnelle couverts par ce principe, à savoir la signification sémantique, pragmatique et sociale. Nous délimitons ensuite la portée du principe aux compétitions onomasiologiques d’usage entre des constructions syntagmatiquement interchangeables. Par la suite, nous démontrons par une simulation multi-agents la validité et la précision du principe. En particulier, nous montrons que seules deux maximes linguistiques, à savoir l’expressivité optimale et l’influence de l’usage sur la grammaire, constituent des conditions minimales et suffisantes pour l’émergence systématique de la non-équivalence dans une communauté d’agents. Nous concluons sur la généralisabilité de nos résultats ainsi que sur la pertinence des méthodes computationnelles sophistiquées pour affiner les principes fondamentaux des théories du langage telles que la Grammaire de Construction.
    • Lorraine Ménière (ENS Lyon / ICAR) Étude linguistique de la synesthésie graphèmes-couleurs : une grammaire colorée
      Résumé
      Toucher des saveurs, entendre des couleurs, goûter les mots, etc. : du grec syn, « avec/union » et aesthesis, « sensation », la synesthésie désigne l’association involontaire de deux sensorialités différentes. Il en existe de nombreuses formes, parmi elles, la synesthésie « graphèmes-couleurs » est la plus courante et désigne le fait de percevoir spontanément les lettres et mots en couleur.
      Cette forme de synesthésie interfère largement avec l’activité langagière, ce qui lui confère un intérêt majeur pour l’étude du langage et des langues, car la chromatisation des mots par les synesthètes apparaît comme un levier pour comprendre la relation qui unit le signifiant et le signifié dans le signe linguistique. Elle permet de donner une matérialité sensible, par le biais de la chromatisation, aux différents niveaux de l’analyse linguistique : la synesthésie chromatise-t-elle différemment les unités traditionnelles des lexèmes, morphèmes et phonèmes ? Qu’en est-il des unités apparues tardivement dans le domaine de la linguistique, comme les submorphèmes ? Existe-t-il des règles dans l’apparition des couleurs synesthésiques, créant ainsi une grammaire colorée ? La synesthésie graphèmes-couleurs constituerait la visualisation subjective et sensorielle de ces différents niveaux. Notre projet doctoral ouvre alors une question plus large : cette étude peut-elle éclairer les phénomènes d’acquisition et d’apprentissage du langage, et ainsi être utilisée dans l’enseignement des langues étrangères grâce à la manipulation de graphèmes et phonèmes colorés ?
      Nous posons ainsi deux hypothèses distinctes et complémentaires : la synesthésie révèlerait une interaction des couleurs entre elles au niveau submorphémique et morpho-syntaxique. Elle mettrait également en évidence des phénomènes d’apprentissage de la langue, ce qui permettrait d’outiller les enseignants dans leur pratique.
      Références :
      Bottineau Didier, « Submorphémique et corporéité cognitive », Miranda. Revue pluridisciplinaire du monde anglophone/Multidisciplinary peer-reviewed journal on the English-speaking world, no 7, Université Toulouse 2-Le Mirail, 2012.
      Mankin Jennifer L et Julia Simner, « A is for apple: the role of letter–word associations in the development of grapheme–colour synaesthesia », Multisensory research, vol. 30, no 3-5, Brill, 2017, p. 409-446.
      Simner Julia et Edward Hubbard (éd.), Oxford Handbook of Synesthesia, Oxford, Oxford University Press, 2013.
      Simner Julia, « The ‘rules’ of synesthesia », in The Oxford handbook of synesthesia, Oxford, Oxford University Press, 2013, p. 149-164.

