Le mode, la modalité et la modalisation font l’objet de vifs débats tant en linguistique qu’en sémiotique, en philosophie (on songe notamment aux recherches s’inscrivant dans le sillage de l’empirisme radical de Souriau) qu’en sociologie (surtout avec les travaux de Latour ou de Goffman pour la sociologie interactionniste). Si le mode conditionne les conditions d’assertabilité d’une proposition linguistique, la modalité, aux côtés de la temporalité et de l’aspectualité (TAM), détermine les procès (faire) et états (être) des différents acteurs qui composent une scène énonciative, notamment sur le plan du savoir, du vouloir, du croire. La modalisation implique quant à elle une rhétorique et une négociation de l’agir qui (re)structurent et (re)distribuent les charges modales entre les acteurs d’un récit, entre les participants à une scène pratique. Sur le fond d’un dialogue avec d’autres disciplines, la question du mode, de la modalité et de la modalisation est remise sur le métier, avec la volonté de faire le point après des années de recherches intenses sur le sujet dans le domaine sémiotique et linguistique.
Ce numéro de revue vise à étendre le champ des analyses, souvent verbocentrées, à d’autres formes de manifestation sémiotique, surtout de type visuel. Par exemple, à côté de la réflexion comparatiste entre textes en langues différentes, on s’interroge sur le lien entre modalisation et spatialisation des images.
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