Séminaires SST 2017-2024

Séminaires 2024
  • 13 décembre 2024
    • Dejan STOSIC (Univ. Toulouse Jean Jaurès / CLLE) A la recherche des principes de structuration des prépositions en français
      Résumé
      Dans le prolongement de mes travaux sur les prépositions, je me propose d’aborder une question rarement posée à propos de cette classe de mots et qui est celle des principes susceptibles de fournir des critères de structuration interne. En effet, Levinson et al. (2003) soulignent que, s’agissant d’adpositions, le recours aux relations sémantiques traditionnellement utilisées pour la description du lexique nominal (synonymie, antonymie, inclusion, etc.) est quasi-absent. S’inscrivant dans une approche typologique, les auteurs voient, par exemple, la possibilité d’établir une relation taxinomique entre in et inside en anglais sur la base d’une spécification grandissante (p. 489). Dans mon exposé, j’explorerai l’hypothèse de l’existence de principes de structuration sémantique de la classe sur l’exemple des prépositions (simples et complexes) susceptibles d’avoir en français une interprétation spatiale ou temporelle (ex. dans, au milieu de, au sein de, au cœur de, au fin fond de). Je m’appuierai pour cela d’une part sur des travaux récents qui, visant à circonscrire la classe des prépositions, en offrent des relevés extensifs et des aperçus généraux, et d’autre part sur plusieurs analyses qualitatives approfondies de quelques paradigmes prépositionnels relativement restreints (cf. e.a. Svorou 1994, Melis 2003, Stosic & Fagard 2019, Fagard, Pinto de Lima, Stosic & Smirnova (éds) 2020, Vigier & Kahng 2022, Desagullier 2022, Stosic, Bras, Minoccheri & Abrard (éds) 2023, De Mulder 2023).
      Références bibliographiques
      De Mulder, W. (2023). La polysémie réduite des prépositions complexes. In Stosic et al. (éds), 53-78.
      Desagullier, G. (2022). Changes in the midst of a construction network : a diachronic construction grammar approach to complex prepositions denoting internal location. Cognitive Linguistics, 33/2, 339-386.
      Fagard, B., Pinto de Lima, J., Stosic, D. & Smirnova, E. (dir.) (2020). Complex adpositions in European Languages. Berlin : De Gruyter.
      Levinson, S., Meira, S. & The Language and Cognition Group (2003). ‘Natural Concepts’ in the Spatial Topological Domain-Adpositional Meanings in Crosslinguistic Perspective: An Exercise in Semantic Typology. Language, 79(3), 485-516.
      Melis, L. (2003). La préposition en français. Paris : Ophrys.
      Stosic, D., Bras, M., Minoccheri, C. & Abrard O. (éds) (2023). Les prépositions complexes en français. Théories, descriptions, applications. Paris : L’Harmattan.
      Svorou, S. (1994). The Grammar of Space. Amsterdam/Philaldelphia : John Benjamins.
      Vigier, D. & Kahng, G. (2022), Catégoriser les prépositions complexes en français. Actes du 8e Congrès Mondial de Linguistique Française, SHS Web Conf., 138, 04003.
    • Alain RABATEL (Univ. Lyon 1 / ICAR) À l’écoute des oralités dans la parole intérieure vigile : les voix, les corps et le corps des signes
      Résumé
      Ce texte analyse diverses formes d’oralités dans la parole intérieure vigile en mettant en relief le rôle de l’écouteur et des différents entendeurs qui peuplent la voix du locuteur et activent des mécanismes associatifs jouant sur les dimensions symboliques associées à la représentation des voix (et des corps) ainsi que sur les dimensions signifiantes phoniques ou graphiques des mots pris au mot.
  • 22 novembre 2024
    • Georges BOHAS (ENS Lyon / ICAR)  La traduction : réflexion sur une pratiques
      Résumé
      Après quelques varia sur la traduction, particulièrement à partir d’une langue sémitique, j’aborderai les points suivants  : Traduction de la littérature populaire, respects des niveaux de langue ; Traduction de la littérature érotique, l’explicitation des comparaisons et des métaphores ; Traduction des textes grammaticaux avec commentaire intégré ; Prise en compte du contexte historique et géographique dans la traduction ; La traduction conformiste chez les musulmans et les catholiques ; Traduction et datation ; Solution d’un cas désespéré
    • David LAVANANT (Univ. Rennes 2 / ICAR) Approche syntaxique de l’oral représenté dans les romans français (1900-2020) : le cas de l’interrogative directe partielle.
      Résumé
      Notre thèse porte sur l’oral représenté (Marchello-Nizia, 2012). Elle étudie, d’un point de vue syntaxique et macrosyntaxique, les dialogues d’un corpus, composé via Frantext, de 620 romans français publiés entre 1900 et 2020. Y est examiné un corpus de 10 882 interrogatives directes partielles, verbales et averbales, en combien, comment, lequel, pourquoi, quand, quel et qui. Un classement exhaustif de ces structures, inspiré de Coveney (2011), est proposé. Sont également pris en considération les détachements (au sens de dislocations), dont la typologie est inspirée de Astésano et al. (2008), et les marqueurs discursifs qui accompagnent ces structures. Le point de vue descriptif adopté fait appel aux deux perspectives, synchronique et diachronique. Premièrement, est caractérisée l’évolution des structures interrogatives entre 1900 et 2020. Deuxièmement, concernant la fin du xxe siècle et le début du xxie siècle, les résultats obtenus sont confrontés à ceux fournis par des études portant sur des corpus d’oral réel. Des corrélations entre les structures interrogatives, les détachements et les marqueurs discursifs sont mises au jour, à l’appui d’observations statistiques.
  • 11 octobre 2024
    • Alice BRENON (ENS Lyon / LIRIS) Méthodes et outils pour l’étude diachronique des discours géographiques dans deux encyclopédies françaises
      Résumé
      Ma thèse se focalise sur les deux plus anciennes encyclopédies du corpus du projet GEODE: L’Encyclopédie, Dictionnaire Raisonné des sciences, des arts et des métiers (EDdA) et La Grande Encyclopédie, Inventaire raisonné des Sciences, des Lettres et des Arts (LGE). La présentation sera l’occasion de développer 3 contributions de ma thèse, de la préparation du corpus aux analyses textométriques. La première concerne la segmentation des articles de LGE et leur encodage en XML-TEI. La seconde utilise des méthodes algébriques pour étudier les proximités thématiques entre domaines de connaissances dans l’EDdA. La dernière apporte des éléments nouveaux pour comprendre la place des biographies dans les articles de géographie
    • Jean-Baptiste CHAUDRON (ENS Lyon / ICAR) Dynamique des genres dans Wikipédia
      Résumé
      Wikipédia, c’est 2,5 millions d’articles, écrits par plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs sur 20 ans. Au milieu de tout cela, nous nous demandons si des genres ont émergé. Si oui, ont-ils évolué au cours de ces 20 années et comment ?
       
  • Jeudi 13 juin 2024 :
    • intervention de Nathalie Rossi-Gensane et Agnès Tutin sur l'ANR Prefab : présentation générale et (quelques) premiers résultats
      Résumé
      La langue regorge de phrases préfabriquées utilisées dans les interactions comme c’est pas de refus, tu sais quoi?, je dis ça je dis rien, très banales mais encore peu répertoriées et étudiées par les linguistes. L’objectif du projet ANR PREFAB (« Constructions des phrases PREFABriquées dans les interactions langagières », ANR-22-CE54-0013-02, 2022-2026, https://prefab.hypotheses.org/) est de recenser, observer et modéliser ces phrases prêtes à l’emploi. Le projet regroupe quatre équipes de recherche (LIDILEM, ICAR, BCL, ATILF) et vise à rendre compte de la variation dans différents types de productions authentiques (oral réel, oral des dialogues romanesques, interactions écrites) tout en proposant de mettre en évidence les constructions les plus productives à l’œuvre dans ce type d’expressions.Dans notre exposé, nous présenterons quelques premières explorations associées à ce projet. À travers une étude de cas sur la phrase préfabriquée c’est ça, nous montrerons d’abord comment l’oral réel peut être confronté à l’oral romanesque. Nous verrons aussi que certaines structures syntaxiques comme les phrases interrogatives en comment (comment oses-tu ?, comment dirais-je ?) semblent particulièrement susceptibles d’accueillir des phrases préfabriquées. Enfin, à travers l’exemple des phrases préfabriquées exprimant la surprise (tu plaisantes ?, c’est une blague ?), nous examinerons comment peut être proposée une modélisation sous forme de construction prenant en compte des propriétés syntaxiques, sémantiques et pragmatiques.
      Rossi-Gensane, N., Etienne, C., Baldauf-Quilliatre, H. (2023). La phrase préfabriquée c’est ça dans les interactions réelles et représentées. Studii de lingvistică, 13, 35-60.
      Tutin, A. (2019). Phrases préfabriquées des interactions : quelques observations sur le corpus CLAPI. Cahiers de lexicologie, 2019(114), 63-91.
      Tutin, A. (2022). Comment dirais-je ? Que veux-tu ? Comment ça va ? Quelques observations sur les phrases interrogatives partielles préfabriquées dans les interactions orales et les dialogues romanesques. Lingvisticæ Investigationes, 45(2), 172-196.
      Tutin, A., Grossmann, F. (2023). Les phrases préfabriquées exprimant la surprise : vers l’élaboration de schémas sémantico-syntaxiques et pragma-sémantiques rendant compte des régularités ? Studii de lingvistică, 13, 145-171.
  • Vendredi 17 mai 2024 :
    • intervention de Danielle Leeman intitulée "'Quand on vous dit que les prix baissent'. (Intermarché de Niort)"
      Résumé
      Il est montré que l’énoncé de type « Quand on vous dit que » est semi-figé, et une hypothèse est avancée quant au rôle de « quand », vu comme un modalisateur : faute d’établir la localisation temporelle d’une principale, absente, il relaie le dire qu’il introduit au dire présent du locuteur (en ce sens, on peut le dire dialogique de type intradiscursif).
  • Jeudi 11 avril 2024 :
    • intervention de Frédérico Bravo intitulée "L'expérience submorphémique"
      Résumé
      Par le choix du mot « expérience » nous entendons mettre en avant la double dimension à la fois expérimentale et expériencielle que revêt la démarche submorphémique en tant que paradigme mettant directement en cause l’expérience esthésique que fait le sujet parlant du signifiant (sa conscience réflexive ou le sentiment de la langue), mais également en tant que défi expérimental invitant à repenser « poétiquement » le signe et à redéfinir et les conditions de son émergence et les conditions de son écoute (la parole à l’épreuve du submorphème).
  • Vendredi 15 mars 2024 :
    • intervention de Jean-Pierre Chevrot et Jean-Philippe Magué intitulée "Les Modèles de langage fondés sur l’intelligence artificielle ont-ils des connaissances sociolinguistiques ?"
      Résumé
      Dans la base SoSweet (www.ortolang.fr/market/corpora/sosweet) comptant 658 747 413 tweets produits par 2 878 562 utilisateurs, nous avons utilisé un sous-corpus de 4 974 utilisateurs dont le genre, l’âge, et le statut économique ont été estimés par observation directe des profils et par projection des coordonnées GPS sur une carte de France des revenus (INSEE). D’une part, ce sous-corpus a permis l’examen des relations entre traits langagiers (fréquence des émojis, des graphies non-standard…) et profils sociaux des utilisateurs. D’autre part il a servi de base pour entrainer un modèle de langage (CamemBERT, Martin et al., 2020) à identifier genre, revenu et âge des utilisateurs.Les décisions du Modèle de langage seront comparées aux jugements effectués sur le même matériel par plusieurs centaines de participants lors de deux enquêtes réalisées en ligne et utilisant plusieurs méthodes d’exploration des perceptions en sociolinguistique.Nous centrerons notre présentation sur les divergences et les convergences dans les décisions prises par le Modèle de langage et les échantillons de locuteurs. Nous nous demanderons si ces divergences et convergences dépendent des trois catégories testées (âge, revenu, genre), d’un usage particulier de la variété de français numérique (contenu lexical, présence d’émojis…) ou du profil des répondants à l’enquête (genre, niveau de diplôme, familiarité avec les médias sociaux). Notre objectif est d’améliorer notre connaissance globale du fonctionnement de l’indexicalité.
  • Jeudi 8 février 2024 :
    • intervention de Laetitia Faivre intitulée "L'humour absurde, un humour apolitique ?"
      Résumé
      En 1965 naît sous la plume de Mandryka le personnage du Concombre masqué. Flanqué de son acolyte Chourave, le légume vert vit des aventures aussi invraisemblables qu’hilarantes mais qui ont de quoi dérouter le lecteur. Si de nombreuses études établissent et analysent les liens entre humour et politique, nous nous proposons ici de prendre à rebours le problème, en nous interrogeant sur la possibilité de les désolidariser dans le cas spécifique de l’humour absurde. Il y a fort à parier qu’il y a du politique dans ce type d’humour, a minima en tant qu’il s’y joue, comme pour tout acte de communication, une « transaction verbale » : Tout acte de communication est un objet d’échange entre deux instances, l’une d’énonciation, l’autre de réception, dont le sens dépend de la relation d’intentionnalité qui s’instaure entre celles-ci. (Charaudeau 1997 : 15)
      Mais à maints égards, l’humour absurde semble a priori échapper aux problématiques récurrentes sur ce thème : éloigné des agitations sociétales, inoffensif et in-offensant, non-clivant, non-agressif, sans vocation à prendre le pouvoir ni visée persuasive, sans message ultime à décoder ni charge axiologique, il arbore ainsi des caractéristiques fortes de détachement énonciatif qui le distinguent des autres types d’humour toujours en passe d’être rattrapés par le sérieux. Notre étude s’appuiera sur l’intégrale des années Pilote du Concombre masqué.
  • Vendredi 12 janvier 2024 :
    • intervention d'Houda Landolsi et Denis Vigier intitulée "L’exemplification en français : perspectives linguistiques"
      Résumé
      Cette présentation se propose de revenir sur un numéro récemment soumis à la revue Langue Française.
      Après une présentation générale du numéro et des ingrédients sémantico-pragmatiques qui circonscrivent selon nous l’acte d’exemplification en français, nous nous attarderons sur deux points en particulier :
      – les convergences et les divergences entre l’exemplification illustrative et la définition extensionnelle (H. Landolsi);
      – la relation mise en jeu par la structure « ce être le cas de » (D. Vigier).
Séminaires 2023
  • Jeudi 7 décembre 2023,  14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 15h-15h30 : intervention d'Alice Brenon intitulée « Fonction discursive de paragraphes dans deux encyclopédies françaises »
    • 15h30-16h : intervention de Jean-Baptiste Chaudron intitulée "Identification of Writing preferences in Wikipedia"
    • 16h-16h20 : intervention de Ghayoung Kahng intitulée "Propositions pour automatiser l'extraction et le classement de séquences candidates à la catégorie des prépositions complexes en français".
  • Vendredi 10 novembre 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) : réunion réservée aux membres de l'équipe
  • Jeudi 12 octobre 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) : intervention de Paolo Acquaviva(University College Dublin) intitulée "L'article défini : un noyaux conceptuel plusieurs sens linguistiques"
    • Résumé
      Il est possible, et même légitime, de parler des syntagmes nominaux detérminés par l’article défini comme une catégorie essentiellement unitaire dans les langues qu’on appelle ‘Standard Average European’, au-déla des différences dans la distribution de l’article. Cependant, si leur sens est homogène et correspond à ce qu’on appelle descriptions définies (expressions qui identifient un référent d’une façon univoque), les différences dans l’emploi de l’article restent saisissantes. La variation se révèle en fait encore plus importante lorsqu’on prend en considération des phénomènes restés a l’écart de l’analyse, comme les noms abstraits, les noms des nombres cardinaux ou les titres. Et si l’on considère l’usage dans des états de langue anciens, qui précèdent une réglementation grammaticale codifiée, il devient très difficile de saisir un sens univoque qui puisse expliquer quand l’article est utilisé, et quand il ne l’est pas. Un aperçu des différences les plus révélatrices visera, d’abord, à une description plus complète ; il aboutira à une réflexion sur le rapport assez indirect entre le contenu conceptuel définissable en soi (tel celui des ‘descriptions définies’) et l’étendue variable des contenus conceptuels constituants le sens des expressions linguistiques (tels que l’ensemble des interprétations moyennées par l’article défini en chaque langue). Le sens de ce morphème, en tant que signe linguistique, change d’une langue a l’autre, alors que le noyaux constant d’individualisateur dans les descriptions définies est une abstraction qui ne correspond à aucun morphème.
  • Vendredi 22 septembre 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) : réunion réservée aux membres de l'équipe
  • Vendredi 16 juin 2023, 15h, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 15h - 16h: intervention de Dominique Legallois intitulée "Grammaire des schémas textuels" Résumé : L’objectif de cette communication est d’analyser différentes propositions en linguistique et en sémiotique qui ont mis en évidence la notion de « configuration » textuelle, comme le schéma narratif, mais aussi la séquence (au sens d'Adam), la séquence d'enchaînement (Legallois & Lenepveu 2014), le script, le scénario (par exemple, le scénario modal – Gosselin 2015). L’idée est de mieux caractériser ces différentes propositions et d’examiner leurs apports respectifs à l’organisation textuelle ou à la détermination des relations de discours.
    • 16h - 17h : de Mathieu Goux intitulée "La corrélation en diachronie longue (1450-1800). Phrase, texte et discours." (ouvrage en coll. avec P. Mounier (UGA) à paraître aux éditions Champion).
      Résumé
      La corrélation peut se définir comme un phénomène d’interdépendance entre un élément initial et un élément final qui induit la recherche d’une complétude sémantique. Cet ouvrage l’aborde sur trois plans, celui de la phrase, celui du texte et celui du discours, dans la perspective d’un continuum, en considérant tant leur fonctionnement propre que leurs interactions, sur la période allant de 1450 à 1800. La prise en compte du contexte étroit ou large des occurrences permet de considérer ce que la tension instaurée entre des unités apporte à des formes de textes variées, de nature littéraire ou non, et de faire dialoguer stylistique et sciences du langage autour d’un sujet de réflexion commun.
  • Vendredi 12 mai 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 14h30-15h00 : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    • 15h00 : intervention d'Yves Macchi (Université de Lille) intitulée « La chronosyntaxe : genèse et développement d'une théorie »
    • 16h00 : intervention de Jean-Claude Guerrini intitulée « Argumentation, pluralité des points de vue et diagrammes »
      • Résumé
        Les études de rhétorique et d’argumentation portent naturellement leur attention sur le fonctionnement du langage verbal. Mais elles recourent également, depuis l’antiquité dans la culture occidentale, de manière implicite ou explicite, à des diagrammes ou des schémas destinés à fournir une clarification et une représentation simplifiée des procédures discursives. Qu’il s’agisse de représenter la dynamique à l’œuvre dans un texte ou la pluralité des points de vue disponibles à propos d’une question, le diagramme permet d’échapper à la linéarité et à la temporalité discursives pour « mettre sous les yeux » les éléments essentiels d’une problématique argumentative. Un schéma original auquel j’ai eu recours dans mon enseignement de l’argumentation, le tétraèdre rhétorique, sera présenté à cette occasion, le corpus d’exemples étant constitué principalement de prises de position médiatiques concernant la vaccination durant la pandémie (2019-2021).
  • Jeudi 27 avril 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 14h30-15h00 : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    • 15h00 : intervention de Laure Gardelle(Université Grenoble Alpes) intitulée « Génériques et généralisations plurielles : ce qu’apporte l’étude textuelle à la théorisation »
      • Résumé
        La présente étude s’intéresse aux généralisations plurielles, comme Birds fly (‘Les oiseaux, ça vole’) ou Mosquitoes carry the West Nile virus (‘Les moustiques portent le virus du Nil occidental’). S’il est bien connu qu’un certain nombre de ces généralisations admettent des exceptions, voire peuvent sembler paradoxales (par exemple, un même locuteur accepte que les oiseaux volent, que les pingouins ne volent pas, mais que les pingouins sont des oiseaux, Asher & Pelletier 2012), leur formalisation linguistique pose encore problème à ce jour. Tandis qu’en France, la question a peu intéressé au-delà de l’identification des énoncés génériques et de certaines propriétés (ex. Galmiche 1985, Gary-Prieur 1990), les études de linguistique anglo-saxonnes, qui s’inscrivent en sémantique formelle (ex. Carlson 1977, Krifka et al. 1995, Pelletier & Asher 1997, Asher & Pelletier 2012, Cohen 1996 et 2004) ou en linguistique cognitive (Radden 2009), ont tenté de formaliser le fonctionnement du générique. Pour cela, la méthodologie consiste invariablement à évaluer l’acceptabilité des généralisations hors de tout contexte, en fonction de leur valeur de vérité. Or ces mêmes études, qui reprennent souvent les exemples des études précédentes pour les réanalyser, ne parviennent pas à modéliser l’acceptabilité des exceptions (Leslie 2007), de l’aveu même, parfois, de leurs auteurs (ex. Asher & Pelletier). L’objectif de cette communication est de montrer, exemples à l’appui, la nécessité d’une approche qui prenne en compte le texte et son contexte d’énonciation, notamment les connaissances (potentiellement imparfaites) du locuteur et la perspective argumentative.
  • Vendredi 24 février 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 14h30-15h00 : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    • 15h : intervention de Jean-Philippe Magué intitulée « Apprentissage profond, biais et Sociolinguistique »
      • Résumé
        Les réseaux de neurones profonds ont conduit à des progrès substantiels dans le traitement automatique du langage ces dernières années, dépassant les approches précédentes dans de nombreuses tâches, sinon toutes. Il a été montré que ces avancées ont été rendues possibles par le fait que les représentations internes successives construites par ces réseaux à partir des textes qui leur sont soumis captent des relations syntaxiques et sémantiques complexes. La question abordée par cet exposé est de savoir si ces systèmes d’IA sont également capables d’apprendre et de construire des représentations leur permettant d’inférer les caractéristiques sociales (âge, genre, statut socio-économique) portées par des variantes linguistiques. Pour étudier cette question, nous nous appuyons sur un ensemble de données de 500 000 tweets géolocalisés en français produits par 5 000 locuteurs pour lesquels nous avons automatiquement déduit le statut socio-économique et déterminé manuellement l’âge et le sexe en fonction principalement des non-indices linguistiques (comme le prénom ou la photo du profil utilisateur). Cet ensemble de données est utilisé pour entraîner finement CamemBERT, un modèle linguistique basé sur un transformateur pour le français.
  • Vendredi 20 janvier 2023, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    • 14h30-15h00 : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    • 15h : intervention de Denis Vigier intitulée « Les prépositions ‘à’ et ‘en’ et les emplois de ‘routine sociale’ »
      • Résumé
        Vandeloise (1988) a montré que les usages spatiaux statiques de la préposition à obéissent à deux règles. La première (A1) subsume ses usages de « localisation », la seconde (A2) ceux de « routine sociale ».
        Al : « x est à y » si y localise x. A2 : « x est à y » si les positions de x et y sont associées dans une routine évoquée par y. C’est à ce second type que nous nous intéresserons, où des rituels sociaux sont évoqués par un site. Par exemple :
        (1) Marie est au volant
        (2) Max est au piano
        (3) Césarine est à la fenêtre Après une présentation cursive des travaux relatifs à l’expression de la routine sociale qui ont suivi (et précédé) l’article de Vandeloise, nous nous emploierons à déterminer dans quelle mesure certains emplois de la préposition en, lorsqu’elle a pour complément des noms désignant des lieux, des entités mixtes ou des objets (Aurnague, Hickmann & Vieu, 2005), relèvent aussi d’une approche en termes de « routine sociale ». Nous restreindrons notre étude à la structure x être en y. Après avoir rappelé le déplacement progressif du « centre de gravité » des usages de en depuis le XVIe. s. (Gougenheim, 1950 [1970]; De Mulder, 2008), nous comparerons les effets de sens des deux prépositions en partant de paires telles que :
        (4) Max est à la mer / en mer
        (5) Max est à l’usine / en usine
        (6) Max est au fauteuil / en fauteuil Nous nous interrogerons sur la dimension souvent plus technique voire professionnelle des rituels sociaux associés au NSite et sélectionnés par en (fait déjà observé par Corblin 2012). Nous enchaînerons sur les processus de conventionnalisation à l’œuvre, en montrant que dans le cas de en, tout porte à croire que certains sont en cours d’élaboration dans diverses sphères professionnelles. Bibliographie indicative :
        Aurnague, M. (2004). Les structures de l’espace linguistique : regards croisés sur quelques constructions spatiales du basque et du français. Peeters, Leuven. Aurnague, M. (2012). Quand la routine s’installe : remarques sur les emplois de à de type « routine sociale ». Revue Romane, 47:2, pp. 189-218.
        Aurnague, M. (2015). Pourquoi l’on n’est pas ’à la flûte’ comme l’on est ’au piano’ : (encore) une note sur ’à’ de type ”routine sociale”. hal-02632371f
        Aurnague, M., Hickmann, M. & L. Vieu, (2005). « Les entités spatiales dans la langue : étude descriptive, formelle et expérimentale de la catégorisation », in Thinus-Blanc C. & Bullier, J. Agir dans l’espace, Cognitique, 217-232.
        Corblin, F. (2012). Locus et telos : aller à l’école, être à la plage. Corela, n° thématique (Expression(s) de l’espace en français, Fagard B. & D. Stosic (eds)), http://corela.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=2722
        Leeman, D. (1997) « Sur la préposition en », Faits de langues, 9, 135-145. Leeman, D. (1998), Les Circonstants en question(s), Paris, Kimé.
Séminaires 2022
  • Jeudi 15 décembre 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – 14h30-15h30 : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    – 15h30-16h30 : intervention de Luisa Fernanda Acosta Cordoba intitulée « Reformulation dans la langue parlée : avancées et limites d’un modèle d’annotation sur ELAN »
    Résumé : Pour cette présentation nous proposons, en première partie, une typologie pour l’étude de la reformulation dans la langue parlée en interaction, qui a fait l’objet d’une thèse récemment soutenue. Nous aborderons les définitions principales avancées, ainsi que les résultats. En deuxième partie, nous présenterons, plus en détail, deux notions de la syntaxe on-line, qui ont été essentielles à notre compréhension du phénomène : la projection et la rétraction. Ainsi, nous tenons, d’une part, à montrer l’intérêt de ces deux notions pour la syntaxe en général, et, d’autre part, à présenter les défis considérables qu’elles posent aux systèmes d’annotation en partition, comme celui d’ELAN.
  • Vendredi 18 novembre 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – 14h30-16h : réunion intra-équipe uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
    – 16h-17h : intervention d’Alain Rabatel intitulée « À propos de formes de textualité internes ou sous-jacentes à (l’interprétation de) l’image »
    Résumé : Je voudrais faire l’hypothèse qu’il existe des documents iconiques équivalant à des textes, telle « la fresque antisémite d’Avignon », qui a agité les réseaux sociaux et dont se sont fait l’écho les médias dans la dernière décade du mois de juin 2022. Cette hypothèse est audacieuse, surtout après que j’aurai précisé qu’elle vise des images sans texte, uniques, et non les suites d’images sans texte avec des personnages récurrents, comme dans certains albums pour enfants ou bandes dessinées avec une trame narrative épurée. J’essaierai de soutenir cette hypothèse en m’appuyant sur des outils de l’énonciation, et notamment sur la disjonction locuteur / énonciateur, qui donne sens aux points de vue (PDV) à travers l’activité de référenciation, dont un certain nombre de principes semblent transposables à l’activité iconique de représentation (1). J’examinerai ensuite l’existence de la textualité potentielle interne à une image autonome, à l’aide d’une approche conjoignant analyse pragma-énonciative et linguistique textuelle (2) puis celle d’une textualité plus externe à l’image, avec tous les guillemets que l’emploi de cette notion d’« externalité » appelle, c’est sans doute pourquoi il serait plus juste d’invoquer ici des formes de textualité aussi sous-jacentes qu’actives, suivant les principes de l’analyse de discours (3).
  • Jeudi 20 octobre 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) : séance de travail uniquement ouverte aux membres et doctorant·e·s de l’équipe
  • Vendredi 16 septembre 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – intervention d’Emmanuelle Prak-Derrington qui présentera son ouvrage « Magies de la répétition » (2021, ENS Editions)
    Quatrième de couverture : Les battements du cœur, l’alternance des jours et des saisons, les lundis matins… Notre vie est faite de répétitions. Qu’en est-il de la répétition dans le langage ? Longtemps délaissée, la répétition verbale est aujourd’hui traitée dans de nombreuses études qui en appréhendent chacune un aspect particulier : les figures ou les procédés, les auteurs, les types de textes ou les genres de discours. C’est l’apport et l’originalité de cet ouvrage de présenter pour la première fois une définition unitaire. Qu’est-ce qui change quand des sons, des mots, des phrases sont dits plusieurs fois ? En quoi la parole sert-elle autre chose que la transmission d’informations ? Pourquoi la répétition est-elle utilisée dans les pratiques poétiques, politiques, religieuses et magiques ? Ce sont ces questions et bien d’autres que l’auteure, qui réfléchit et écrit depuis des années sur la répétition verbale, aborde et éclaire dans cet ouvrage. Écrit dans une perspective largement interdisciplinaire, ce livre s’adresse, au-delà des linguistes, à tous ceux et celles qui dans les sciences humaines s’intéressent au pouvoir des mots.
    – intervention de Véronique Magaud intitulée  « Mise en scène de la proximité dans les clips de campagne présidentielle et format médiatique »
    Résumé : La représentation politique rend compte d’un jeu entre, d’une part, la verticalité propre à la fonction représentative, se situant au-dessus des alliances locales, et d’autre part l’horizontalité qui correspond aux aspirations démocratiques et à l’imagerie républicaine arrimée à une sociabilité locale forte (Lefebvre 2005 : 110). La proximité en politique est associée à la valorisation du local, du terrain, du pragmatisme aux côtés du registre de légitimation qui prévalait jusqu’alors : une montée en généralité (Le Bart 2005).Afin d’appréhender cet impératif de proximité en politique, notre communication s’intéressera à un moment paroxystique de l’exercice politique qu’est la campagne présidentielle, et à l’une de ses expressions, le clip de campagne. Une analyse des clips de campagne des années 60 à aujourd’hui permettra en effet de mettre en évidence la mise en scène de cette proximité avec l’électorat en lien l’évolution du format médiatique, tant au niveau du discours que des scénographies mises en place.
  • Vendredi 17 juin 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – intervention de Martine Groccia intitulée « Musique et son, quels paradigmes, pour quelles communications ? »
    – intervention de Mustafa Alloush intitulée « L’invariant notionnel. La clé secrète du lexique arabe »
    – intervention de Frédéric Manikcaros intitulée « La langue et la traduction militaires »
  • Jeudi 12 mai 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – intervention de Floréal Sanagustin intitulée « La création terminologique arabe dans les sciences rationnelles (IXe-Xe siècles) : le cas de la médecine et de la philosophie »
    – intervention de Françoise Bienfait-Aureal intitulée « Réhabilitation d’un chef d’œuvre des sciences en Islam : le Livre de la guérison d’Ibn Khaldoun, d’après le manuscrit inédit conservé à Princeton »
    – intervention de Fatiha Jelloul intitulée « L’économie de rente comme élément inhérent à la raison politique arabe »
  • Vendredi 15 avril 2022, 14h30, salle D4.179 (en co-modal) :
    – intervention de Houda Landolsi intitulée « L’exemplification et ses marqueurs »
    – intervention de Ghayoung Kahng intitulée « Prépositions complexes et expressions de la durée en français. Le cas de en l’espace de SNdurée ».
  • Jeudi 17 mars 2022, 14h30, salle D4 179 (en co-modal), quatre interventions présentant le projet MACDIT financé par le LabEx Aslan :
    – intervention de Jean-Philippe Magué intitulée « Dynamiques collectives et trajectoires individuelles dans les populations linguistiques »
    – intervention de Nelly Bonhomme intitulée « Approches qualitatives et quantitatives de la variation et du changement linguistiques »
    – intervention de Jean-Baptiste Chaudron intitulée « Variation et évolution des composantes textuelles au sein des articles de Wikipédia »
    – intervention de Louise Tarrade intitulée « Diffusion des innovations lexicales sur Twitter : une approche computationnelle »
  • Vendredi 18 février 2022, 15h, salle D4 179 (en co-modal) : intervention de Nathalie Rossi-Gensane et Jean-Philippe Magué intitulée « De la connectivité : une illustration par des écrits d’élèves, des recettes de cuisine en français classique et des tweets ».
Séminaires 2021

  • Vendredi 28 mai 2021, 14h : intervention de Stéphane Viellard (Sorbonne Université) intitulée « Le slave à l’épreuve de la submorphologie : quelques pistes à partir du russe ».
  • Lundi 26 avril 2021, 14h30 : intervention à distance de Georges Bohas intitulée « La submorphémie en français ».
  • Vendredi 26 mars 2021, 14h30 : intervention à distance de Houda Landolsi intitulée « Les prénoms arabo-musulmans dans les médias français. Argumentation, reformulation et énonciation dans le discours sur l’intégration et l’assimilation par le prénom »
  • Vendredi 26 février 2021, 14h30 : intervention de Emmanuelle Prak-Derrington intitulée « La plurimodalité de la réduplication expressive »
  • Lundi 25 janvier 2021, 14h30 : intervention de Didier Bottineau intitulée « La fabrique de la langue et la grammaire du français inclusif comme discours programmateur et modalisation du code interactionnel : observations et analyses du point de vue de l’énaction »
Séminaire 2017-2020

2020 :

  • Vendredi 11 décembre 2020, 14h30 : intervention d’Alain Rabatel intitulée « Modalités et scénario modal d’un discours programmateur emblématique, ‘La soupe au pistou’ de Greimas »

2018 :

  • Vendredi 25 mai 2018, 14h30, salle R174 : intervention d’Odile Le Guern (titre à préciser) et intervention de Wander Emediato (Université fédérale du Minas Gerais, Belo Horizonte, Brésil) intitulée « Le discours d’incitation à l´action dans le domaine économique : analyse d´un document du FMI »
  • Lundi 23 avril 2018, 14h30, salle R174 : intervention de Mariana Pitar (Université de Timisoara ) intitulée « Marqueurs de modalité dans le texte injonctif/prescriptif » et intervention de Pierre Larrivée (Université de Caen, cette année à ICAR) intitulée « Discours programmateurs : le cas des stiles en français ancien »
  • Vendredi 23 mars 2018, 14h30, salle R174 : intervention de Vivien Lloveria et Sophie Anquetil (Université de Limoges ) intitulée « Le discours de l’alerte/alarme dans les lieux d’affichage publics »
  • Lundi 26 février 2018, 14h30, salle R174 : intervention d’Alain Rabatel intitulée « Discours de programmation de l’action et d’incitation à l’action dans Dar Al-Islam »
  • Vendredi 26 janvier 2018, 14h30, salle R174 : intervention de Mathieu Goux intitulée « Gestion de l’hypothèse dans les tutoriels et manuels d’utilisateur »

2017 :

  • Vendredi 27 octobre 2017, 14h30, salle R174 : présentation des travaux de Wander Emediato (Université fédérale du Minas Gerais, Belo Horizonte, Brésil)   Lundi 27 novembre 2017, 14h30, salle R174 : intervention d’Yves Jouannic intitulée « Exercice sur la complexité et les discours programmateurs »
  • Vendredi 15 décembre 2017, 14h30, salle R143 : intervention de Geneviève Girard-Gillet (Université Paris 3 ) intitulée « Discours programmateurs, un cas de figure : les recettes de cuisine en anglais, français et espagnol »

Séminaire SÉLIA

Présentation et membres

  • Le séminaire SÉLIA est le successeur du « Séminaire de Linguistique Allemande », fondé et dirigé par Paul Valentin, auquel ont succédé Marcel Pérennec, Marie-Hélène Pérennec et Jacques Poitou. Sélia est aujourd’hui co-dirigé par Emmanuelle Prak-Derrington et Marie-Laure Durand. Ce groupe de travail réunit des chercheurs et enseignants de plusieurs établissements du supérieur (ENS de Lyon, Lyon 2, Université de Bourgogne, Université de Franche-Comté, Montpellier 3, Grenoble Alpes, Aix-Marseille, Strasbourg) ainsi que des enseignants du secondaire de diverses académies. L’équipe SÉLIA se réunit six samedis par an à l’ENS de Lyon.
    • Boléa Sylvie, Dr., chercheuse et professeur certifiée au Collège et Lycée Notre-Dame-de-Bellegarde, Neuville-sur-Saône
    • Dias Dominique, MCF, Université Grenoble Alpes
    • Duarte Pedro, MCF, Université d’Aix-Marseille
    • Durand Marie-Laure, MCF, Université Paul Valéry Montpellier 3
    • Faivre Laetitia, Dr., chercheuse et professeur agrégée à la Cité Scolaire Roger Frison-Roche
    • Farge Sylvain, MCF, Université Lyon 2
    • Gautherot Laure, Dr., chercheuse et professeur agrégée auLycée Jean Rostand, Strasbourg
    • Hekmat Ida, MCF, Université de Franche-Comté
    • Lefèvre Michel, Pr. Université Paul Valéry Montpellier 3
    • Malick Elisabeth, Dr., chercheuse et professeur agrégée au Lycée georges Brassens, Villeneuve-le-Roi
    • Pasques Delphine, MCF, Sorbonne Université – faculté des Lettres
    • Pérennec Marie-Hélène, Pr. émérite, Université Lyon 2
    • Prak-Derrington Emmanuelle, MCF, Ecole Normale Supérieure de Lyon
    • Schneider-Mizony Odile, Pr.,Université de Strasbourg
    • Schnitzer Nathalie, MCF, Université d’Aix-Marseille
    • Verronneau Philippe, MCF, Université de Bourgogne
Événements du séminaire SÉLIA

  • Journées d’Etude « Politiquement correct : tabous, normes et transgressions »
    • Organisées par Dominique Dias et Emmanuelle Prak-Derrington, Université Grenoble-Alpes 3 et 4 octobre 2019
    • 2 dossiers thématiques en préparation : « politiquement correct : tabous, normes et transgressions » et « Politiquement (in)correct »

 

  • Journées d’Etude « Comment en est-on arrivé là ? Crise et catastrophe dans l’argumentation », avec Marie-Laure Durand, Michel Lefevre et Emmanuelle Prak-Derrington, Montpellier 9 et 10 octobre 2015.
    • Ces deux journées d’étude ont donné lieu à un dossier thématique, élargi par l’apport de chercheurs extérieurs dans les Cahiers d’Études Germaniques, numéro 73. Ce dernier réunit quinze contributions de chercheurs français et allemands interrogeant les notions de crise et de catastrophe, leurs emplois en discours et leur utilisation au service de l’argumentation. Se trouvent ainsi confrontées dans un même volume les deux notions souvent abordées séparément, avec, pour la notion de crise, une perspective ne se limitant pas à la seule crise économique, mais balayant toute l’hétérogénéité des discours qui lui sont associés. Le point de vue est contrastif, avec des méthodes et traditions françaises et allemandes, prenant pour exemples des discours dans chacune des langues, discours publics, politiques, médiatiques et littéraires. Les auteurs montrent comment les notions de crise et de catastrophe sont employées pour dire et construire les évènements exceptionnels, porteurs de changements et de ruptures.
    • Marie-Laure Durand, Michel Lefèvre et Emmanuelle Prak-Derrington. Crises et catastrophes. De la mise en discours à l’argumentation. Cahiers d’Etudes Germaniques, 73. 2018.=
    • Présentation du numéro : « Comment en est-on arrivé là ? »
    • Emmanuelle Prak-Derrington, Marie-Laure Durand et Michel Lefèvre

Séminaire Confluences Sémiotiques

Séminaires 2018

  • 22 mai :  Juan Alonso-Aldama (Paris 5-Descartes) « Du désengagement et de la défection : processus sémiotiques de désagrégation actantielle »
  • 9 avril : Valeria de Luca (titre à préciser)
  • 12 mars :  Antonino Bondi (titre à préciser)
  • 14 février : Retour réflexif sur la thématique de l’engagement initié par Pierluigi
  • 22 janvier :  Julien Thiburce, « Énonciations et modalisations en parcours : quels engagements et quelles appropriations ? »
Séminaires 2017

  • 20 novembre :  Georges Vasilakis (Université Catholique Lyon) ,  » Figure engagée: Le Fils prodigue au service des normes morales « .
  • 6 novembre (report de la séance du 23 octobre)

Séminaire interdisciplinaire WP 1/Thinking Language Complexity [Complexité et sciences du langage Approches croisées et perspectives dynamiques]

Séminaires 2018

  • Vendredi 26 janvier 2018, 10h – Salle D8 006 – Bâtiment Buisson (IFE)
    Antonino Bondì (LabEx ASLAN/CNRS-UMR 5191 ICAR/ENS de Lyon)

 
    « La fonction narrative entre aesthetic mind et complexité sémiotique : une récognition épistémologique sur l’émergence du langage »
  • Lundi 19 février 2018, 14h30 – Salle D8 006 – Bâtiment Buisson (IFE)
    Per Aage Brandt (Case Western Reserve University)

 
    « Du signe, du langage et de la pensée. Pour une critique semio-cognitive et dynamique et une nouvelle modélisation »
  • Vendredi 16 mars 2018, 10h – Salle D2 018 – Bâtiment Descartes
    Franck Lebas (Université Clermont-Auvergne)

 
    « Incidence du palier morphologique sur le champ perceptif énonciatif » Michaël Grégoire (Université Clermont-Auvergne)

 « Cognition incarnée et mouvement du corps : implications linguistiques et didactiques »
  • Vendredi 13 avril 2018, 10h – Salle D2 018 – Bâtiment Descartes
    Philippe Monneret (Université Paris-Sorbonne)

 
    « Analogie et complexité en linguistique »
  • Lundi 14 mai 2018, 10h – Salle Salle D2 018 – Bâtiment Descartes
    Pierluigi Basso Fossali (Université Lumière Lyon 2/ICAR-ENS de Lyon)

 
    « La complexité de la gestion de la signification: entre grammaires et praxis »
  • Vendredi 15 juin 2018, 10h – Salle Salle D2 018 – Bâtiment Descartes
    Maryvonne Holzem 
    et Jacques Labiche (Université de Rouen)

 « La complexité comme dualité : une approche non ontologique et résolument phénoménologique »